Vendredi 22 novembre 2024

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PRODER : Un projet pour booster l’entrepreneuriat en milieu rural.

06/05/2022 2
PRODER : Un projet pour booster l’entrepreneuriat en milieu rural.
Sara Mbago Bhunu et Domitien Ndihokubwayo échangent les documents après signature d’un accord de financement

Le Gouvernement du Burundi a signé, le 27 avril 2022, un accord de financement de plus de 53 millions USD avec le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) pour le programme de développement de l’entrepreneuriat rural (PRODER). Ce dernier vise la lutte contre la pauvreté et l’amélioration de la sécurité alimentaire en milieu rural.

« Ce projet cible l’amélioration du paysage entrepreneurial pour les jeunes burundais vivant en milieu rural. Son objectif principal est de créer l’emploi, valoriser des produits agricoles burundais et mettre en place des infrastructures pour améliorer la compétitivité du système agricole burundais sur les marchés locaux et régionaux », explique Sara Mbago Bhunu, Directrice régionale chargée de la division de l’Afrique orientale et australe au sein du FIDA.
Selon elle, le projet ne vise pas travailler seulement avec les bénéficiaires traditionnels du FIDA, donc des petits producteurs agricoles, mais travaillera aussi avec de petites et moyennes entreprises agropastorales installées en milieu rural.
Elle soutient que PRODER touchera surtout les communautés rurales et mettra en place un plan de résilience pour le système global de production. Et de faire savoir que des infrastructures agricoles seront renforcées pour faire face aux inondations et autres aléas climatiques.

Les impacts sont signifiants

Sara Mbago Bhunu : « En investissant dans la force des jeunes, nous pouvons transformer carrément le secteur agricole »

« Le projet visé par le présent financement a pour but de contribuer à la réduction de la pauvreté, à l’amélioration de la nutrition et de la sécurité alimentaire des communautés rurales », souligne Domitien Ndihokubwayo, Ministre des finances, du budget et de la planification économique. Et de préciser que la convention signée est composée d’un montant d’au moins 53 millions USD dont un don de FIDA de 42,9 millions USD et un prêt concessionnel de 10, 7 millions USD sans compter les contributions du Gouvernement et des bénéficiaires.

Il salue l’objectif poursuivi dans ce projet : promouvoir de manière équitable l’entrepreneuriat des jeunes ainsi qu’un environnement propice au développement des entreprises agropastorales et au renforcement de la résilience des populations rurales les plus vulnérables.

Et de faire savoir que le gouvernement vise aussi à étendre les interventions dans toutes les provinces du pays : « Cela permettra d’améliorer les conditions de vie des Burundais, l’autosuffisance alimentaire, la situation nutritionnelle des enfants et l’employabilité des jeunes ».

Domitien Ndihokubwayo rappelle que les défis ne manquent pas au regard des besoins des secteurs de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et de l’entrepreneuriat des jeunes. Il interpelle les différents intervenants dans ces secteurs à mobiliser plus de ressources pour appuyer les efforts du gouvernement visant à réduire la pauvreté.

Domitien Ndihokubwayo interpelle différents intervenants à mobiliser plus de ressources pour appuyer les efforts du gouvernement visant à réduire la pauvreté

Pour le Ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Déo Guide Rurema, les résultats des projets financés par le FIDA sont éminents : « Les impacts des programmes du FIDA sur le terrain sont vraiment significatifs ».
Il apprécie l’octroi d’un don de 44 millions USD de la part du FIDA. Cette enveloppe va renforcer les activités des projets en cours dont le PIPARV-B, en plus du PRODER. Et de se réjouir de bonnes relations existantes entre le Burundi et le FIDA pour booster le développement de la population burundaise.

Du renforcement des jeunes entrepreneurs

« Il y aura aussi le renforcement des capacités pour les jeunes entrepreneurs des projets agropastoraux en vue de développer le secteur agricole au Burundi », signale Sara Mbago Bhunu. Et d’ajouter que des formations sur la transformation des produits agricoles pour accéder aux marchés internationaux seront organisées, en plus de l’appui financier à la création des entreprises.

« Nous allons aider le ministère chargé de l’agriculture à mettre en place un système efficace de l’extension de l’agriculture. On veut que les jeunes hommes et femmes s’investissent davantage dans ce secteur », indique-t-elle. Et de confier que le FIDA mobilisera les moyens pour que les jeunes puissent développer l’agriculture et exporter la récolte dans les marchés de la sous-région.

Pour elle, le Burundi est très bien situé géographiquement de façon à engager une compétitivité agricole et écologique pour bénéficier des marchés régionaux.
En investissant dans la force des jeunes, renchérit-il, nous pouvons transformer carrément le secteur agricole qui est indispensable pour le Burundi et plusieurs pays en Afrique.

Selon la directrice régionale du FIDA, il y aura aussi le renforcement des capacités institutionnelles surtout pour les cadres du ministère en charge de l’agriculture dont les vulgarisateurs et les moniteurs agricoles. Elle martèle la reconstitution des chaînes de valeurs de certaines cultures, surtout des cultures vivrières ainsi que des fruits.
Elle souligne que le programme PRODER a été élaboré et préparé par le FIDA en étroite collaboration avec le ministère ayant l’agriculture dans ses attributions : « Nous nous attendons à enregistrer un impact positif dans deux ou trois ans après le lancement de ce projet ».

En outre, elle soutient que ce programme va s’inspirer d’une bonne expérience du PRODEFI qui a fortement contribué dans l’entrepreneuriat rural et dans la création des petites et moyennes entreprises pour les jeunes.

Plusieurs familles seront touchées

Le PRODER sera exécuté durant 7 ans (2022-2028) dans les zones rurales avec un montant de 89,4 millions USD. Au total, les interventions de ce projet toucheront 85 mille ménages qui représentent environ 510 mille membres.
En ce qui est des résultats attendus, au moins 39 mille emplois seront créés ou consolidés dans les zones d’intervention. En outre, au moins 7.840 micros et petites entreprises rurales viables, portées en particulier par les jeunes et les femmes, seront créées.

Signalons que le PRODER interviendra d’abord dans les provinces de Bubanza, Cibitoke, Muramvya, Rutana, Ruyigi, Karusi, Kayanza, Ngozi, Gitega, et Muyinga. Au cours de la troisième année, son intervention sera étendue aussi dans les provinces de Makamba et Bururi.

Le choix des provinces a tenu compte de différents critères dont l’incidence de la pauvreté, le niveau de vulnérabilité à l’insécurité alimentaire et aux effets du changement climatique, le potentiel de développement rural, les possibilités pour l’intensification des activités agrosylvopastorales ainsi que les conditions favorables à l’installation et à l’insertion des jeunes ruraux.

En plus du PRODER qui va bientôt démarrer, les investissements de FIDA au Burundi sont répartis dans d’autres programmes et projets dont : Le programme de développement des filières (PRODEFI II), le programme national pour la sécurité alimentaire et le développement rural de l’Imbo et du Mosso (PNSADR-IM), le projet d’appui à l’inclusion financière agricole et rurale au Burundi (PAIFAR-B) ainsi que le projet d’intensification de la production agricole et de réduction de la vulnérabilité (PIPARV-B).

Les activités réalisées par les projets financés par le FIDA au Burundi incluent entre autres les aménagements hydroagricoles de marais en vue de favoriser l’irrigation des cultures en saison sèche, la distribution des vaches et leur diffusion dans la communauté à travers la chaîne de solidarité, la distribution des porcins aux ménages n’ayant pas la capacité d’élever des vaches, la valorisation du riz , la transformation du lait, la lutte contre la malnutrition, la lutte contre la dégradation des terres ainsi que la promotion de l’emploi des jeunes pour lutter contre le chômage.

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2 réactions
  1. Ndabaza

    Bravo. Par contre, produire plus et vendre à qui ?

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