En commune Nyabikere, un boisement public de 45 hectares a été abusivement coupé. C’est pour cela que le Forum Burundais de la Société Civile du Bassin du Nil (FCBN) a organisé dans cette commune, ce 4 mai, une conférence de presse sur les effets des changements climatiques.
<doc3875|left>C’est sur la colline Mazita de la commune Nyabikere que des arbres couvrant une surface de plus de 45ha ont été abattus. Sur ce terrain dénudé, il ne reste que du charbon, du bois coupé et rangé ainsi que des souches d’arbres.
Selon Philibert Nduwimana, inspecteur provincial des forêts en province Karusi, ce terrain a été vendu par l’administrateur de cette commune à un certains Alexis : « Je ne l’ai su qu’à travers des rumeurs qui couraient, disant qu’une grande surface a été déboisée dans notre commune », raconte-t-il.
Il ajoute qu’une équipe a été mise en place pour empêcher cette déforestation, mais que l’intervention est venue un peu tardivement : « Les arbres étaient déjà coupés, il ne restait que du charbon tiré de ce bois destiné à la vente. » M.Nduwimana fait savoir que l’administrateur a été suspendu dans ces fonctions et qu’une enquête en rapport avec ce dossier est en cours.
Edmond Dieudonné Hakizimana, président du FCBN, estime que c’est dans cette optique qu’une conférence de presse a été organisée, dans cette localité, pour sensibiliser la population aux problèmes de l’environnement.
Il énumère les conséquences immédiates de cette dégradation : la diminution de la production agricole, les changements climatiques, la perte progressive et parfois irréversible de la biodiversité. Pour lui, les forêts et les boisements jouent un rôle très important dans la réduction des effets des changements climatiques.
Il mentionne que, selon le rapport de la FAO, les forêts du territoire national couvrent une superficie d’environ 6,17%, alors que les normes exigées sont de 11%. « Vue les dangers qui nous guettent, si rien n’est fait, tout Burundais devrait en prendre conscience dans ces actions », signale-t-il.
M. Hakizimana explique que pour y arriver chacun doit contribuer à la résolution des problèmes clés, notamment l’exploitation anarchique des ressources naturelles, les feux de brousse, le défrichement des sols à des fins agricoles, les sur-pâturages, la surexploitation de la ressource forestière, une démographie galopante. Il mentionne aussi que des voix se sont déjà élevées contre cette attitude : « Le FCBN s’est joint aux autres à travers cette démonstration. »