Certains burundais n’ont pas d’informations sur la santé mentale. Le psychologue Alain-Joseph Hatungimana, fondateur et directeur exécutif de l’Association Psychologues Sans Vacances (PSV) livre quelques éclaircissements.
Le sujet sur la santé et la maladie mentale laisse certains burundais perplexe. Ils n’arrivent pas à distinguer la maladie mentale de la santé mentale. « Quand on évoque la santé mentale, les gens sous-entendent ceux qu’on étiquette de « folie ». Il y a une altérité entre la santé mentale et la maladie mentale », précise le psychologue Alain-Joseph Hatungimama.
« Quand on parle du bien-être psychologique, on se base sur les relations positives avec autrui, la maîtrise de soi. C’est cela la santé mentale. La maladie mentale se définit comme le changement qui affecte la pensée, l’humeur ou le comportement d’une personne qui lui cause la détresse ou la souffrance. Et une maladie mentale se soigne au début par les changements de mode de vie, les psychothérapies et des médicaments si la situation s’aggrave », nuance-t-il.
Il y a des gens qui n’ont pas des connaissances sur la maladie. « On les rencontre souvent dans la rue ou dans des hôpitaux. Certains naissent avec ces problèmes mentaux, d’autres quand ils consomment des stupéfiants ou quand ils ont des problèmes familiaux. Dans ce cas, ils peuvent avoir des problèmes psychologiques », fait savoir une personne interrogée.
Un autre affirme qu’il n’a jamais entendu parler de la santé mentale, parce que c’est un sujet qu’on aborde très peu dans la société. Mais, dit-il, les malades mentaux existent.
Pour M. Hatungimana, la bonne santé mentale, c’est l’épanouissement de la personne qui vit son bien-être psychologique, social, physique et mental, d’après. Lorsque cet aspect de bien-être est perturbé, dit-il, la personne vit une détresse psychologique. Il note aussi que cette dernière possède des symptômes.
« Souvent, des signes de la détresse psychologique sont perceptibles, mais malheureusement, on les ignore. Quand on mange ou dort trop ou très peu. Lorsqu’on s’éloigne ou s’isole des autres ou des activités habituelles, ceux-là font partie des signes. Parfois on peut avoir beaucoup de l’énergie ou ne pas en avoir donc une baisse de l’énergie il y a plusieurs signes qui peuvent être indicateurs de la présence d’un trouble de santé mentale », Explique-t-il.
« Tout le monde peut vous être utile dans son traitement »
Lorsque le bien-être est perturbé, la personne qui vit la détresse psychologique n’a pas besoin de consulter les professionnels de la santé mentale ou des psychologues cliniciens seulement. Mais, les méthodes naturelles peuvent être adaptées afin de maintenir une bonne santé mentale. Comme le conseille Hatungimana. Lorsqu’une personne traverse des moments difficiles, approcher une personne de confiance pour éviter la solitude serait une meilleure façon de contrôler le stress.
Si possible, rappelle-t-il, il faut s’administrer une hypnose et faire beaucoup de sport : « On doit prendre du temps pour soi, bien manger, se reposer. La réduction des stimulants notamment le café, les boissons gazeuses ou énergisantes. Il faut aussi diminuer ou cesser la consommation de l’alcool ou de la drogue. Il faut entretenir un réseau social et des relations positives avec l’entourage, sa famille, ses amis et ses collègues. La personne doit aussi participer à des activités de loisir », signale-t-il.
Alain-Joseph Hatungimana insiste sur le traitement. Si la détresse psychologique n’est pas prévenu ou contrôlé à temps, cela aura pour effet conséquences néfastes : « On devient malade mental et on n’est plus productif, on vit une baisse d’estime de soi. Au fil du temps, on finit par avoir des pensées négatives, notamment se suicider, l’une des conséquences d’une maladie mentale », conclut-il.
D’autres facteurs entraînant la détresse psychologique
Se sentir vide, à plat ou ne rien aimer ; avoir des douleurs inexpliquées ; se sentir impuissant ou désespéré ; fumer, boire ou consommer des drogues plus qu’à l’habitude ; se sentir plus confus, distrait, irritable, en colère, inquiet ou craintif qu’à l’habitude pour se souiller, Crier ou se battre avec sa famille et ses amis ; avoir des sautes d’humeur intenses qui causent des conflits dans les relations ; avoir des pensées envahissantes ou des souvenirs que l’on ne peut se sortir de la tête ; entendre des voix ou croire des choses qui ne sont pas vraies ; penser à se faire mal ou à faire du mal aux autres ; être incapable d’effectuer des tâches quotidiennes comme prendre soin de soi, des enfants ou aller au travail ou à l’école.