Beaucoup de gens confondent la maladie mentale et l’épilepsie. Le neurologue Patrice Barasukana donne des éclaircissements. Selon lui, cette maladie attaque le cerveau et elle n’est pas contagieuse. Les patients victimes ont besoin d’être secourus au moment des crises.
Cette maladie attaque le cerveau et elle n’est pas contagieuse. L’épilepsie est une maladie neurologique comme tant d’autres. Les patients victimes de cette maladie ne méritent pas de subir une stigmatisation.
C’est une maladie fréquente dans les consultations neurologiques surtout dans les pays en voie de développement. Selon l’étude de l’OMS : « Sa prévalence serait de l’ordre de 0.5 à 0.8 % au niveau mondial. Mais dans nos régions, elle dépasse 1 %. Donc cela veut dire que c’est une maladie fréquente », a indiqué docteur Patrice Barasukana.
Les symptômes de l’épilepsie sont variés et dépendent du type d’épilepsie. Le neurologue fait savoir que dans le langage médical, on parle des épilepsies : « Les crises dépendent des zones du cerveau irritées. Mais si on essaie de faire une synthèse, on peut essayer de grouper les symptômes en trois grandes catégories. Les crises dépendent des zones du cerveau irritées. »
Pour les crises généralisées, c’est lorsque au moment des crises, le patient est pris par des secousses toniques ou tonico cloniques d’une partie du corps, avec perte de connaissance entraînant une chute, émission de selles et des urines, avec hypersalivation suivies d’une respiration bizarre donc stertoreuse. Après la crise : « L’élément important dans ces crises est que vous avez une amnésie de l’épisode. Vous ne vous rappelez plus rien de ce qui vous est arrivé », a-t-il mentionné.
Deuxième groupe de symptômes de crises, ce sont des crises focales. Pour ces dernières le patient a des secousses d’une partie du corps sans perte de connaissance mais qui perdurent. Et il ne peut pas décider d’arrêter les mouvements.
Un autre groupe de symptômes touche beaucoup plus les enfants qui font des épisodes de perte de connaissance brève, quelques secondes voire une minute. Le malade perd le contact et la communication : « C’est ce qu’on appelle crise absence. Dès qu’il y a reprise de conscience, ils ne se rappellent plus la conversation », a-t-il expliqué.
Les causes de cette maladie sont variées
Les causes de l’épilepsie sont diverses et sont dues à une lésion cérébrale notamment des malformations congénitales, des traumatismes crâniens, des séquelles d’une souffrance à la naissance : « À la naissance, il y a des enfants qui ont des souffrances fœtales aigues. On peut retrouver aussi des causes .infectieuses, par exemple, des enfants qui souffrent des méningites », a-t-il évoqué.
L’origine génétique peut être l’autre cause de cette maladie mais dans une moindre proportion, a ajouté docteur Barasukana : « Comme on peut aussi avoir des causes non retrouvées ».
Selon le neurologue, l’épilepsie touche beaucoup plus les sujets jeunes de 0 à 20 ans. Et le deuxième groupe, ce sont ceux qui sont au-delà de 60 ans : « Pour les enfants, c’est parce que leur cerveau est immature alors que les personnes âgées, c’est parce qu’il y a des micro-traumatismes surtout vasculaires ou infectieux qui peuvent attaquer le cerveau et qui sont parfois passés inaperçus et que plus tard, ils vont développer l’épilepsie ».
« Il faut traiter le malade et l’entourage »
Le traitement de l’épilepsie repose sur la prise régulière et prolongée des médicaments : « Mais il y a des examens complémentaires qu’on fait. Le premier à réaliser c’est l’électroencéphalogramme. Il vient compléter ce qu’on a suspecté au cours de l’interrogatoire et de l’examen clinique. Un autre, c’est un scanner cérébral ou une IRM. Cela permet de détecter l’éventuelle anomalie qu’on peut retrouver au niveau du cerveau », a souligné le neurologue.
Le traitement dépend aussi du type d’épilepsie, insiste-t-il, il y a un traitement spécifique pour l’épilepsie généralisée, focale et absence. Mais la prise des médicaments nécessite une durée minimale de 2 ans. Et il faut commencer la prise en charge le plutôt possible, plus on traîne à se faire soigner, plus la maladie risque d’être grave et d’être difficile à guérir.
« Et même si après quelques années vous voyez que les symptômes ne sont plus là, il ne faut pas décider d’arrêter le traitement brutalement, car le corps a été déjà en contact avec les médicaments, il faut envisager un sevrage progressif sur une période pouvant aller de 3 à 6 mois ».
Mais il tient à préciser que la maladie épileptique peut être curable pour certains et incurable pour d’autres : « Si on regarde ce qui se passe, 50 % des patients sont curables et un jour le traitement se verra arrêté. 20 % auront un traitement continu mais sans crise, mais on aura 10 à 20 % qui seront pharmaco-résistants, c’est-à-dire, ils seront sur le traitement mais garderont toujours des crises. Donc si la maladie est traitée tôt, il y aurait beaucoup de chance que la moitié soit curable. »
Docteur Patrice Barasukana note que le rôle d’un psychologue est très important dans la prise en charge de l’épilepsie. Pour les enfants, les parents ont besoin d’une thérapie pour qu’ils puissent adhérer au traitement : « Le psychologue est là pour donner un coup de main dans l’accompagnement du patient. C’est celui qui doit aider à l’annonce du diagnostic », a-t-il conclu.
« …« Mais il y a des examens complémentaires qu’on fait. Le premier à réaliser c’est l’électroencéphalogramme. Il vient compléter ce qu’on a suspecté au cours de l’interrogatoire et de l’examen clinique. Un autre, c’est un scanner cérébral ou une IRM. Cela permet de détecter l’éventuelle anomalie qu’on peut retrouver au niveau du cerveau »…
Merci Docteur de nous préciser si vous effectuez ces examens complémentaires pour vos patients.