Vendredi 22 novembre 2024

Société

Projets de développement : le manque de patriotisme en cause

31/10/2023 11
Projets de développement : le manque de patriotisme en cause
Gervais Ndirakobuca : « Certains coordinateurs ont d’autres ambitions »

« Il est regrettable de voir les projets financés par des partenaires au développement accuser d’un faible taux de réalisation », a regretté le Premier ministre Gervais Ndirakobuca ce lundi 30 octobre lors de sa présentation des principales actions du plan de travail et du budget annuel du gouvernement exercice 2023-2024. C’était au Palais des congrès de Kigobe devant les deux chambres du Parlement réunies.

Une réaction faite après un constat amer fait par le coordinateur résident a.i du Système des Nations Unies au Burundi, il déplore le fait que plusieurs projets financés par les Nations Unies ne sont pas exécutés par le gouvernement faute de compétences.

Le Premier ministre explique ce faible taux de réalisation de ces projets par le manque de patriotisme chez certains coordinateurs de ces projets. « Vous dites que cela est dû à des motivations qui ne sont pas satisfaisantes. La question à se poser c’est de savoir où sont les projets qui étaient financés avant que le gouvernement ne décide de ramener les salaires des coordinateurs des projets à un niveau raisonnable par rapport aux autres salariés. Quel était l’état d’exécution de ces projets avant cette mesure ? »

Selon le Premier ministre Gervais Ndirakobuca, il y a des projets des partenaires de développement qui ont été prolongés plus de deux fois, mais qui ne sont pas encore achevés alors que les fonds alloués à ces projets ont été complètement décaissés.

« C’est un grand problème à prendre en main. Car, un coordinateur peut venir nous présenter un projet de quatre ans, mais aussi longtemps qu’il ne sera pas animé d’un esprit patriotique pour achever le projet à temps et que ces compatriotes ne bénéficieront pas des dividendes de ce projet, cela restera un grand problème », s’indigne le Premier ministre.

D’après lui, cela est généralisé pour tous les coordinateurs des projets. « Je pense même qu’il y en a parmi eux qui ont été nommés à ces postes tout en ayant d’autres ambitions ».

Parmi les actions qui seront menées par le gouvernement au cours de l’exercice budgétaire 2023-2024, figurent la digitalisation des services et des finances publiques ainsi que des missions sur les lieux d’exécution des projets financés par les partenaires au développement.

Forum des lecteurs d'Iwacu

11 réactions
  1. Nshimirimana

    Notre premier ministre dit qu’« Il est regrettable de voir les projets financés par des partenaires au développement accuser d’un faible taux de réalisation ». C’est un constat certes amer, mais révélateur de l’état de notre pays, au bord de la faillite, si rien n’est fait. Il suffit d’écouter les alarmes que ne cessent de lancer notre président, le président de l’assemblée nationale et aujourd’hui le premier ministre et bien d’autres. Il est grand temps d’agir avant qu’il ne soit tard. Les constats ont été dressé et sont suffisants.
    De la corruption à la mauvaise gouvernance, le chantier est immense. Un sursaut républicain s’impose.
    POURQUOI PAS DES ÉTATS GENERAUX SUR LA SITUATION DE NOTRE NATION?

  2. Matefer

    Je pense qu’il s’agit d’un problème de planification stratégique sur le long terme. On a déjà une version 2040 et 2060, ce qui est déjà un pas. Il faudrait alors la découper en phases et à chaque phase des projets avec des indicateurs objectivement vérifiables.

    Alors les défis dans bcp des pays en développement, on se donne une vision mais on ne voit pas clairement les étapes et les projets. Et quand bien même, il y a des initiatives, l’Etat n’ est pas en mesure de financer les études pour afin avoir les projets. Et ce qu’ils appellent souvent des projets ne sont généralement que des concept-notes produits sans études. Lorsqu’ils sont présentés chez un bailleur constatant que le projet n’a pas été documenté, il en profite pour positionner ses cabinets qui vont d’abord faire des études parfois interminables car une étude crée une autre et le projet est retardé ainsi.

    Pour le cas du Burundi, je propose que le Gouvernement dote des moyens, des équipements et des experts locaux et étrangers à l’ADB qui doivent découper la de SE en phases, puis produire des études et en des projets sectoriels. Les ministères sectoriels chacun en ce qui le concerne deviendraient des coordinateurs de ces projets. Les experts de l’ADB deviendraient des superviseurs qui vérifient que chaque ministère est entrain d’exécuter correctement ses projets sectoriels comme prévu. Sinon, il y aura des spéculations dans la préparation et exécution des projets car les initiateurs en trouveront l’opportunité de s’enrichir.

    A bon entendeur, salut !

  3. Gacece

    Le Premier Ministre a raison. Il y a clairement un manque flagrant de patriotisme. Il existe une multitude de villas dont la gestion de construction a été menée de bout en bout par ces mêmes cadres de l’État. On ne peut donc pas dire qu’il y a un manque criant d’expérience ou de compétences dans la gestion de projets.

    Tous les projets de construction comportent pratiquement les mêmes grandes étapes, allant de l’analyse des besoins à la livraison finale.
    On peut facilement transposer ce qui a été fait au cours d’un petit projet (villa) vers un gros projet (bâtiment qui abritera une usine). Il suffit de juste penser plus grand.

    Ces cadres de l’État n’investissent pas la même volonté et la même énergie dans les projets de l’État, que celles qu’ils mettent dans leurs propres projets.

  4. Jean Pierre Hakizimana

    De temps en temps, j’ai l’impression que le gouvernement Burundais vis dans une réalité alternative. Tous les jours on voit les membres du même gouvernement sur place depuis, je ne sais quand (15ans?), du president de la république, au president du sénat, au patron du congres, aux ministres, on les voit circuler tous les jours en dénonçant ceci et cela, comme si ils font partis de l’opposition. Vous avez le pouvoir. Ok, vous vous êtes fait avoir par un faux diplômé, mais vous faut il 10 trimestres pour vous rendre compte vous n’avez un bon candidat dans un poste quelconque. Si le résultat n’est pas la, la personne est remerciée, c’est aussi simple que cela soit. A moins que vous êtes le problème!

    Ou se trouve le peuple Burundais dans tout cela? Vous traitez le temps comme une commodité illimitée. Réveillez vous pour l’amour de Dieu!

    Entre temps, j’en profite pour vous proposer cette conference:

    https://www.manssah.com/rdv-manssah-lome-live

    • Jereve

      Effectivement on commence à entendre un discours propre à l’opposition mais cette fois-ci venant de la bouche des hautes personnalités issues du parti au pouvoir. La question est de savoir quel message elles sont entrain d’envoyer à la population qui va les élire en 2025. Si vous usez d’un discours qui dit clairement que vos collaborateurs sont des fainéants, des incapables et de faible niveau de patriotisme, qui font perdre beaucoup d’argent à l’état… quelle est cette population qui va voter pour vous? Je veux dire dans un vote digne de ce nom.

      • Jean Pierre Hakizimana

        Je vois souvent le mot « Patriotisme » prononcé tous les jours. Je ne sais quel théorie ou modèle ces croyants de cette religion « Patriotisme » applique mais, je pense qu’on ne peut jamais forcer l’amour d’un pays qui trafique dans système corrompu à une personne qui sait très bien que le mot méritocratie dis absolument rien. N’oubliez jamais que ceux qui sont riches savent très bien ils ne le méritent pas et, surtout que c’est question de temps, les autres viendront lui retirer tout ce qu’il a accumuler s’il est tjrs au Burundi. C’est comme cela que la loi du plus fort fonctionne. Souvenez vous que les forts d’hier, c’est les faibles d’aujourd’hui. Ex: Alain G Bunyoni, l’ex Patron de la BRB etc….. Le patriotisme n’est possible que dans un system juste. Un system dans lequel que tout le monde sait trais bien et, surtout a une confiance totale que le travail paye un avenir durable, un avenir que l’on peut fièrement passer à ses enfants.

        Quant à cette population qui vote ces gens qui ont installé un tel système , peut être qu’elle mérite ce dont ils subissent. A un certain moment, il faut accepter que l’on est tjrs là on mérite d’être.

  5. Jereve

    Bien faites, je voulais dire.

  6. Jereve

    En général, ce qui est difficile c’est élaborer ou mettre sur pied un projet crédible et bancable. Une fois qu’on l’a proprement sur papier et que, cerise sur le gâteau, les bailleurs l’acceptent et débloquent des fonds pour le financer, il ne reste qu’à suivre le projet étape par étape selon le plan, jusqu’à sa réalisation. Mais il arrive qu’un projet bien ficelé soit mis dans les mains de personnes incompétentes pour suivre sa réalisation sur terrain. Alors là, tout peut foirer. Est-ce le cas de figure ici? Il faudra alors qu’on nous explique par quel miracle des gens comme cela se retrouvent à la tête des projets alors qu’il y a des milliers de têtes bien pensantes et bien fêtes qui peuvent faire proprement ce travail.

  7. Nkunzimana Desire

    Merci de nous avoir informé

  8. Kariburyo M

    La remarque du premier ministre est d’autant plus vrai que cela devrait faire raisonner ceux là qui se vantent de « Buhangange ».
    Être une autorité c’est bien, le mériter c’est autre chose.
    Par ailleurs il faut aussi reconnaître que les réformes entreprises dans le domaine de l’enseignement depuis un certain temps par des incompétents n’ont fait qu’aggraver la médiocrité des lauréats qui sortent des divers établissements scolaires d’ici et là à travers le pays.
    Pour moi il y a manque de patriotisme à bien niveaux car les concernés mettent de l’avant le salaire et les autres intérêts qu’ils tirent des juteux postes qui leur sont confiés sans être capables de livrer la marchandise à l’autre bout.
    En conclusion, lorsque le recrutement se fait en dehors du patriotisme, n’attendez pas que les recrutés démontrent le patriotisme.
    Être capable de démissionner d’un poste qu’on ne mérite pas
    serait un signe manifeste de patriotisme.

    • Yan

      @Kariburyo M
      Je ne me sentirai jamais obligé de défendre les responsables actuels au pouvoir car ils sont suffisamment grands pour pouvoir se défendre eux-mêmes. Mais lorsque je lis des choses simplistes comme les tiennes, j’ai du mal à me retenir. Les problèmes de l’enseignement au Burundi sont plus complexes que ce ce que vous avancez. Quand je pense juste à l’époque où j’étais à l’école secondaire, le pourcentage des enfants à l’école en âge de scolarité ne dépassait pas 10%. Pour dire que 90% de ces enfants étaient obligés de garder les vaches et les chèvres, pour ceux dont les parents en avaient, et pour d’autres, de labourer les champs avec le rendement qu’on connaît. Il était donc plus facile d’assurer un bon enseignement à 10% des enfants scolarisables. Actuellement je ne connais pas le % de jeunes qui sont scolarisés par rapport à tous les jeunes, mais vu le nombre d’écoles qui existent actuellement, je peux dire, sans risque de trop me tromper, que le nombre a été multiplié par 20 au moins, sans que les moyens nécessaires aient suivi le même taux de croissance.

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