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Santé

Qualité de la viande : que fait le ministère de tutelle ?

26/06/2013 Commentaires fermés sur Qualité de la viande : que fait le ministère de tutelle ?

Déogratias Nsanganiyumwami, directeur du département Santé Animale au ministère de l’Agriculture et d’Elevage, rassure les consommateurs…

Abattoir de Bujumbura : de la viande suspendue après estampillage pour valider la qualité saine de la viande ©Iwacu
Abattoir de Bujumbura : de la viande suspendue après estampillage pour valider la qualité saine de la viande ©Iwacu

Selon lui, le Burundi compte des abattoirs à Bujumbura, Gitega et Ngozi. « A tous ces niveaux d’abattage, des techniciens vétérinaires inspecteurs font l’expertise et contrôlent la qualité de la viande des bêtes abattues. » Le seul problème, explique-t-il, se situe au niveau du transport de la viande. Il a demandé à tous ces bouchers de transporter leur viande dans des véhicules frigorifiés et de ne plus utiliser des taxis ordinaires. Ce qui est loin d’être le cas car au moment où nous mettons sous presse, tous ces bouchers qui amènent de la viande en provenance de Muzinda, Bujumbura rural ont recours soit aux taxis soit aux sacs sur des vélos.

Côté hygiène, le directeur reconnaît que les conditions d’hygiène ne sont pas toujours réunies dans des aires d’abattage ou des centres de tueries d’animaux dans toutes les provinces. C’est pourquoi, insiste-t-il, sa direction ne cesse de demander aux administratifs qui délivrent les autorisations d’abattage, de les associer dans l’octroi de ces autorisations : « A Muzinda par exemple, l’aire d’abattage n’est pas couverte. Il n’y a ni eau courante ni canalisation pour évacuer les déchets. Nous avons demandé à ce que cette situation soit corrigée. »
Mais à côté de ces abattoirs, plus ou mois corrects, que dire de ces « abattoirs » que l’on voit le long des routes ?

Quoi qu’il en soit, le bras de fer n’est pas prêt de finir entre les bouchers qui s’approvisionnent dans ces aires d’abattage et les responsables de l’abattoir de Bujumbura. Le 28 septembre 2012, ils ont failli en venir aux mains lorsque les bouchers de Muzinda ont été empêchés d’acheminer leurs marchandises dans la ville de Bujumbura. Les policiers les avaient bloqués au niveau de la localité de Rubirizi. Ils avaient réagi en bloquant à la route Bujumbura-Bubanza pendant plus d’une heure et demie.
Concernant le non respect de la loi en vigueur, le directeur du département de la Santé Animale confie qu’une ordonnance sur cette filière est en cours de préparation pour mettre fin aux polémiques.

Quid de l’inspection de la viande

L’objectif principal de l’inspection des viandes est de détecter et de prévenir les dangers pour la santé publique, tels que la présence de pathogènes d’origine alimentaire comme la zoonose, le charbon (imbiribindwi en Kirundi) qui tue en moins de 12 heures la personne infectée, la tuberculose et d’autres maladies qui affectent le porc ou des contaminants chimiques dans les denrées alimentaires d’origine animale. Cependant, les pratiques de contrôle existantes remontent souvent à plusieurs décennies et pourraient ne pas toujours offrir une protection adéquate en matière de santé publique.

Traditionnellement, les contrôles sensoriels (visuels, par palpation et incision) effectués pour détecter des lésions importantes ou des défauts tels que des hématomes ou des fractures osseuses ont répondu aux objectifs de santé publique. Ces techniques ne conviennent cependant pas toujours pour détecter des maladies d’origine alimentaire comme la campylobactériose, la salmonellose ou les infections dues à des souches virulentes d’E. Coli, ou la contamination par des substances chimiques, telles que des stéroïdes ou des résidus de médicaments vétérinaires.
L’inspection de viande constitue un point de contrôle important pour l’identification précoce de problèmes susceptibles d’avoir des conséquences sur la santé publique, ainsi que sur la santé et le bien-être des animaux.

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