Le Jeudi 10 octobre 2024, le projet RISE (Reaching Impact, Saturation and Epidemic Control) a été clôturé officiellement après cinq années de mise en œuvre par ICAP (International Center for AIDS Care and Treatment Program), programme de l’Université de Columbia. Le projet RISE a été financé par le gouvernement américain à travers USAID/PEPFAR. Le ministère de la Santé publique et les bénéficiaires saluent les réalisations de ce projet dans la lutte contre le VIH/SIDA
Les cérémonies de clôture du projet RISE pour atteindre l’impact et la saturation et le contrôle de l’épidémie au Burundi ont débuté par une visite guidée à l’hôpital régional de Gitega.
Lisa Peterson, ambassadrice des Etats-Unis au Burundi était accompagnée par une délégation composée par une représentante de la ministre de la Santé publique et de la lutte contre le Sida, un représentant du gouverneur de Gitega, les responsables du projet RISE et de son organisation de mise en œuvre ICAP. La délégation a d’abord effectué une visite de courtoisie au directeur de l’hôpital avant de visiter les services de prise en charge et de traitement des patients VIH.
RISE, Reaching Impact, Saturation, and Epidemic Control (atteindre l’impact et la saturation et le contrôle de l’épidémie) est un projet mondial pluriannuel financé par le Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) et l’Agence américaine pour le développement international (USAID) afin d’aider les pays à répondre aux urgences sanitaires liées au VIH, au COVID-19 et au Mpox. Consortium mondial dirigé par Jhpiego, RISE est mis en œuvre au Burundi par ICAP de l’Université de Columbia pour soutenir les efforts du Gouvernement à contrôler l’épidémie du VIH à travers la prévention, les soins et le traitement du VIH afin d’atteindre les objectifs 95-95-95 de l’ONUSIDA.
Dans son mot d’accueil, un représentant du gouverneur de Gitega a salué les apports, l’impact et la grande valeur ajoutée du projet RISE financé par PEPFAR / USAID et mis en œuvre par ICAP dans le cadre de l’amélioration de l’accès aux services de prévention, de traitement et de suppression virale chez les populations bénéficiaires. « Dans le cadre du renforcement des systèmes de santé, le projet RISE a appuyé dans le renforcement des capacités et le transfert des compétences aux prestataires des formations sanitaires ».
En plus, ajoute le conseiller, plusieurs équipements médicaux donnés par le projet RISE contribuent beaucoup dans l’amélioration de la qualité des services offerts aux bénéficiaires. « Ici, nous ne pouvons en aucun cas passer sous silence beaucoup d’équipements médicaux offerts aux hôpitaux de Gitega, Mutaho et Natweturashoboye ».
Il a réitéré l’engagement indéfectible de l’administration dans le combat engagé pour arriver à une génération sans VIH/SIDA. Il a adressé ses remerciements à l’endroit du bailleur de fonds, le Gouvernement Américain à travers USAID, ainsi que l’assistance technique des partenaires de mise en œuvre.
Selon Bonaparte Nijirazana, directeur pays de l’ICAP, RISE avait l’objectif de soutenir le gouvernement du Burundi à contrôler l’épidémie à travers l’optimisation et le rendement des services VIH hautement ciblé, de renforcer la liaison entre le traitement VIH et la rétention au traitement mais aussi de renforcer l’accessibilité et la suppression de la charge virale.
L’autre objectif était de renforcer le système de santé, la coordination et l’amélioration des services de santé.
Au cours de ces cinq dernières années ICAP a pu contribuer à travers différentes approches de dépistage en l’occurrence l’indexation, le sel test, et d’autres méthodes de prévention. « ICAP a contribué énormément à la liaison au traitement. Actuellement, 99% des personnes testés VIH positif sont liés directement au traitement et restent au traitement. ICAP a contribué pour l’accessibilité au service de charge virale où actuellement, 96% des patients ont bénéficié du dosage de la charge virale avec une suppression de la charge virale allant jusqu’à 98% », a indiqué le directeur pays de l’ICAP au Burundi.
Pour lui, ce sont résultats qui ont contribué à l’amélioration des indicateurs du pays dans la lutte contre le sida et qui fait que le Burundi soit primé comme premier pays francophone dans la bonne voie en vue d’atteindre les objectifs mondiaux d’élimination ou du contrôle de l’infection de VIH. Il a été sacré deuxième en Afrique sur cette bonne voie de contrôle de l’épidémie. « C’est grâce aux efforts de tous les partenaires incluant les efforts de RISE et PEPFAR financé par le gouvernement américain ».
Des résultats salutaires
Selon Aimé Ndayizeye, directeur du programme national de lutte contre le SIDA, des infections sexuellement transmissibles et des hépatites virales au niveau du ministère de la Santé, grâce à ce projet, les études faites en 2023 ont montré que le Burundi était le 1er pays francophone africain et le 2e pays africain à atteindre le contrôle durable de l’épidémie et les objectifs 95-95-95 de l’ONUSIDA. « A cette époque, 93% des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique, 99,5% des personnes connaissant leur statut sérologique étaient sous traitement antirétroviral et au moins 92% des personnes sous traitement antirétroviral avaient une charge virale indétectable. Le projet a appuyé pour progresser vers ces cibles ».
D’après lui, le projet a appuyé par rapport au renforcement du système de santé. C’est notamment la qualité des données qui sont récoltées au niveau des structures des soins qui doivent être de qualité. « Il a appuie les formations sanitaires par rapport à la mise en place des outils, analyse des données, par rapport au dossier médical électronique des personnes vivant avec le VIH qui est couplé à l’identique unique ce qui permet de retracer et de suivre ces personnes vivant avec le VIH afin d’éviter des doublons ou double comptage de ces personnes qui peuvent migrer d’un site à un autre ».
Selon Lisa Peterson, ambassadrice des Etats-Unis au Burundi le projet RISE a considérablement renforcé les services de prévention, des soins et du traitement du VIH permettant d’atteindre les populations les plus vulnérables dans les provinces de Kayanza, Muyinga, Ngozi, Kirundo.
Ruyigi, Cankuzo, Gitega et Karusi. « Le succès du projet RISE témoigne du pouvoir du partenariat à tous les niveaux. Grâce à un investissement de 15 millions de dollars, cette initiative a non seulement fourni des services essentiels aux populations plus vulnérables mais également favoriser une collaboration étroite avec le gouvernement du Burundi, la société civile les communautés locales et les bénéficiaires de notre programme en s’alignant sur les stratégies nationales et en travaillant étroitement au niveau national et provincial. RISE a renforcé l’appropriation local et a posé des fondations solides des efforts futures ».
Elle a indiqué qu’au cours des 5 derniers années, il a été observé des progrès significatifs dans l’adoption des services de lutte contre le SIDA. RISE a soutenu, a-t-elle précisé, 188 établissements de santé dans 8 provinces pour intensifier le dépistage, les soins et le traitement du VIH en mettant l’accent sur les populations clé notamment les femmes, les enfants et les groupes vulnérables.
D’après Mme Lisa Peterson, le programme a également joué un rôle essentiel dans l’amélioration de la rétention sur les thérapies antirétrovirales, ARV. Il a continué la distribution multi mensuelle des ARV. Cela qui a considérablement amélioré l’efficacité du traitement.
Elle s’est réjouie que l’une des réalisations les plus impressionnantes de RISE soit la suppression de la charge virale. A la fin du projet, 98 % des personnes vivant avec le VIH dans les établissements soutenus par RISE avaient atteint la suppression de la charge virale et par conséquent, c’est n’est pas possible de transmettre le VIH SIDA. Cette réussite remarquable témoigne du dévouement et du travail acharnés des agents de santé, des partenaires de mise en œuvre et des acteurs communautaires qui ont fourni des soins exceptionnels à ceux qui en avaient besoin ».
En plus de ces succès dans la prestation de service, RISE a donné une contribution au système de santé du Burundi. Grâce à son intégration du système de gestion de l’information sanitaire Sida-info, 188 établissements soutenus peuvent suivre en temps réel les données liées au VIH. « Cette capacité de suivi amélioré profitera au système de santé publique au Burundi. Cela permettra au ministère de la santé et ses partenaires de prendre des décisions éclairées », a ajouté l’ambassadrice des Etats-Unis au Burundi.
Une continuité des actions contre le VIH/SIDA
Lisa Peterson a indiqué que ce travail essentiel se poursuivra dans le cadre du projet USAID BAHO MBEHO. « Sous la direction d’ICAP, ce projet étendra les services VIH dans toutes les provinces du Burundi pour que personne ne soit laissé pour compte. Cette transition garantira la continuité des services VIH pour les Burundais tout en faisant progresser les objectifs communs pour atteindre le contrôle de l’épidémie ».
Elle en a profité pour exprimer sa profonde gratitude au gouvernement du Burundi pour son soutien et sa collaboration tout au long de la mise en œuvre de RISE. « Le partenariat de USAID/PEPFAR a été essentiel pour le succès de cette initiative », a-t-elle insisté.
Cléophile Akindavyi, déléguée du ministre de la Santé publique et de la lutte contre le sida a salué les résultats du projet RISE. Elle s’est réjouie du nouveau projet. « Avec l’arrivée du projet USAID BAHO MBEHO, nous nous réjouissons dès lors qu’il n’y a pas eu de sevrage du côté des bénéficiaires et saluons une fois de plus le Gouvernement américain pour son souci permanent d’appuyer les efforts du Burundi dans sa mission d’améliorer la santé et le bien-être de la population burundaise. »
Elle a demandé l’engagement de tout en chacun pour la réussite de ce nouveau projet. D’après elle, le Gouvernement du Burundi ne ménagera aucun effort pour rendre disponible toutes les ressources nécessaires.
Elle en a profité pour interpeller les administratifs à la base des zones d’extension du projet USAID BAHO MBEHO, les autorités sanitaires, les organisations de la société civile, les confessions religieuses et la population en général à s’impliquer efficacement dans la mise en œuvre de ce nouveau projet.