Lundi 23 décembre 2024

Économie

Modernisation de la commune Buyenzi : un projet à long terme !

400 millions $ est la somme nécessaire pour le projet de modernisation de la commune de Buyenzi datant de 2009. La population dénonce le retard de son démarrage.

Une maquette d’un des bâtiments qui seront érigés en commune Buyenzi
Une maquette d’un des bâtiments qui seront érigés en commune Buyenzi

« Depuis 2010, nous ignorons s’il y a un suivi par rapport à ce projet de modernisation de la commune Buyenzi. A part les réunions d’il ya plus de trois ans », raconte une femme qui habite à la 3è avenue. Elle indique que la population avait formulé la requête d’avoir, en plus du rez-de-chaussée, le premier étage. « Peut-être que ces constructions modernes nous permettront de lutter contre les inondations durant la saison de pluie. »

« Nous avons des inquiétudes, quant aux camps de transit dans lesquels nous allons être placés, lors du démarrage des travaux », note Karim Habarugira, résident sur la 9è avenue. « Son emplacement est inconnu, ce qui ne nous rassure pas puisque nous avons des familles à loger. » Pour Isaac Nduwayo, musulman, il se pose la question de savoir si les nombreuses mosquées seront détruites.
Nestor Barasokoroza, président du comité de pilotage du projet, indique que le projet prendra beaucoup de temps : « Il y a entre autres la construction de nouveaux logements, la réhabilitation des routes, un nouveau programme d’assainissement… » Il ajoute que les bâtiments qui seront construits seront de trois catégories : de moyen, de haut et de très haut standing. Il rassure la population que les camps de transit pour les propriétaires seront minutieusement repérés. Au sujet des mosquées, le président du comité de pilotage promet qu’elles ne seront pas détruites.

Nestor Barasokoroza, président du comité de pilotage du projet de modernisation de la commune Buyenzi  ©Iwacu
Nestor Barasokoroza, président du comité de pilotage du projet de modernisation de la commune Buyenzi ©Iwacu

Les activités déjà réalisées

M. Barasokoroza rappelle qu’en 2009 et 2010, il y a eu une campagne d’explication du projet à l’endroit des représentants du peuple, de l’administration municipale/communale, des élus locaux, de la population et la mise en place du comité de pilotage. Pour la période 2011-2012, plusieurs études d’exécution du projet (socio-économique, juridique, techniques architecturales), et la production d’un film documentaire, pour un plaidoyer auprès des bailleurs. La négociation des financements a débuté avec l’année 2013 avec aussi des voyages pour le comité de pilotage au Kenya, en Ethiopie et au Burkina Faso.

Après les leçons tirées des voyages d’études et des desirata de la population de Buyenzi, le président du comité de pilotage suggère des actions urgentes à mener pour la réussite du projet. Primo, il propose la mise en place d’une structure de gestion du projet indépendante de l’administration. Secundo, il recommande la fusion des institutions qui œuvrent dans le domaine du logement (FPHU, SIP, ECOSAT), comme au Burkina Faso avec la création de la Société Nationale d’Aménagement des Terrains Urbains.

Tertio, il considère que le partenariat public/privé est mieux indiqué à l’instar de Housing Finance (Kenya), Condomnium Housing (Ethiopie) et Sonatur (Burkina Faso). Quarto, les entreprises publiques et privées (Brarudi, Sosumo…), les organismes de prévoyance sociale (Mutuelle, INSS…), ainsi que les banques et assurances doivent contribuer énormément. Les fonctionnaires de l’Etat doivent aussi céder un certain pourcentage sur les indemnités de logement et le recrutement d’un expert s’impose pour le montage institutionnel, technique et financier en tenant compte des études déjà réalisées. Le président du comité souhaite que le PNUD et l’ONU-Habitat contribuent pour la préparation des termes de références et le financement des prestations de l’expert.
_______________________________

Rappel

Le projet a été initié par le gouvernement du Burundi au conseil des ministres du 24 et 25 juin 2009. Il a été confié au ministère des Transports, des Travaux publics et de l’Equipement pour son exécution.Comme objectif, le gouvernement prévoit de :
– loger décemment la population urbaine de Bujumbura et les services publics
– limiter l’extension et l’expansion de la ville de Bujumbura dans les zones cultivables, les endroits inondables et le milieu rural
– encourager la construction en hauteur des anciens quartiers par la densification verticale
– créer 1200 appartements à 4 niveaux sur un espace relativement restreint
– protéger la rivière Ntahangwa et le Lac Tanganyika par un assainissement de la commune Buyenzi ;
– rénover le quartier par la mise en place des infrastructures et équipements modernes.

Forum des lecteurs d'Iwacu

15 réactions
  1. Stan Siyomana

    LA POLEMIQUE DES COMPENSATIONS.
    Les travaux de construction de l’autoroute (4 voies en chaque sens/4-lane dual carriageway) Arusha-Holili-Taveta Highway (au nord-est de la Tanzanie) devraient commencer dans seulement deux mois en avril 2014.
    Le Gouvernement tanzanien a besoin de 28 milliards de shillings tanzaniens (Tsh) ou 18,19 millions de dollars americains (USD) comme compensation a environ 1.000 personnes qui vont perdre leurs maisons. Environ 160 maisons vont etre detruites sur une distance de 40 km de bypass/along a 40-km bypass through Arusha-Usa River town.
    Jusqu’a maintenant, le Gouvernement ne dispose que de 1 milliard de Tsh (soit 649.350 USD) pour payer toutes ces personnes.
    Arthur Sixtus, meneur de citoyens qui manifestaient jure: « Nous n’allons pas bouger d’ici avant que toute la somme de compensation ne nous soit payee »/We are not going to move until we are fully compensated.
    Deusdedit Kakoko,Regional manager for the Tanzania Road Network Agency pour la Region d’Arusha, a dit qu’ avec ou sans compensation complete, le Gouvernement va saisir leurs terrains pour que les travaux puissent commencer a temps/the Government will take over the area for construction to begin.
    Miriam Matinda, avocate des Droits de l’Homme dit que section 49(3) of the Land Act of 1999, cap 113 stipule que « The Government should compensate the affected people in a timely and prompt manner »/les citoyens ont droit a une compensation juste et a temps.
    (voir Adam Ihucha: « Dar seeks $18 m to compensate residents », http://www.theeastafrica.co.ke, 2 ? February? 2014).
    Merci.

  2. Stan Siyomana

    « …camps de transit dans lesquels nous allons etre places lors du demarrage des travaux… »
    1. Si l’on s’imagine quel sera le cout (ou le loyer mensuel?) de ces « habitations modernes », je ne vois pas comment le citoyen lambda de Buyenzi (qui peut-etre essaie de survivre grace au secteur de l’informel) va pouvoir revenir (apres je ne sais combien de temps dans ces « camps de transit ») dans le nouveau Buyenzi (tout flamboyant avec des infrastructures acceptables/modernes?).
    Tout simplement, ce sera comme a Dakar au Senegal ou »la rarete du foncier et l’inflation des prix de l’immobilier ont repousse les menages les plus modestes vers la lointaine banlieue, laissant les classes moyennes et superieures redessiner le centre de la capitale… »
    (voir Mehdi Ba: « Senegal: Dakar s’embourgeoise », http://economie.jeuneafrique.com, 22 juillet 2013).
    2. Sauf peut-etre dans les pays ou la manne petroliere (Libye sous le regime de Kadhafi?) ou gaziere (Algerie?) permet a la plupart des citoyens de vivre dans des « habitations modernes », partout ailleurs en Afrique, LES COMPAGNIES IMMOBILIERES COMPTENT SUR LA CLASSE MOYENNE (qui serait en train de se developer).
    (voir « The provision of affordable and middle-income housing of the African continent », http://www.howwemadeitinafrica.com, 2 October 2013).
    3. Il y a a peine 50 ans, la plupart des citoyens de la cite-Etat de Singapour en Asie vivait dans des bidonvilles.
    Grace a l’industrialisation rapide du pays (=EMPLOI et REVENU plus ou moins acceptable) et une bonne politique de l’habitat (notamment avec Singapore Government’s Housing and Development Board qui, depuis 2003, est devenu Surbana International Consultants Pte Ltd), aujourd’hui plus de 80% de la population de Singapour vit dans des habitations publiques/public housing qui ont un standard acceptable.
    (voir Anver Versi: « From Third World to First in one generation, the Singapore-Surbana story », in : African Business magazine, Special supplement Singapore-Africa, http://www.exacteditions.com).
    Merci.

  3. kaminuza

    Les banyabuyenzi, en plus d’être des bénéficiaires: les banyabuyenzi doivent être des parties prenantes à cette modernisation de « leur  » commune. Sinon, baranyarwa ntagisivya!

    • Anonyme

      Uwabonye agapfa n’agakira, banyanzwe basa n’abo! na kare benshi bari aba congo man!

  4. seam

    None ayo atonze kurtyo, abantu bazokwanika he impuzu canke barafise aho bateka ko zubatswe nkaho umengo vyose biri munzu! quand est il des parties communes ko tuzi bitugora kwitaho ibintu vyisangi! Est ce que abasangwa nibo bazoca baba des concierges? imyavu izoja he, ko kuri foto ata espace yaho les containers de dechets ihari!!
    Et surtout entre les blocs il n y a pas d’espaces verts none abana bazokinira mwirabara kandi baba sur un petit perimetre ari ibihumbi!!
    Le probleme de parking, puisque il y a de plus en plus de proprietaires de voitures et surtout penser a un espace industriel none imodoka ipfuye ko ija mu buyenzi, ubu zizoca zija hehe! Imbere yayo magorofa!!
    Tout ceci pour dire que l’aspect social du nouveau quartier revet aussi une importance capitale que l’aspecxt financier. Ahandi muzosanga l’engouement imaze queqöues annees avant que le quartier ne devienne invivable.

  5. polepole MJ

    C’est un excellent projet, je me demandais la question de savoir pourquoi ce projet qui fut à la une il ya peu d’années s’est arreté mais Gloire à Dieu qu’il est maintenu!
    IL RESTE à savoir comment il sera executé; sachant que c’est un projet qu’on jugerait géant comme la construction d’un avion ou navale là où on ne corrompt jamais car ça entrainerait trop de pertes tant materielles qu’humaines!
    **Je soutiendrais l’idée de @Tijos de bien choisir le tenant du marché de cette urbanisation moderne de Buyenzi qui pourrait s’étendre dans les années à venir!! Sindababesha bizoba bihimbaye!!

  6. UMURUNDI

    ils devraient commencer a urbaniser le centre ville a un niveau des autres villes parce que centre ville yacu iteye isoni,ni naho bagiye mu yandi ma quartiers ata citwazo abanya gihugu bogira, sinumva ingene bohera Buyenzi mu gihe muri centre ville hakiri amazu yo ku kibirigi na plan zayo zitakibaho muri kino kinjana tugezemwo

    • polepole MJ

      Inzu ibaye iyo kukibirigi ntaco bitwaye!! si vyiza ko duca dukuraho vyose kuko hari ibitwibutsa kahise, ahubwo nizaba zimeze neza bozifata neza, kuburyo n’uwohaca arengana bomubwira bati : »Urabona uko bubaka ku babiligi? » ni bimwe mu karanga ka kera! Ndabivuze mfatiye ku gihugu ndimwo ntashimye kuvuga aho usanga hari ama Quartier canke inyubakwa ziba ndatwa kubera uko zubats kwa kera bikaryohera abantu babiraba.
      Ahubwo nibazibungabunge ni zaba zikomeye!

  7. kaminuza

    Document de projet ni ikinyegezwa confidentiel?? Dushirire ko lien tuyisome natwe.

  8. eDD

    On n’ose pas dire aux gens qu’ils sont « vires » .Shuuuu!!!

  9. NTARUGERA

    A mon avis, ce n’est pas seulement le quartier de Buyenzi qui devrait être rasé pour cause de sa modernisation mais pratiquement tout le centre-ville de Bujumbura. Quand je vois l’avenue de la mission, le centre d’affaires de Bujumbura, j’ai honte. Demander à KAGAME comme il a procédé pour moderniser le centre-ville de Kigali qui rivalise maintenant (mais avec une touche de modernité et de propreté) avec Nairobi et autres grandes villes africaines…! Twebwe notre centre-ville ni isoni avec des taudis (comme commerces) un peu partout dans ce centre-ville….! Il faut raser, appeler des investisseurs directs étrangers pour y construire comme il faut sous l’œil vigilant du gouvernement…!

  10. tijos

    izonzu niyo zubakwa ndazihaye imyaka 5 gusa zizoba zabomotse zose canke umuriro wazimaze.
    isi yo buyenzi iri inondable kwubaka etage nkizo muri irya quartier bisaba ubwenge bukwiye. Kiretse bazanye aba chinois akaba aribo bazubaka aho bazokwubaka inzu zikomeye, sinon bonjour corrupion, bonjour magouille, bonjour vol des materiel , du ciment, bonjour la galère,

  11. Karerwa Gaspard

    Pas question que le proprietaire occupe le rez-de chaussee. Celui-ci devrait etre reserve au commerce, boutiques et bureaux.
    Il sera difficile d »appliquer un tel projet qui a pourtant change le look de toutes les villes africaines en les rendant plus attrayants et mieux gouvernees. Allez a Daresalam, Nairobi, et surtout Addis

  12. Mwaro

    j’ai peur que le bas peuple se verra viré de sa parcelle. Si non le projet d’occuper le rez de chaussé et la première étage serait louable

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