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Quand et où ont eu lieu ces viols ?

06/08/2011 Commentaires fermés sur Quand et où ont eu lieu ces viols ?

Éléments à charge

Alima Dusengimana, dans une correspondance du 22 février courant, affirme qu’elle a eu ses premières relations sexuelles avec Patrice Faye en 2007 (pourtant dans une autre adressée le 18 mars à Mme Céline, elle déclare que cette histoire commence en 2008, ndlr). Elle dit qu’elle ne se rappelle pas toutes les dates mais qu’elle couchait avec M. Faye au moins une fois le mois. Toutefois, elle en cite quelques-unes et les endroits où ces actes ont été commis même si elle n’est pas tout à fait précise:
– 5 octobre 2010 : à l’intérieur du pays.
– 29 octobre 2010 : à Kajaga
– 26 décembre 2010 : à l’intérieur
– 31 décembre 2010 : à Kajaga
En échange, Alima Dusengimana indique que Patrice Faye lui a donné du minerval, du matériel et des uniformes scolaires.

Methuselah Nshimirimana : pour elle, le premier acte a été consommé en 2006 à Muramvya. C’était en 2006 et M. Faye lui a donné 10.000Fr. « Nous étions à trois », écrit-elle (sans toutefois identifier ces deux autres personnes avec qui elle était, ndlr). En 2007, poursuit-elle dans sa lettre, Patrice Faye l’a conduite à Rohero, à son domicile où il lui a aussi versé une somme de 10.000Fr. En 2008 et 2009, Methuselah dit ne pas se rappeler le nombre de fois qu’elle a couché avec M. Faye. Toutefois, elle reconnaît que c’était à Kajaga et qu’elle était avec Aisha. En retour, dit-elle, M. Faye leur achetait des habits.

Fabiola Mukeshimana: elle témoigne, dans une lettre trouvée à la fondation Stamm, qu’elle a été violée par Patrice Faye dès le premier jour de son arrivée à son domicile de Kajaga. C’était en avril 2009. Après le repas du soir, d’après la même lettre, Aïcha l’a traînée dans la chambre à coucher de M. Faye : « J’ai été surprise car je me disais que c’est un centre pour orphelins et non pour viol!» Gislaine, une orpheline de mère, qui vivait avec Aisha au Castle Croc, ajoute-t-elle, a passée la nuit seule. Elle raconte aussi dans cette lettre que Patrice Faye les a prises trois fois la nuit. Le matin, Mlle Mukeshimana indique qu’elle souffrait de douleurs vaginales pour avoir été trop violée de sorte qu’elle ne pouvait même plus marcher: « Il m’a alors donné 10000Fr. A 10 heures, il est revenu pour voir si j’allais mieux» Une autre fois, Patrice Faye a proposé à Fabiola et Evelyne de partir ensemble à Musigati. Toutefois, Evelyne a refusé, ils sont partis seuls et l’acte a été consommé.

Evelyne Harerimana : d’après la jeune fille, samedi, 25 octobre 2010, Patrice Faye propose à Alima, l’une des 5 filles accusatrices de la conduire à Bugarama. Elles sont parties l’attendre au bord de la route à Bugarama. Quand il est arrivé, décrit Evelyne Harerimana, M. Faye a montré un film. Au retour, c’était vers 20 heures, il leur a donné des biscuits et du lait et ils sont partis se coucher. M.Faye les a déshabillées en plein sommeil, et à commencé à leur faire l’amour. Le lendemain, il a rangé leurs bagages dans son véhicule et sont revenus sur Bujumbura. D’après Evelyne Harerimana, Alima l’avait informée qu’une somme de 10.000Fr était donnée chaque fois que M. Faye couche avec une fille : « Comme je n’avais pas d’autres sources de revenus, je ne pouvais qu’accepter ce nouveau mode de vie. » Selon elle, Patrice Faye ne les a pas accompagnées jusqu’à leur domicile pour éviter toute suspicion et elles n’ont pas reçu des 10.000Fr. « C’est Alima qui m’a donné ses 2.000Fr », avance-t-elle. Déçue, elle a passé la journée à Kamenge pour rentrer le soir. C’est ainsi, affirme-t-elle, qu’elle a décidé de chercher un copain car Patrice Faye ne leur achetait ni souliers ni lait de beauté.

Sévérin Nduwimana a passé une année au centre d’accueil de Patrice Faye. Jusqu’aujourd’hui, c’est le seul garçon qui charge son tuteur (ndlr) : « Depuis mon arrivée dans le site Sabe en juillet 2010, on racontait que Patrice Faye couchait avec ces filles.» Même si Sévérin indique qu’il ne les avait jamais surpris en flagrant délit, il affirme que M. Faye s’adonnait à la prostitution avec elles. Pour preuve, il les invitait et sortaient presque tous les weekends. A leur retour, les filles revenaient avec de l’argent : « Elle ne manquait jamais d’argent. Elles disaient entre elles Idiri (deal) yahiye (l’affaire a réussi) » Parfois, elles se chamaillaient quand l’une d’entre elles avait refusé de coucher avec M. Faye. Sévérin Nduwimana se souvient : « Un jour, Patrice Faye a lancé à Aïcha espèce de pute. Et celle-ci de lui répondre que c’est lui l’initiateur. Il avait même acheté un téléphone portable pour Alima. »
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Éléments à décharge

Aïcha, une fille sans scrupule. Pascal Bizimana, veilleur des écoles PIF du site Sabe depuis 2007, affirme qu’Aïcha a toujours affiché un comportement indigne : « Elle avait un faible pour les garçons et passait souvent la nuit ailleurs.» Selon Pascal Bizimana, il avait souvent des problèmes avec elle parce qu’il en informait Patrice Faye. Avant même qu’Aïcha ne soit transférée à Kajaga, au site Castle croc, souligne le veilleur, elle avait passé deux semaines chez un certain Didace qui l’aurait par après engrossée. Aïcha, indiquent des sources concordantes, a avorté et M. Didace qui voulait l’épouser a par après porté plainte. A cette occasion, Aïcha a été emprisonnée. Cette information est confirmée par Olive Bararusesa, ex-chef du site Sabe : « Elle a été détenue depuis le matin jusqu’à 16heures et c’est Patrice Faye qui l’a fait libérer.» Selon toujours Mme Bararusesa, des habitants du site Sabe en avait marre notamment des femmes parce qu’elle leur piquait les maris : « J’étais toujours interpelée pour assurer la médiation. »

Difficile cohabitation. Quand Aïcha a été transférée à Kajaga, précise Léopold Ntamatungiro (veilleur au Castle croc), elle sortait tout le temps arguant qu’elle allait faire des deals (affaires) et rentrait tardivement. « Elle a failli être assassinée un jour près de la position militaire voisine, alors qu’elle rentrait à 2 heures du matin», se souvient-il : « Ce comportement a trop duré et le chef de poste de cette position est venu se plaindre auprès de M. Faye. » Et d’ajouter qu’Aïcha posait même nue. Iwacu a contacté un militaire qui était à l’époque à cette position. Il confirme : « Elle semait le désordre dans le quartier et nous l’avons signalé à plusieurs reprises à son tuteur mais sans trouver de solutions. » Toutefois, il dit ne pas comprendre pourquoi Patrice Faye ne voulait pas la chasser.

Methuselah Nshimirimana, la complice d’Aïcha. Selon Niyokwizera Joyce, sa belle-sœur, Methuselah est une prostituée notoire: « Même son beau-père l’a chassée après le divorce avec son fils. » Elle a même tenté, témoigne Mlle Niyokwizera, de prendre le mari de sa sœur. Nizigama Charlotte, 16 ans, du site Maramvya, s’interroge : « Qu’est-ce qu’Aîcha et sa compagnie ont de particulier pour inciter M. Faye à coucher avec elles ? Mlle Niyokwizera ne doute pas : « C’est un complot organisé contre notre éducateur pour l’expulser du pays en passant par Aïcha, Methuselah et consorts. »

Un parent et non un violeur. Magnifique Nizigama, 17 ans, déclare qu’elle a été accueillie par Patrice Faye à l’âge de 12 ans : « Il m’a élevée comme un père et non un violeur.» Selon Mlle Nizigama, il les conseillait comme ses propres enfants, Gaël et Johanna : « Comment en est-il arrivé là ? » Magnifique Nizigama dément les accusations portées contre PF selon lesquelles il violait ses accusatrices à l’intérieur du pays : « Nous ne sommes jamais partis avec lui pour y passer la nuit. »

Battue par Céline ? Bukeyeneza Charlotte du site Maramvya témoigne qu’elle a été convoquée à l’Ecole Polyvalente Carolus Magnus de Kajaga par Céline et Clotilde. Il était question de lui demander de rejoindre l’équipe accusatrice : « Elles m’ont proposé une somme de 100.000Fr si j’acceptais de collaborer. » Elle avoue qu’elle ne pouvait pas trahir quelqu’un qu’elle considère comme son père. Quand Clotilde a traduit les propos de Mlle Bukeyeneza, Mme Céline a été prise de colère et l’a giflée, selon toujours Charlotte.
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Constat d’Iwacu à Musigati

Non loin du chef-lieu de la commune Musigati (Bubanza), entre habitations et champs, on entend des cris d’oiseaux, l’odeur de la forêt se fait déjà sentir : on arrive chez Patrice Faye, l’amoureux de la nature. L’accueil de la population environnante est chaleureux. Trois maisons, deux en bois et une en briques cuites. Elles sont dans un état délabré et sont en cours de réhabilitation. A l’entrée comme à l’intérieur, des araignées ont tissé leurs toiles.

Difficile de croire que des gens ont pu dormir dans cet endroit. Aucune chaise, ni table, ni lit à l’intérieur. Une mauvaise odeur se dégage. Il faut être prudent car il y a beaucoup de serpents selon le veilleur de ces maisons. D’après des voisins, cela fait longtemps que Patrice Faye n’est pas revenu à cet endroit. Cependant, ses accusatrices avaient déclaré que M. Faye couchaient avec elles dans ces maisonnettes.

Constat d’Iwacu à Bugarama

Colline Busekera de la commune Muramvya. A 1, 5 kilomètres de la route Bugarama-Bukeye. Un village des gens de la communauté Batwa se dresse au dessus d’une colline. 54 maisons de trois chambres et un salon chacune y ont été construites par la coopération française grâce à Patrice Faye en 2009.

« Il n’a jamais couché avec ces filles »

Viola Nduwimana, la trentaine, se souvient lui avoir demandé de faire soigner sa fille de 16 ans qui souffrait des yeux. Pourtant, elle ne l’a pas violée : « Comment d’un coup, Patrice Faye a pu se convertir en malfaiteur ? » Quand M. Faye venait avec les filles, précise Mme Nduwimana, il passait la nuit dans son véhicule en compagnie de leurs époux. Et souvent, ajoute-t-elle, c’était à l’occasion des rencontres sportives.

Les propos de Mme Nduwimana concordent avec ceux de Jean Barangenza. Ceux qui disent que Patrice Faye amenait souvent des filles à Bugarama pour coucher avec elles ne sont que des menteurs : « Patrice Faye n’est venu accompagné des filles qu’une seule fois. Ce jour-là, il y avait un match de football entre l’équipe des jeunes venus de Bujumbura et celle des jeunes Batwa de notre village. » Iwacu et le Consul de France de l’époque étaient là et nous avions publié un reportage.

Pour André Sinzotuma, un autre habitant du village, Patrice Faye est victime d’un montage. « Il est allé, à plusieurs reprises faire soigner nos filles, aucune d’entre elles ne s’est jamais plainte d’un quelconque comportement déplacé de la part de M. Faye. » Sinzotuma réfute aussi l’information selon laquelle Patrice Faye aurait voulu se suicider dans la Kibira lorsque l’affaire a éclaté : « C’est un mensonge tout simplement. Il s’était perdu et on l’a retrouvé le lendemain, assis devant un arbre. »

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