Du 18 au 20 janvier, le PRODEFI en collaboration avec le ministère en charge de l’agriculture a organisé une visite pour l’inauguration de l’intensification des cultures de collines et du marais de la Ruvubu aménagé sur financement du FIDA. Une occasion pour constater les différentes réalisations dans les provinces Bubanza, Ngozi, Gitega et Kayanza.
Le Programme de Développement des Filières, PRODEFI s’aligne sur le plan national de développement, PND (2018-2027) pour assurer la sécurité alimentaire. Il assure entre autre l’encadrement et le renforcement de capacités des producteurs sur les bonnes pratiques agricoles de riziculture intensive, le développement des cultures d’intensification comme le maïs et la pomme de terre. Le projet fait la distribution du bétail et soutient l’aquaculture intégrée.
La visite d’Emmanuel Ndoricimpa, secrétaire permanent au ministère de l’agriculture, Jean Paul Bitoga, coordonnateur national du PRODEFI et leurs partenaires a commencé dans la commune Muruta à Kayanza. Le PRODEFI a initié des cultures en bloc de pommes de terre sur la colline Kagwa sur une superficie de 30 ha dont la production attendue est estimée à 600 T.
Booster la production du maïs
Ils se sont rendus ensuite à Ngozi sur la colline Gatika, commune Busiga, la délégation a visité un champ de maïs hybride intensif cultivé sur une superficie de 30 ha. Il s’agit d’un champ à presque maturité avec une production attendue estimée à 120 tonnes. Epipode Baranyikwa, gouverneur de Ngozi a apprécié positivement le travail abattu par le PRODEFi. « Le programme vise la lutte contre la pauvreté et la malnutrition dans la population. Nous voulons que ces techniques soient étendues dans toutes les communes ».
La délégation du ministère de l’agriculture et du PRODEFI a visité des exploitations modèles économiquement rentables appartenant à monsieur François Manirakiza, un parmi les 45 agricultures modèles de la colline Mugitega, commune Bugendana à Gitega. Il a reçu du PRODEFI, une vache qui produit 20 litres/jour. Le fumier lui a permis d’intensifier les cultures notamment le maïs hybride et d’autres cultures maraichères. Il se réjouit que les autres viennent s’en inspirer chez lui.
Pour Jean Paul Bitoga, coordonnateur national du PRODEFI, l’intensification de cultures notamment le maïs hybride qui était développée dans les marais est possible sur les collines en témoignent les champs visités. Il s’agit d’une culture productive qui résiste aux maladies. Il a demandé à chacun de s’impliquer. Emmanuel Ndoricimpa, secrétaire permanant au ministère de l’agriculture recommande à toute la population de mettre ensemble leurs terres afin de faire des cultures en bloc. Il a invité les agriculteurs à ne pas gaspiller leur production promettant que le gouvernement est prêt pour l’acheter.
Sur la colline Gaharo en commune Muhanga à Kayanza, la délégation a salué et encouragé un certain Ferdinand Habimana détenant un champ modèle de bananiers. Il s’agit de petites bananes dits Utumaramasenge sur 10 ha, et projette déjà d’exporter ses récoltes et faire entrer de devises.
Un barrage hydro-agricole pour la riziculture
Lancé en mai 2019, les travaux d’aménagement du marais de la rivière Ruvubu en commune Muhanga, province Kyanza. Aménagé par le PRODEFI sur financement du FIDA, ce barrage qui s’étend sur 800ha est bénéfique pour 11 000 agriculteurs. La production attendue est de 4000 tonnes par saison. Cette infrastructure combien importante a couté un montant de 12 milliards BIF.
Après l’aménagement, l’avantage principal est la production agricole est l’augmentation de la production et la productivité agricole. La culture principale reste le riz. Mais ce n’était pas le cas auparavant. « Avant, généralement, on cultivait le maïs associée à la culture du haricot ainsi que d’autres cultures maraîchères mais avec une très faible production. Après avoir mis en place tout le paquet relatif aux techniques agricoles du riz et au système de cultures intensives, la production va augmenter », raconte Jeanne Ndayizeye, un des agriculteurs.
Emmanuel Ndoricimpa a salué cette initiative. Il a appelé la population de la commune Muhanga à la pérennisation des acquis. « Ce barrage a coûté énormément d’argent. Ce sont des fonds mobilisés par le gouvernement. Il faut veiller à sa bonne gestion». Même son de cloche chez Colonel Remy Cishayo, gouverneur de la province Kayanza. Il a demandé à ses compatriotes de planter des bambous et des haies antiérosives pour protéger cette infrastructure combien importante.
Une mini-rizerie pour la transformation
S’agissant de la valorisation agricole, le projet a encouragé la population à travailler dans des coopératives. C’est à travers ces coopératives qu’ils vont accéder aux crédits agricoles et aux intrants, que ce soit les fertilisants ou les semences certifiées. Ils ont la possibilité de stocker leur production dans les hangars de stockage. Dans cette optique le PAIVA-B, un autre projet financé par le FIDA a financé l’implantation d’une mini-rizerie dans cette commune. Il a une capacité de décorticage de 15 T/ jour. Elle a été construite à hauteur de 700 millions sur financement du FIDA et géré par la Société rizicole de Muhanga, SORIMU. Joseph Nahimana, représentant légal de Sorimu demande au gouvernement de leur trouver un marché d’écoulement consistant car la production devient de plus en plus abondante.
La délégation du PRODEFI et du ministère en charge de l’agriculture a visité également un centre de collecte de lait géré par la coopérative «Tezimberubworozi». Sur financement du FIDA, il est érigé au chef commune Muhanga, province Kayanza. Au départ, il accueillait 150 L/ jour. Actuellement, il accueille entre 1000 et 1500 litres par jour. Polycarpe Misigaro, président de cette coopérative a expliqué que le lait collecté provient de 810 vaches données par PRODEFI dont 320 ont été distribuées à travers la chaine de solidarité communautaire bovine.
Dans ses efforts pour assurer la sécurité alimentaire, le PRODEFI a soutenu l’aquaculture intégré à Ku mugerero, commune Gihanga à Bubanza. Jean Pierre Nimbona, président de la coopérative ADECA Turashoboye a parlé de 10.000 poissons dans 10 étangs.