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Culture

Quand la blague devient un gagne-pain

23/03/2017 Commentaires fermés sur Quand la blague devient un gagne-pain

Ils usent de leurs talents dans de nombreux événements. Les MC deviennent la tendance ludique dans les mariages, au bonheur des mariés.

Kigingi animant  une soirée
Kigingi animant une soirée

Kigingi, et Armel, deux personnes, une seule passion : amuser la galerie dans des événements, dans les mariages aussi. Rien que de citer ces noms, et les invités savent que la cérémonie s’annonce d’ores et déjà plus ludique, conviviale et détendue.

Détenant jusque-là le monopole de ce nouvel art, Alfred Aubin Mugenzi et Armel Niyongabo, chacun y allant de sa touche personnelle, agrémentent plus d’une soirée. Objectif : détendre l’atmosphère et se faire par la même occasion de l’argent.

Alors qu’il vient d’une cérémonie de mariage au Rwanda où un M.C. a fait le bonheur des invités, Alfred- Aubin Mugenzi, plus connu dans les « One man show » humoristique sous le sobriquet de Kigingi, décide d’exporter cette pratique au Burundi : «J’ai vraiment pris du temps avant de me lancer. Il fallait que je trouve un équilibre entre les spectacles humoristiques que je fais et l’animation d’un mariage. »

Il fait alors ses premières performances dans un mariage d’un ami. Ses prouesses se propagent sur les réseaux sociaux. Le train était en marche. «C’est comme cela que j’ai commencé à recevoir des coups de fil pour animer les mariages», lâche-t-il.

Des blagues, un métier bien banal disent certaines langues. Pour Kigingi, ses prestations sont au-delà du simple humour et lui prennent des semaines entières de préparation. «J’entre en contact avec la meilleure amie de la mariée et le meilleur pote du marié. Ils me racontent dans les moindres détails l’histoire du couple», rigole -t-il.

Un art lucratif

De ce récit, Kigingi monte toutes sortes de vannes : « Mon objectif reste toujours celui de détendre l’atmosphère, égayer les fêtes de mariages qui sombraient dans une monotonie déconcertante. » Bien encore, Kigingi affirme qu’il couvre des situations embarrassantes dans ce genre de fête.

B.N. un jeune marié depuis bientôt deux ans a eu recours au service de l’humoriste : «Je voulais changer de routine, des tambours qui, à mon goût ne sont pas appropriés pour le mariage.»

B.N. n’a pas hésité à débourser près de 300 mille Fbu pour s’offrir les services de l’humoriste : « Son passage a été une vraie réussite. Les invités sont partis enthousiastes et c’était le but.»

Tiraillés entre leurs parents conservateurs et la touche moderne qu’ils voulaient s’offrir le jour de leur mariage, Fabrice et Marina, un couple fraîchement marié, ont tout planifié pour satisfaire tout le monde : «Nous avons laissé Kigingi géré le temps d’après les discours des parents». Eux aussi se sont acquittés d’un montant de plus de 450 milles pour s’offrir ses services.

Armel Niyongabo, un autre MC voit ce métier de la même manière. Toutefois, il confie que le plus dur est d’animer un mariage : «Tu dois bien sûr connaître le couple. Tu dois garder une certaine limite. Tu ne parles pas n’importe comment ou ne dis pas n’importe quoi. »

Tous deux s’accordent sur un point : soigner sa tenue, être à l’aise dans l’assemblée, la respecter, être spontané et créatif sont les clés de réussir cet art.

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