L’Unité Spéciale de Police des Mineurs et de la Protection des Mœurs a du pain sur la planche ; il reste beaucoup à faire pour venir à bout de la prostitution au centre de la ville de Bujumbura. De vendredi à dimanche, à partir de 20 heures, des défilés, moins agréables pour une âme pieuse mais très appréciés par un don juan, sont légion. <doc1846|right>De jeunes filles à moitié-nues, la quinzaine à peine révolue, circulent la nuit devant des clubs de danse comme au Toxic ou encore au Havana night club. Quand une voiture ralentit, les plus vigilantes accourent. Comme des fourmis qui s’attaquent à un os, elles forment un cercle autour du véhicule. Il s’en suit une discussion du prix de… Mais à voix très basse. Le marché conclu, « l’heureuse élue » monte à bord tandis que les moins « chanceuses » se retirent l’une après l’autre et se pointent dans des espaces obscurs pour attendre les nouveaux « clients ». Les parents, premiers responsables Les mêmes scènes s’observent dans les bars des quartiers Bwiza, Buyenzi, Kamenge, etc. D’après Christine Sabiyumva, commissaire de police chargée de l’unité spéciale de police des mineurs, cela est la conséquence directe de la démission des parents face à l’éducation de leurs enfants : « Les parents ont décliné leur responsabilité première d’éduquer leurs enfants », souligne-t-elle. Elle affirme que la police est à l’œuvre en effectuant régulièrement des rondes nocturnes. Quelques délinquants ont été déjà attrapés mais, s’inquiète-t-elle, comme il n’y a pas de punitions prévues par la loi, on les relâche après quelques jours. Donc, ce sont les parents qui devraient être le porte-flambeau de la lutte contre cette forme de délinquance juvénile, fait-elle remarquer : « La police ne viendrait que pour arrêter les plus récalcitrants », explique le commissaire Sabiyumva en demandant à la population de la capitale d’indiquer les lieux suspects à la police.