Mardi 11 février 2025

Politique

Prosper Ntahorwamiye : « Trop de démocratie tue la démocratie »

11/02/2025 0
Prosper Ntahorwamiye : « Trop de démocratie tue la démocratie »
Les membres de la CENI

La CENI a réuni, ce lundi 10 Janvier, les représentants des partis politiques, les candidats indépendants et les coalitions pour leur présenter les maquettes des bulletins de vote et des formulaires F2 destinés aux élections des députés et des conseillers communaux. La numérotation des candidats n’a pas fait l’unanimité, les critiques fusaient.

Cette rencontre a rapidement pris une autre tournure et la controverse s’est installée, plusieurs candidats dénonçant la manière dont les numéros d’identification ont été attribués.

La question du numéro d’identification a été soulevée par plusieurs candidats, notamment Francis Rohero, candidat indépendant, qui a pointé du doigt une incohérence.
« On nous avait expliqué que le numéro sur la maquette est un identifiant et non un numéro d’ordre. Mais d’après ce que nous voyons, il est clair que le numéro 11 de Buhumuza n’est pas celui de Bujumbura, encore moins celui de Gitega. Nous avions compris que les numéros seraient uniformes », a-t-il fait remarquer.

Francis Rohero a également insinué qu’un seul parti politique, sans le nommer, semble conserver le même numéro d’identification sur l’ensemble du territoire, ce qu’il considère techniquement, selon lui, comme une « faute électorale ». Seul le CNDD-FDD, garde partout le « numéro 1 ».

Patrick Nkurunziza, président du parti Frodebu et de la Coalition ’’Burundi Bwa Bose’’, a abondé dans le même sens. « Cela risque de semer la confusion. Nous voulons des élections transparentes et inclusives. Nous exigeons donc que chaque parti ou candidat ait son propre numéro », a-t-il martelé.

Même son de cloche du côté d’Olivier Nkurunziza, président du parti Uprona et candidat aux législatives : « Il n’y a aucun avantage à classer les candidats de cette manière ».
Il estime que la numérotation joue un rôle crucial dans la mobilisation électorale : « Certaines personnes ont du mal à mémoriser les signes des partis, mais elles retiennent plus facilement les numéros ».

« Il n’y pas matière à débattre ! »

Les maquettes des bulletins de vote

Face à ces contestations, le président de la CENI, Prosper Ntahorwamiye a rejeté ces revendications, défendant la transparence du processus électoral en cours. « Trop de démocratie tue la démocratie. Nous avons été trop transparents », a-t-il lancé pour mettre fin à ces critiques.

Il a précisé que l’attribution des numéros suit un critère clair : « Le principe est le taux de couverture nationale, puis l’ordre décroissant. Il n’y a pas de problème tant qu’un même numéro n’apparaît pas pour plusieurs candidats dans une même circonscription électorale. Les numéros resteront ainsi », a conclu le président de la CENI.

Au-delà du débat sur la numérotation, certains candidats ont exprimé leurs inquiétudes quant à la pénurie persistante de carburant, qui pourrait entraver le bon déroulement de la campagne électorale. Ils ont demandé à la CENI d’intervenir pour faciliter l’approvisionnement en carburant.

Et là encore, le président de la CENI, Prosper Ntahorwamiye a balayé d’un revers de la main cette requête, rappelant que la crise énergétique est un problème structurel. « Nous allons d’abord chercher le nôtre », a-t-il répondu, laissant entendre que la CENI ne jouerait aucun rôle dans la résolution de cette difficulté.

Les candidats aux prochains scrutins, dont le président de la Coalition Burundi bwa bose ont demandé à la CENI de clarifier le délai de dépôt des listes des mandataires politiques ainsi que des documents requis.

Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu

Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.

Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

HEMORRAGIE

« Pourquoi nous prend-on les meilleurs ? » Tel est le titre d’un article publié dans le magazine Iwacu, il y a plus de dix ans. Cette enquête mettait en lumière l’« hémorragie » visible dans les structures sanitaires et éducatives du pays, où l’on (…)

Online Users

Total 2 638 users online