Pour lui, la décision émanera du Cndd-Fdd dans le respect de la Constitution. Néanmoins, l’ADC-Ikibiri estime que cette loi fondamentale ne le permet pas.
<doc6557|left>Entre autres questions posées au numéro un burundais samedi dernier à Ngozi, lors de la conférence publique, celle de briguer le troisième mandat pour certains et deuxième pour d’autres. La réponse a été simple : « Ce n’est pas le président de la République qui décide de se faire élire. C’est son parti qui le désigne lors du congrès organisé à cette fin. » D’ailleurs, fait savoir M. Nkurunziza, nul n’est exclu dans cette course pourvu qu’il remplisse les conditions requises dans la Constitution et dans le Code électoral. A la même occasion, le président de la République a émis son souhait de ne pas influencer l’amendement de la Constitution pour des fins électoralistes.
Pour des observateurs avisés, l’Accord d’Arusha doit être respecté à la lettre : « Quand le législateur a décidé que chaque président de la République ne devrait pas dépasser deux mandats, c’est parce que l’expérience avait démontré que des dérapages commencent à la 11ème année de règne. » Le président de la République, poursuivent-ils, commence à s’entourer des mauvais conseillers d’où la nécessité de rendre le tablier à temps.
« Pierre Nkurunziza n’est pas concerné »
Léonce Ngendakumana, président de l’ADC-Ikibiri, déclare que l’engagement pris par le président de la République et des dispositions de la Constitution actuelle écartent toute candidature de M. Nkurunziza aux présidentielles de 2015.
<doc6559|right>« Je dois le féliciter et le remercier car, dans son intervention [lors de la conférence publique du 24 décembre 2012, à Ngozi, Ndlr], il a clairement fait comprendre qu’il aimerait que toutes les dispositions de la Constitution, en matière des élections ne soient pas touchées. Je l’ai bien entendu et c’est quelque chose de très important », déclare M. Ngendakumana qui en déduit que l’actuel président de la République ne saurait être candidat pour les présidentielles de 2015. « Vous comprenez, dès lors, qu’il n’est pas parmi les candidats, selon la Constitution, à moins qu’il la manipule. Et s’il le fait, ce sera contre sa parole et la volonté du peuple », souligne le président de l’ADC-Ikibiri.
En outre, M. Ngendakumana reste confiant quant au maintien de la Loi fondamentale telle qu’elle est actuellement. « Je ne crois pas qu’il va violer la volonté du peuple parce qu’il s’agit d’un engagement que les Burundais ont pris à Arusha et ici, dans la Constitution votée à travers un référendum, à plus de 90%. Le parti Cndd-Fdd y participait, en 2005 », espère-t-il. Ainsi, constate-t-il, le président actuel de la République n’est pas concerné. « On verra si lui et son parti respecteront cet engagement», conclut-il.