Vendredi 22 novembre 2024

Économie

Produits pétroliers : 1700 Fbu/l, c’est possible !

Les prix à la pompe des produits pétroliers ont baissé de plus de 100 Fbu, en janvier dernier. Pour la société civile et des experts, les prix peuvent baisser jusqu’à 1700 Fbu/l.

Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome ©Iwacu
Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome ©Iwacu

Le prix du baril a chuté de 120 à 46 $, il y a moins d’un mois. A la pompe, le prix de l’essence est passé de 2220 à 2050 Fbu/l, 2150 à 2050Fbu/l pour le gasoil, 1920 à 1780Fbu/l pour le pétrole. « Les plus de 100 francs qui ont été enlevés sont presque insignifiants, je fais toujours payer les mêmes prix aux clients », raconte Saïdi, taximan qui gare devant l’ancien marché central de Bujumbura. Quant à un automobiliste, il affirme qu’il ne voit pas de différence quant à son portefeuille.

Selon Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, l’Etat devrait diminuer le prix à la pompe proportionnellement à la baisse du prix du baril. Engagé dans la campagne contre la vie chère, il pointe du doigt les pétroliers et le gouvernement qui se partagent la marge bénéficiaire. L’impact social carburant (10,439$/l pour l’essence super, 6,391$/l pour le gasoil et 9,271$/l pour le pétrole) et le Fonds stock stratégique (20$/l pour chaque type de carburant) ont été réinstaurés. Les droits d’assises (droits de douane) ont été également revus à la hausse par rapport à septembre 2014 : de 162,069$/l à 246,410$ ; de 62,643 $à 234,850$ ; de 45,152 $à 54,700$. « Le gouvernement ne se soucie point des besoins de la population », martèle M. Rufyiri.

Gilbert Niyonkuru, Pr d’Economie à l’Université du Burundi, indique que la règle de proportionnalité n’a pas été respectée, compte tenu de la chute vertigineuse du prix du baril. Il explique que si les camions qui amènent le carburant prenaient moins de temps en route, s’il y avait une grande demande sur le marché, l’analyse du prix du carburant se ferait plus souvent pour s’adapter aux variations du baril. « L’analyse se fait très lentement et on regarde le prix d’il y a un mois, alors qu’au Rwanda cette activité se fait presque chaque jour. » Au Burundi, le stock peut se vider en un ou deux mois, il devient donc difficile d’ajuster le prix à la pompe avec celui du baril qui ne cesse de varier. MM. Rufyiri et Niyonkuru s’accordent à dire que le prix du carburant peut chuter jusqu’à 1700 Fbu/l.
Les pétroliers se réservent de faire des commentaires. « Nous ne pouvons pas faire de déclaration sans l’aval du siège situé en Afrique du Sud », précise le chargé de la communication à Engen Burundi. Pour la société Kobil, le prix à la pompe ne doit pas nécessairement subir une baisse significative puisque l’Etat a réinstauré des taxes qu’il avait enlevées, lors de la montée vertigineuse du prix du baril. La société rappelle qu’il y a quelques mois les prix avaient baissé : un litre d’essence est passé de 2340 Fbu à 2220 Fbu, et un litre ’’Gasoil’’ de 2220 Fbu à 2150 Fbu et le pétrole de 2020 Fbu à 1920 Fbu.

Iwacu a essayé de joindre le ministère du Commerce, sans succès. Dans le cadre de la campagne contre la vie chère, les associations membres auraient donné un préavis de grève de 6 jours ouvrables à partir du 29 janvier. Elles vont entrer en grève, si rien n’est changé quant à la nouvelle taxe de 42 Fbu par minute sur chaque appel et à la baisse non proportionnelle du prix du carburant.

Forum des lecteurs d'Iwacu

11 réactions
  1. Abi

    Il y a une chose sur laquelle tout le monde devrait etre d’accord: faire un suivi (monitoring) sur la gestion du bien public est un travail tres, tres important. Eclairer l’opimion public sur les malversations economiques l’est encore plus. Les cri d’alarme de Rufyiri sont donc tres necessaires face a un systeme de gouvernement qui est totalement corrompu. Tout cela devrait mobiliser la population afin qu’elle demande des comptes a ceux qui gerent le pays et afin de les sanctionner s’ils ne sont pas en mesure de justifier leurs actes.

    Mais dans le contexte burundais ce processus ne donne pas de resultat. Pourquoi?

    D’un cote, le gouvernement ne semble pas etre preoccupe par les problemes de la population au point de dedier un temps necessaire pour trouver de vraies solutions. Les priorites de ceux qui ont les renes du pouvoir sont ailleurs…Il ya aussi cette promotion de la mediocrite en octroyant des incapables des postes strategiques…Le constat est l’absence d’une vision comprehensive sur le developpement du pays..(On a l’impression que le Burundi avance a tatons)

    De l’autre cote, malgre l’importance du travail des organisations comme OLUCOME, il arrive parfois de se demander si les hommes comme Rufyiri n’ont pas un autre agenda. Il font tellement de bruit que parfois on a envie de leur demander un peu de repis, pour souffler un peu…ils sont partout…sont specialistes de tous les dossiers, absolument de tout…

    Mais a la fin, on aurait aime avoir un travail plus rigoureux et qui laisse des traces. Au lieu de travailler comme un journaliste a la recherche du scoop, il serait bien que l’Olucome elabore des rapports d’emquetes avec rigueur. Comme ca, ses dires laisseraient des traces. On pourrait les consulter et evaluer de facon concrete l’evolution des malversations. Cette idee de rapport est important a la fois pour nous et les generations futures. J’ai l’impression que si Rufyiri avait une equipe de recherche et qui parvienne a publier un rapport regurielement (deux ou quatre fois par un) cela constituerait une valeur ajoutee. Sinon, on a l’impression qu’il fait du ‘gossiping’….

  2. Kamariza Verbeke

    C vrais 1700 bif/l c un prix correcte à la pompe !!! De 120 à 46$ le barril est le prix du petrole brut donc non fini , il faut le transporter (tanker) puis le raffiner (raffinerie) puis le re transporter (camion citerne) + tout les ouvriers du marin jusqu’au chauffeur , tout c prix la reste inchanger sauf 2 à 3 % pour le carburant qui est un peut moin cher , puis viennent les charges fiscales (accises + tva) qui eux aussi ne changent pratiqement pas (en %) Puis il ne faut pas dire au Burundi non non ailleurs c aussi comme ca (Europe et autres) !! Allors à bon entendeurs prennez votre machine à calculer et renseignez vous sur les couts du brut jusqu’au prix dans votre reservoir à carburant de votre vehicule vous allez voir quel resultat vous aurez (en FBU)
    Bien à vous

    • Muhabura

      @Kamariza.
      Je pense qu’il faut revoir ton cours de calcul (sans dire mathématiques). Si le coût de transport (tanker et autres) , raffineries, taxes,…ne changent pas (ceteris paribas) ; comment peut-tu affirmer que le prix de l’essence peut seulement diminuer de 2 à 3 % alors que le prix du baril a diminuer de presque 62% (de $120 à $46). ==> ((46-120)/120)*100 = – 61.67%

  3. duciryaninukuri

    erega ngo i bulaya igitoro cadugije igiciro inyuma y’ukugabanuka! Rufyiri nabe rero avuga yaravye iyo biriko biraja… sinzi mugabo ko arivyo neza nabisomye mu kinyamakuru kimwe gusa.

  4. Barandagiye B

    Hariho abapfa kuvuga batazi ivyo bavuga. Murantunga! Ngo uwuheruka i Buraya igitoro kirisesa, aherutseyo, jewe niyo ndi. Muri ico gihe bavuga, mfatiye ku kwezi kw’icumi na kabiri, nanywesheje (27/12/2104) kuri 1, 23€/l [ mu marundi mfatiye kuri échange ya WU ico gihe (1€= 1824,57Fbu) ni: 2244, 22 Fbu]; inyuma y’ukwezi (26/01/2015) nasubiye kunywesha kuri 1,13€/l [ mu marundi mfatiye kuri échange ya WU ico gihe (1€= 1686,43 Fbu) ni: 1905,67 Fbu]. Irabire namwe iyo différence (0,10€, donc 10 centimes, mu marundi ni 338,55Fbu). None ga yemwe aho boja ng’aho batatira Leta y’Uburundi ngo niyo itagomba ineza y’abene gihugu? Ni ahandi mu bihugu biteye imbere biraba. Si mu Burundi gusa!!!

  5. Uwakera

    Je fais un petit clin d’oeil à notre Rufyiri International et à notre Professseur d’Economie. Pour le premier « l’Etat devrait diminuer le prix à la pompe proportionnellement à la baisse du prix du baril ». Je me rapelle qu’à un moment notre Rufyiri faisait partie de la commission chargée de réviser les prix du carburant. A l’époque, le prix du baril était en hausse continuelle et l’Etat a dû abandonner toutes les taxes qu’il a citées afin de maintenir le prix à la pompe à un niveau relativement suppotable. Pourquoi Rufyiri na jamais demandé que la hausse du prix à la pompe soit proportionnelle à la hausse du prix du baril sur le marché international? Et s’il avait demandé que le principe de proportionalité soit suivi, que serait le prix à la pompe d’avant la baisse actuelle pour savoir si finalement le prix actuel ne serait finalement pas proportionnel à la situation sur le marché international?

    Le second dit que « indique que la règle de proportionnalité n’a pas été respectée, compte tenu de la chute vertigineuse du prix du baril ». J’oppose la même question que celle que je pose à Rufyiri. ? N’est-il pas logique que l’Etat récupère en partie les recettes perdues lors de la hausse du prix qui était une réalité depuis les années 2008?

    Encore une fois, notre Rufyiri International « pointe du doigt les pétroliers et le gouvernement qui se partagent la marge bénéficiaire ». Peut-il nous dire la part qui revient à chacune des parties puisque l’on sait que cette marge bénéficiaire revient aux seuls pétroliers et non à l’Etat qui ne vend pas de pétrole? Il va loin le type dans les accusations gratuites….et donc dans la haine contre (tout le monde peut compléter). Je comprends finalement pourquoi je n’ai jamais vu de sourire sur son visage.

    Quant à notre cher journal Iwacu qui « a essayé de joindre le ministère du Commerce, sans succès », je rappelerais que la structure du prix du carburant sort chaque mois et que les médias sont TOUJOURS invités à cette séance au Ministère du Commerce. Pour cux qui ne le savent pas, même quand le prix ne change pas à la pompe, il est sorti mensuellement par une ordonnance du Ministre en charge du commerce en précisant les diverses changement survenus durant le mois. Combien de fois vous vous êtes présentés à cette séance pour finalement comprendre que c’est si compliqué d’avoir les gens de ce ministère? j’attends la réponse.

    Par ailleurs, ce qui montre que nos deux pseudo-analystes savent eux-mêmes qu’ils se trompent, c’est que leur propre proposition de révision de prix à la pompe n’est pas proportionnelle à la variation du prix du baril. Tenez: ils proposent 1700BIF/L. Nous savons qu’avant la révision du prix, on en était à 2.340 BIF/L. d’essence, ce qui représenterait une variation négative de 27% alors que la baisse du prix du baril sur la même période (de 120USD à 46USD) représente une variation négative de 62%. Donc selon, leur raisonnement, le prix devrait passer de 2.340 BIF/L à 897BIF/L et non 1700BIF. Peuvent-il nous dire à quoi servirait cette différence de 803BIF/L qu’ils ajoutent sciemment à leur raisonnement?

    Je m’excuse déjà pour ceux qui vont s’en prendre à moi pour mes idées…

    • nauri

      toi mm a travers le dernier paragraphe tu viens de bien montrer que les experts ci haut citer ont pris en consideration la partie que l’etat devrait recuperer en ne demandant que les 27% au lieu des 62% … donc ils ont laisser les 35% aux recettes!! sois pas penchant!!!

    • pretro

      Malgré ton langage alléchant, tu ne parviendras jamais a convaincre un consomateur qui se représente les variations des prix a l’international et au national. Il n’y a aucune logique. Nous savons ce qui se passe sur la consomation des produits stratégiques (le carburant, le sucre, les boissons BRALUDI), mais il y a une exagération vraiment.

    • nsabimana

      Il ya un parametre important que tu oublies. Quand le gouvernememt presente son projet de budget , il tient contient du prix du carburant. ce qui veut dire que meme les depenses de l etat vont considerablement diminue.

  6. Gakwikwi

    Nibaza ko igiciro ca Baril hariya iyo iitoro kiva ari kimwe mu bigize igiciro cigitoro mu Burundi. Naho co cagabanutse ibindi nokwita ingredients ntivyahindutse. Ariko rero kenshi mbona aba bagabo bo muri societe civil bavuza induru nyishi bikansiga. Ntakuntu dufatiye ku gitoro boja muri API bagasaba doument zikenewe nabo bakakidandaza kuri ao bashaka ko wumva ari abahinga?
    Ibi navyo vyama greve niyindi migumuko abarundi turabizi ico bivamo surtout turavye ababishaka. Nibaje mwibarabara mu mahoror ariko sinibaza ko lur irrsponsabilite hari ico ituzanira twbwe abarundi.

  7. Jean-Pierre Ayuhu

    Erega Rufyiri ntabesha. Jewe naheruka i Bulaya muri uku kwezi kwa mbere. Ipeterori ni nywa nawe. Sinzi rero igituma i Bujumbura iguma izimba. Aho usanga ari ba Ntisezerana n’ama stations yabo baguma bivomera ibifaranga vya gusa maze bakibagira abanyagihugu babatoye.
    Irambire

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