De Kigali, Pie Ntavyohanyuma, président de l’Assemblée nationale, déclare que notre pays ne souhaite pas briguer le perchoir de l’Assemblée Législative de la Communauté Est Africaine. Pour des sources avisées, il s’agit d’une stratégie pour 2016…
<doc4140|right>Le président de l’Assemblée nationale burundaise a annoncé, le 7 mai 2012, que le Burundi n’enverra pas de candidat pour disputer la 1ère place à l’EALA. Et à l’opinion de se demander si nos élus sont incompétents ou s’ils ne remplissent pas les conditions exigées. En effet, le deuxième mandat de l’EALA touche à sa fin.
Différents pays membres de l’EAC ont déjà procédé aux élections des députés du troisième mandat. Le parlement burundais s’est acquitté de cet acte, le 26 avril courant, en élisant neuf représentants dont trois femmes et six hommes. Et pas des moindres : l’ancien ministre des Affaires de la Communauté Est Africaine, Hafsa Mossi, un ex 1er vice-président, Martin Nduwimana, des anciens ministres et parlementaires, Frédéric Ngenzebuhoro et Léonce Ndarubagiye et l’ancien président du parti au pouvoir, Jérémie Ngendakumana, etc.
« Un simple lobbying »
D’après des sources au ministère de l’EAC, il n’y a pas de profil exigé à celui ou celle qui veut occuper le poste de président de l’EALA. Un simple lobbying, confirment nos sources au ministère de l’EAC, entre les pays membres de l’EAC suffit. « Chaque député membre de l’EALA peut poser sa candidature, pourvu qu’il soit désigné par son pays », ajoute un ancien député à l’EALA.
Pourquoi le Burundi se bat-il pour 2016 ?
Le mandat de Richard Sezibera au poste de secrétaire général de l’EALA expirera, le 19 avril 2012. D’après des sources fiables, le Burundi doit se battre pour ne pas rater cette opportunité. Et ce, pour plusieurs raisons. D’après ces dernières, le président de l’EALA n’a pas autant de pouvoirs que le secrétaire général de la même institution. En effet, le premier n’a pas le droit de vote et ne tranche pas, tandis que le second fait des recherches sur des sujets, initie des projets, reçoit et soumet des recommandations au conseil des ministres de l’EAC. De surcroît, une autre source digne de foi, signale que c’est lui qui assure la mobilisation des ressources.
En outre, le président de l’EALA est élu par et parmi les membres aussi mandatés. Or, d’après le même Traité, le second est nommé par le sommet des chefs de l’Etat. Dans les deux cas, par principe de rotation, pour une période de cinq ans. Le secrétaire général a donc une main mise sur toute l’Assemblée parce qu’il rend compte aux ministres des cinq pays membres de l’EAC.
Le Burundi a de quoi attendre mais…
Selon le rapport « Doing business 2012 de l’EAC », le Burundi est le dernier pays sur le plan du développement comparé. Assurer le poste de secrétariat général de l’EALA est un travail exigeant qui demande une certaine détermination, de la compétence et beaucoup d’efforts. « A partir du moment où le secrétaire est nommé, il est là pour mettre en œuvre les politiques des Etats de la communauté », constate N.B., un observateur. Toutefois, cela ne l’empêche pas de soumettre des projets au profit de son pays. D’où la nécessité, pour le Burundi, que ce poste soit occupé par une personnalité capable de défendre ses intérêts.