Le 22 0ctobre 2020, le Programme de Développement des Filières, PRODEFI a entamé une série d’ateliers d’achèvement du programme PRODEFI-I dans ses régions d’intervention à commencer par la région ouest. Depuis 10 ans (de 2011 à septembre 2020), les réalisations sont satisfaisantes à plus de 90 %. Les bénéficiaires des provinces Bubanza et Cibitoke sont satisfaits.
Lancé en 2011, le PRODEFI -I avait pour objectifs de réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire en milieu rural grâce au développement des filières agricoles prioritaires (riz et lait). Six autres filières secondaires notamment le maïs, manioc, haricot, soja, arachide et pomme de terre en faveur de petits exploitants afin d’améliorer leurs conditions de vie ont étaient développés.
Après 10 ans de mise en œuvre, ses actions se sont concrétisées par la satisfaction des besoins de 96,1% ménages bénéficiaires et ont généré une augmentation du revenu annuel par ménage de 792.953 à 2. 036.498 BIF. Ce programme combien important couvre 7 provinces. Il s’agit notamment des provinces Bubanza, Cibitoke, Gitega, Karusi, Kayanza, Muramvya et Ngozi. Il travaille sur un ensemble de 32 communes et 256 collines sous le financement du FIDA, OFID, PAM, Gouvernement du Burundi et les bénéficiaires pour un montant global de 72. 996. 395 USD.
Jean Paul Bitoga, coordonnateur du PRODEFI se dit fier de ces réalisations. La filière lait, fait-il savoir, a été trop rentable. Le projet a distribué 6.198 vaches, grâce à la chaîne de solidarité communautaire 7. 886 veaux ont été remboursés par les bénéficiaires. Dans cette même perspective, 28 coopératives structurées ont été créées, 23 centres de collectes de lait ont été construits et équipés. « Actuellement, le lait est disponible alors qu’en 1993, il était devenu rare suite à la crise politico-sécuritaire que traversait le pays.», se félicite-t-il avant de souligner l’importance d’un partenariat public-privé créé dans cette optique.
Pour la filière rizicole, le PRODEFI a réhabilité 1.171 ha et a aménagé 1. 529 ha de marais. M. Bitoga explique que le système de riziculture intensif a permis l’augmentation des rendements qui a passé de 1.5 tonnes par hectare à 6 tonnes par hectare tout en réduisant les semences de 60 kg à 12 kg/ha. Des infrastructures de stockage et de valorisation agricole pour améliorer la qualité. Ainsi, 20 hangars de stockages équipés de décortiqueuses améliorés ont été installés et gérés par les coopératives des riziculteurs. « Deux mini-rizeries sont fonctionnelles avec une capacité de décorticage de 3 tonnes par jour avec un taux de réduction des pertes de 21 % », précise-t-il.
Protection de l’environnement, une des priorités
Jean Paul Bitoga, coordonnateur du PRODEFI-I indique que le PRODEFI a introduit des techniques agricoles modernes à travers les Champs Ecoles Paysans, l’amélioration de l’accès aux intrants et l’acquisition des animaux d’élevage qui ont permis la fertilisation des sols. Cela a permis l’augmentation des rendements des cultures à l’instar du maïs hybride, le haricot nain le haricot volubile.
M. Bitoga reste convaincu que les projets de développement ne seraient pas possible sans la protection de l’environnement. « Le PRODEFI a participé dans le reboisement des sommets dénudés, le traçage des courbes de niveau, l’aménagement et la protection des bassins versants et la promotion des foyers améliorés pour diminuer la pression sur les ressources forestières », indique-t-il. Par conséquent, 40.820 ha sur 36. 061 ha, soit 113 % de bassins versant ont été protégés contre l’érosion. Des activités qui ont permis la création d’emplois pour 14.363 jeunes.
Le programme s’est également engagé dans la lutte contre les conflits fonciers. 13 communes ont été appuyées dans la mise en place de 85 guichets pour la certification foncière. Ainsi, 35 302 sur 10 000 certificats prévus ont été livrés aux propriétaires et ont contribué aussi à servir d’hypothèque au crédit dans les institutions des microfinances. 81 détenteurs de certificats ont bénéficié des crédits d’un montant total de 158 880 000 BIF de juillet 2019 au 30 juin 2020.
Bitoga explique également que le projet a appuyé l’alphabétisation fonctionnelle des adultes, la mise en place des groupes de caution solidaires, l’assistance juridique, les formations (en santé et hygiène, GALS). Dans la composante de création d’emplois pour jeunes, sur 16 000 emplois prévus, 18 652 emplois ont été créés dans le secteur agricole et non agricole.
Des bénéficiaires jubilent
Les bénéficiaires des projets du PRODEFI ne tarissent pas d’éloges. Ils saluent un programme qui est devenu un rempart de leurs ménages contre la pauvreté. A partir de rien, Rose Sindayigaya a 7 vaches. « Je n’avais jamais élevé de vache. Grâce à cette vache octroyée par PRODEFI, je suis parvenue à payer les frais de scolarité pour mes enfants. Je me suis construite une belle maison. L’avènement du PRODEFI a fortement changé ma vie », s’est-elle réjouie.
Mme Irène, habite la province Cibitoke, colline Rugerere. Elle est veuve et a 10 enfants à sa charge dont 6 laissés par sa sœur. « J’ai bénéficié d’une vache. Elle a mis bas des jumeaux. De la vente du lait et des produits vivriers, je subviens à mes besoins et tous mes enfants sont à l’école. L’un a déjà terminé l’université. Je me suis même acheté un compteur électrique », explique-t-elle, sourires aux lèvres.
Calinie Manirakiza, veuve de 67 ans habite la commune Bubanza, province Bubanza. Elle a eu un crédit à partir d’un groupe de caution solidaire initié par le PRODEFI. Elle a monté un projet de commercialisation de l’huile de palme. « De ce commerce, je me suis acheté deux parcelles et une moto. Notre groupe s’est acheté un véhicule qui facilite le transport de l’huile vers le marché ». Elle souhaite que ce programme soit étendu à d’autres régions pour juguler à jamais la pauvreté.
Dans son mot d’ouverture, Cléophas Nizigiyimana, gouverneur de Bubanza a salué ce projet et a demandé aux bénéficiaires d’œuvrer pour la pérennisation des acquis du PRODEFI. « Des infrastructures et d’équipements modernes ont été mis à votre disposition. Il faut les gérer en bon père de famille pour un développement durable ».