Avec la fin de l’année approche l’expiration de la mesure présidentielle de détaxation d’une dizaine de produits agricoles importés. Mais les effets escomptés sont quasi inexistants au marché central de Bujumbura : d’où la piste d’une prolongation de jusqu’en juin 2013, selon la présidence de la République.
<doc6499|left>Ce mercredi 19 décembre est jour de fourniture en oignons à presque tous les vendeurs, au marché central de Bujumbura. Consommateurs ou commerçants, même constat : rien n’a changé au niveau des prix après l’application de la détaxation annoncée par Pierre Nkuruziza le 1er mai : « Aujourd’hui, les oignons rouges ou blancs s’achètent à un même prix : 1300 Fbu le kilo. Or, avant cette décision, le prix variait entre 800 et 1000 Fbu », témoigne Eddy, vendeur de la place : « Il n’y a même pas un mois, il était à 1500 Fbu le kg. Les grossistes distribuaient d’abord les oignons aux commerçants avant de leur annoncer le prix. »
L’effet inexistant sur les prix de la mesure présidentielle est aussi soulignée par Fulgence, détaillant en farines (maïs, sorgho, manioc,…) : « Un kilo de farine de manioc appelée {Ikivunde}, se vendait à 1200 Fbu contre 1400 Fbu actuellement », indique-t-il. Et les clients ne viennent plus en grand nombre, ils préfèrent faire leurs achats dans les petits marchés des différents quartiers : il y a plus de six mois, le jeune père de famille vendait 100 kg de farine de manioc en une journée. Aujourd’hui, l’opération lui prend quatre jours.
Commentant ce tableau, Léonidas Hatungimana, porte-parole du président de la République annonce que la détaxation pourrait être prolongé jusqu’en juin 2013. Pour lui, il ne doit pas être que verbal : « Il doit y avoir une révision de certains textes de loi pour qu’elle ne les outrepasse pas. Cela permettra qu’elle continue à être appliquée à partir du mois de janvier jusqu’en juin 2013. D’ici peu, ces lois seront revues et dans les calculs budgétaires cela est déjà prévu. » Il indique que cet argent ne rentrera pas dans les caisses de l’Etat et qu’il y aura également une évolution dans la production agro-pastorale.
Rappelons que les produits vivriers exempts de taxes tels qu’annoncés à la veille du 1er mai 2012 étaient entre autres le manioc sec, la farine de manioc, du maïs, les pommes de terre, du haricot, du riz, de l’huile de palme, etc.