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Projet « Kugwiza » : Kugwiza, un verbe qui trouve sa vraie signification à Giheta

11/09/2024 Commentaires fermés sur Projet « Kugwiza » : Kugwiza, un verbe qui trouve sa vraie signification à Giheta
Projet « Kugwiza » : Kugwiza, un verbe qui trouve sa vraie signification à Giheta
Lancement officiel de la distribution des semences aux membres de la coopérative

Le projet Kugwiza est venu comme une solution aux défis auxquels les exploitants agricoles de Giheta faisaient face. Les membres de la coopérative Gororamaboko dukore Giheta n’ont en effet aujourd’hui rien à envier à ceux qui ont beaucoup de moyens et de terres. Grâce au renforcement des capacités et aux nombreux acquis dont ils ont bénéficié, pour le moment, ses 940 membres vivent aisément alors qu’ils comptaient parmi les vulnérables il y a quelques années.

A Giheta, plus précisément à Kibimba, en zone Kabanga, la Confédération des Associations des producteurs pour le Développement (Capad), n’a pas d’égale selon les membres de la coopérative Gororamaboko dukore Giheta. Avec son projet Kugwiza démarré en 2023 grâce à l’appui des fonds de Feed The Future via l’USAID, il n’y a pas eu besoin de beaucoup de temps pour arriver à des résultats très spectaculaires.

En introduisant de nouvelles pratiques agro écologiques ainsi que des techniques d’irrigation, de lutte contre les ravageurs des cultures et des pratiques de conservation des sols, la productivité s’est très vite accrue. Chemin faisant, les membres de la coopérative ont bénéficié de nouvelles variétés de semences à haute valeur nutritive et plus productives.

Les semences de haricot (type bio fortifié), de maïs hybride (Wanak et Bazooka), de patate douce à chair orange, de manioc, de banane et de riz ont été distribuées afin de constater la différence au niveau de la production obtenue et d’adopter les cultures sélectionnées, certifiées et recommandées par l’Institution nationale de recherche agronomique, en partenariat avec des organisations internationales œuvrant dans la recherche sur la sécurité alimentaire (CGIAR) et l’ITTA (Institut International d’Agriculture Tropicale).

Située en zone Kabanga de la commune Giheta, en province de Gitega, la coopérative Gororamaboko est localisée à 25 km du chef-lieu de la province de Gitega. Cette coopérative qui fait aujourd’hui la fierté de ses membres et de toute la commune Giheta totalise 940 membres dont 640 femmes et 300 hommes. Parmi eux, 213 jeunes et 15 membres de la communauté Batwa sont enregistrés. Avec ce projet Kugwiza, 20 264 personnes ont été appuyées dans différents domaines.

Perpétue Ndayishimiye : « la production a augmenté et nous avons de quoi nourrir nos familles, stocker et vendre pour avoir de l’argent afin de subvenir aux autres besoins de la famille »

Dans le domaine agricole, des semences sélectionnées et des boutures de différentes cultures ont été vulgarisés. Sur 672 kg de semences de haricots distribués chez les exploitants agricoles, les résultats ont été sans appel avec 8 700kg de récolte : 1 477kg de semences de maïs ont donné 47 50 3,6kg. Les 1 495 kg de riz ont généré 18 277kg. En plus de ces variétés très productives et nutritives, 173 690 boutures de patate douce à chair orange et 34 738 plants de bananiers ont été distribués et utilisés dans le cadre d’une approche d’expérimentation.

« Avant ce projet, la production était faible. Nous ne parvenions pas à avoir des récoltes à stocker. Mais, grâce à l’appui du projet Kugwiza notamment le renforcement de nos capacités agricoles à travers les champs écoles producteurs (CEP), la production a augmenté et nous avons de quoi nourrir nos familles, stocker et vendre afin d’avoir de l’argent pour d’autres besoins de la famille », se félicite Perpétue Ndayishimiye, secrétaire de la coopérative Gororamaboko dukore Giheta.

Plus de gaspillage des récoltes

Ayant atteint rapidement l’autosuffisance alimentaire, les membres de la coopérative ont vite pensé à la conservation des surplus agricoles pour ne pas les gaspiller et les vendre à vil prix après la récolté comme le font beaucoup de leurs voisins non-membres de la coopérative.

Les stocks sont constitués des produits agricoles issus des champs écoles des producteurs, des récoltes individuelles des membres des coopératives ainsi que des produits de la coopérative elle-même. En termes d’équipements de séchage et stockage, le projet Kugwiza a donné 36 silos, 577 bâches et 1 538 sacs hermétiques de stockage de produits agricoles récoltés.

Comme ils l’indiquent, l’appui en matériel de séchage et de stockage est venu à point nommé, car, auparavant, les pertes dues aux mauvaises conditions de stockage et de séchage étaient énormes. « Avec le matériel octroyé, nous connaissons une valeur ajoutée due au bon séchage et à une bonne conservation de nos produits agricoles », affirme Viviane Nzirubusa, membre de la coopérative.

D’après ses membres, les appuis de la Capad, à travers le projet Kugwiza sont multiples. Il s’agit notamment de la promotion des contributions des membres à travers les cotisations qui ont fait que la coopérative achète deux terrains : une parcelle pour la construction de leur propre hangar de stockage des produits agricoles et une autre qui servira de construction de leur propre bureau.

Pas de production agricole sans élevage

Comme au Burundi l’agriculture va de pair avec l’élevage, la Capad n’a pas oublié que sans les engrais, la récolte risque d’être nulle.

Dans le cadre du projet Kugwiza à Giheta, il y’a eu également distribution de 1 385 poules pondeuses Sasso T451, l’immunisation de 84 veaux, l’insémination artificielle de 50 vaches et 107 691 boutures de penissetum purpureum kakamega 1 pour l’alimentation de bétail.

Selon des témoignages et des chiffres à l’appui, l’élevage a contribué dans la production de la fumure organique utilisable dans les champs et par conséquent à l’augmentation de la production agricole. L’élevage a également contribué à la sécurité alimentaire de la population par la consommation des œufs ainsi qu’à l’augmentation des revenus par la vente de ces derniers.

« Personne d’entre nous ne se plaint pour l’achat des cahiers de nos enfants. Non seulement nous pouvons vendre du haricot ou de la patate douce à chair orange très prisée par la population de Giheta mais aussi des œufs sont disponibles chez nous », clame Modeste Mvuyekure. Le projet n’a pas manqué de mettre également à la disposition des agri-éleveurs des boutures et des plantes fourragères ainsi que d’autres aliments à haute valeur nutritive pour les vaches.

Il a aussi formé les membres à fabriquer eux-mêmes des blocs à lécher d’une part pour l’alimentation du bétail et d’autre part pour les vendre aux autres éleveurs en vue d’agrandir l’assiette financière de la coopérative. Il faut savoir en outre que dans le cadre de l’amélioration de la race locale, les vaches ont été inséminées artificiellement avec des semences de bonne race. Ce qui leur évite d’éventuelles maladies. Les vaches ont été aussi vaccinées contre la fièvre aphteuse. Devant des résultats louables, la coopérative commence à être un eldorado pour la population de Giheta.

« Grâce à ces avantages que la coopérative offre à ses membres, nous assistons, pour le moment, à une demande élevée de nouveaux adhérents et nous avons ouvert nos portes après avoir compris que l’effectif des membres est une richesse pour la coopérative », a reconnu Balthazar Nshimirimana.

Gilbert Nyandwi : « Quand une personne cultive son champ en utilisant des semences sélectionnées, fertilise son champs, élève des animaux domestiques et sait correctement gérer ses récoltes, nul doute qu’atteindre le développement devient facile »

Quant à Gilbert Nyandwi, président de la Capad, il ne doute pas que même si ce projet venait à terminer, les bénéficiaires ont des moyens et des capacités à garder ces acquis issus du projet Kugwiza. Il espère que l’étape déjà franchie ne fléchira jamais.

« Quand une personne cultive son champ en utilisant des semences sélectionnées, fertilise son champs, élève des animaux domestiques et sait correctement gérer ses récoltes, nul doute qu’atteindre le développement devient facile », a-t-il indiqué.

Notons que Madame Lisa J. Peterson, l’ambassadrice des Etats-Unis au Burundi avait effectué le déplacement à Giheta lors du lancement officiel de la distribution des semences de maïs pour la saison culturale 2025 A aux exploitants agricoles membres des coopératives de Giheta, Mutaho et Bugendana, dans le cadre du projet Kugwiza, le 4 septembre 2024.

Après ces cérémonies, elle s’est rendue au chef-lieu de Gitega pour clôturer les activités des grandes vacances qui se sont déroulées à American Corner. Elle a remis des prix aux participants. Elle a également souhaité plein succès aux élèves qui vont bientôt reprendre les cours

Zone d’intervention du consortium Capad-PAM


Le projet AID-I (Initiative pour accélérer la diffusion des innovations) est un projet financé par Feed The Future via IITA dans la région des Grands lacs (Burundi, Rwanda et RDC). Ce projet est exécuté en partenariat avec les institutions de recherches nationales et régionales, notamment CIAT, IRLI, IRRI, Isabu, SSG, CIP, etc.Au Burundi, le projet est exécuté par deux consortiums, à savoir WV, WHH et Acord d’une part (dans les régions Ouest et Nord) et Capad et PAM d’autre part (dans la région Centre : dans les communes Giheta, Makebuko, Bugendana et Mutaho). A Karusi, les communes Buhiga et Shombo ont été choisies tandis qu’à Muramvya, les communes Bukeye, Kiganda et Muramvya portent le flambeau. Du côté Ruyigi, les communes, Kinyinya, Ruyigi et Gisuru ont été choisies et à Makamba c’est la commune Kayogoro qui est concernée par le projet.

La Capad travaille sur la production et l’accompagnement des bénéficiaires tandis que le PAM intervient dans la gestion post-récolte notamment dans la conservation, la valorisation et la commercialisation des produits agricoles.

Les activités menées sont à base des différentes filières (diffusion des semences de haricot variétés bio fortifiées, de riz de bonne qualité, de patate douce variétés à chair orange, par la diffusion des plantes fourragères à haute valeur nutritive, de maïs variétés hybrides plus productives, de manioc variétés résistantes aux maladies, de banane variétés précoces et productives, volailles race productive et résistante aux maladies type Sasso, amélioration génétique des bovins par l’insémination artificielle et l’immunisation des vaches contre la fièvre aphteuse).

Des innovations et paquets technologiques ont été mis à la disposition des exploitants agricoles en vue d’augmenter la production agricole à de chaînes de valeurs ciblées.

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