Le deuxième atelier régional d’échange d’expériences sur la médiation foncière dans la région des Grands Lacs s’est tenu, du 13 au 15 mai, sous la houlette de l’ONG Search for Common Ground et la bénédiction du Conseil National des Bashingantahe . Les participants se disent satisfaits.
Dans l’objectif de renforcer l’engagement constructif entre les acteurs de la société civile et les autorités locales autour des problématiques foncières, 45 médiateurs fonciers venus du Burundi, de la RD Congo et du Rwanda se sont réunis au Star Hôtel de Bujumbura.
Des pensées émises des invités, a jailli un véritable échange d’expérience et de bonnes pratiques, de nouvelles idées et techniques de médiation afin de résoudre pacifiquement les conflits fonciers dans la sous-région.
Passant en revue les principaux conflits auxquels font face les Burundais, Athanase Bizimana, conseiller juridique à la Commission Nationale Terre et autres Biens (CNTB) et participant lors de cet atelier précise que la propriété foncière est devenue un élément de convoitise.
« A la CNTB, nous accueillons plusieurs conflits fonciers dont certains sont liés à la guerre. Les rapatriés se plaignent de leurs biens spoliés, au moment où les acquéreurs (soit de bonne ou de mauvaise foi) refusent de rendre de leur grè les biens acquis », martèle Mr Bizimana.
Et d’ajouter qu’à la CNTB, ils font recours soit au règlement à l’amiable. « Plusieurs cas de cet arrangement aboutissent à un consensus, du moins pour ceux qui ont déjà connu l’objectif de la CNTB », renchérit-il. Il regrette toute fois, ceux qui n’arrivent pas à s’entendre, d’où, dans certains cas la CNTB renvoie les protagonistes devant les juridictions habilitées, notamment la cour spéciale des terres et autres biens.
Alexis Rutaganira, médiateur des conflits fonciers venu du Rwanda , salue d’abord l’initiative de cet atelier avant de partager l’expérience de son pays aux autres participants: « Chez nous (Rwanda) les conflits fonciers sont surtout liés à la délimitation des terres cultivables ». Et de rappeler que ceux qui avaient quitté le pays en 1959 ont bénéficié des terres cultivables de retour au bercail. «Le gouvernement a même donné des propriétés foncières à ceux qui n’en avaient pas », fait-il savoir.
Au moment où les résidents font confiance aux juridictions classiques quand les rapatriés se confient à la CNTB, la délégation congolaise quant à elle estime que seul le dialogue peut être un remède durable aux conflits fonciers.
Au sortir de cet atelier les Bashingantahe et médiateurs fonciers du Burundi, du Rwanda et de la RD Congo, imbibés des techniques de médiations, se sont engagés de toujours être des porteurs de message de paix et de réconciliation, dans la région des Grands Lacs. Rappelons que cet atelier a été financé par le Ministère des Affaires Etrangères des Pays Bas.