C’était la veille de leur rendez-vous dédié au lancement de leur deuxième album Ikangure, six heures [avant que l’annulation du concert au Musée Vivant ne tombe. Les Lion story avaient invité les journalistes à leur domicile pour un point de presse. Ambiance rasta, tranquille…
Ils sont là, confortablement installés dans le salon. Ils ne manquent que Paci et Urbain, qui brillent par leur absence. J’ai l’impression d’être un voyeur, scrutant les moindres détails, imaginant leur quotidien… ce n’est pas tous les jours que des vedettes vous invitent à un point de presse dans leur gîte familial. « Nous avons un concert ce vendredi à 15h, au Musée Vivant » commence Roméo bassiste et chanteur du groupe ». Un des journalistes présents veut savoir la raison du titre « Ikangure » (Réveille-toi), : se réveiller pour une prise de conscience, pour ne pas être lésé dans nos droits : « A l’hôpital, quand vous allez vous faire soigner et qu’une personne s’arroge le droit de passer avant vous alors que vous étiez là avant lui, c’est un manque de respect à vos droits » illustre Paul-Bienvenu alias Monseigneur, chanteur du groupe. Emelyne va encore plus loin, incitant les jeunes à vraiment se réveiller, à prendre le taureau par les cornes car il en va de l’avenir du pays.
Un autre confrère veut savoir si les textes seront aussi controversées que ceux de leur premier album, « Nous ne disons que la vérité, on n’a pas peur de dire la vérité c’est la vérité qui fait de nous des hommes libres », rétorque Roméo. Dans l’album, douze chansons inédites : « Il est difficile pour un artiste de pouvoir vivre de sa musique. Pourtant on veut tout faire pour y arriver afin que notre musique dépasse nos frontières », explique une nouvelle fois Roméo. Ils projettent très prochainement de jouer au Rwanda, à Butare.
La question inévitable aux droits d’auteur n’a pas manqué de refaire surface. « On est fatigué de toujours demander aux responsables politiques la même chose, c’est aux artiste désormais de se battre pour les droits d’auteurs et non au gouvernement », s’exclame Emelyne plus décidée que jamais.
La conférence touche à sa fin, réagissant en thème avec le titre de l’album {Ikangure}, je me dis qu’il est vraiment temps que je me réveille et je demande comme endormi si les chansons seront toutes en Kirundi comme le premier album « Elles seront en Anglais, en Kirundi et en Français. On n’a oublié que le swahili » annonce Amedée, sourire aux lèvres après nous avoir donné un avant-goût du concert en interprétant une chanson du nouvel album. En avant -première, il y aura, les Kidz Voices qui se sont produit voilà au mois de juin à l’IFB et qui ont connu un franc succès, mais aussi Uhuru Fighters.