Pendant deux jours, les experts des ministères concernés et les chercheurs des pays africains réunis à Nairobi se penchent sur le Plan détaillé pour le développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA). Objectif : passer de la planification aux projets concrets.
<doc3835|left>C’est dans un contexte africain difficile au niveau agricole que s’ouvre ce 8ème sommet du PPDAA, tenu du 3 au 4 mai dans la capitale kenyane. Un chiffre, cité par le Dr Ibrahim Mayaji, à la tête du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), qui a donné naissance au PPDAA en 2003 : « En 1960, l’Afrique était auto-suffisante en céréales. De nos jours, elle ne peut que fournir que 20% de ses besoins.»
Pour reprendre le constat fait par l’Union africaine qui s’attèle à mettre en place une politique générale sur la finance agricole en Afrique, « en employant 70% de la population africaine, l’agriculture est un catalyseur du développement économique… les vastes étendues de terres cultivables du continent offrent d’importantes perspectives en termes d’accroissement de la productivité. »
Mais de l’autre côté, « plus d’un demi-milliard d’Africains – environ 65 % de la population (et plus de 80 % dans certains pays) – dépendent de petites ou de très petites exploitations agricoles pour leur subsistance, [dont] la grande majorité sont de petits producteurs, avec moins de 2 ha de terres dans 80% des cas. »
C’est donc dans ce contexte que l’on relève plusieurs défis pour l’agriculture africaine :
– d’importants risques systémiques, d’ordre environnemental comme la sécheresse (au Sahel), les inondations ([au Kenya->http://www.rfi.fr/contenu/20100105-inondations-tuent-22-personnes-depuis-noel]) et les épidémies ( les chenilles qui font les ravages à Muramvya en ce moment) ou d’ordre commercial (volatilité des prix),
– le manque d’infrastructures appropriées dans les zones rurales,
– le manque d’accès aux intrants dont les agriculteurs ont besoin,
– le déficit des connaissances, notamment les données (météorologiques, prix des produits sur les marchés internationaux, etc),
– les subventions agricoles en vigueur dans les pays développés, qui réduisent les cours mondiaux et les revenus des producteurs africains
Question posée lors de cette 8ème : comment les pays et les communautés économiques régionales (CEN – SAD, COMESA, EAC, ECCAS, ECOWAS, IGAD, SADC, UMA)* peuvent passer de la phase de planification du PDDAA à la phase de mise en œuvre ?
Trois pistes existent :
– améliorer l{‘environnement politique} pour encourager la croissance agricole, la sécurité alimentaire et l’augmentation des revenus
– s’assurer d'{une capacité institutionnelle} pour une mise en œuvre plus rapide et efficace
– répondre aux {nouvelles tendances} (changements climatiques, les opportunités de la coopération sud-sud, l’acquisition à grande échelle des terres et de l’eau)
Dans cet effort de modernisation de l’agriculture africaine, Elisabeth Atangana, à la tête de l’Organisation Panafricaine des Agriculteurs (PAFO) a rappelé que les « les paysans et les petits agriculteurs sont les acteurs clés. Et ils tiennent à la préservation des productions familiales. »
Le Secrétaire général adjoint de la Communauté de l’Afrique de l’Est, Jean Claude Nsengiyumva, qui présidait les cérémonies d’ouverture de ce 3 mai, s’est quant à lui déclaré confiant dans la réussite du processus engagé par le PDDAA, rappelant au passage que l’EAC s’est déjà doté d'[une politique de sécurité alimentaire sur cinq ans (2010 – 2015).->http://www.google.bi/url?sa=t&rct=j&q=food%20security%20action%20plan%2C%20eac&source=web&cd=1&ved=0CGoQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.agriculture.eac.int%2Findex.php%3F%2520%2520option%3Dcom_docman%26task%3Ddoc_download%26gid%3D50%26Itemid%3D123&ei=Nb6jT4qpFqfO0QWI0aWgCQ&usg=AFQjCNFeLryTEcvFw0_wY_0j0FRQTmCt0Q] On saura par ailleurs que 20 pays africains ont déjà établi leur Plan d’investissement agricole et de sécurité alimentaire.
Cette réunion annuelle du PDDAA, qui se clôturera ce 4 mai, voit la participation de plus d’une centaine de délégués africains, dont le Burundi représenté par l’association [Terre des jeunes du Burundi->http://terredesjeunes.org/node/20].
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– {CEN – SAD : Communauté des États sahélo-sahariens),
– COMESA : Marché commun de l’Afrique orientale et australe
– EAC : Communauté d’Afrique de l’Est
– ECCAS : Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale
– ECOWAS : Communauté des pays de l’Afrique de l’Ouest
– IGAD : L’Autorité Intergouvenementale pour le Développement (Afrique de l’Est, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Somalie, Soudan et Ouganda)
– SADC : Communauté de développement d’Afrique australe
– UMA : Union du Maghreb Arabe}