Ce lundi le 6 décembre, était organisé un atelier national de restitution du rapport de la mission de revue d’achèvement du Programme de Développement des Filières (PRODEFI II) financé par le FIDA. Après 6 ans d’exécution, les membres de la mission et le gouvernement approuvent à l’unanimité que le PRODEFI a été une réussite.
Mis en œuvre dans 8 provinces du pays, dont Bubanza, Cibitoke, Gitega, Karusi, Kayanza, Muramvya, Muyinga et Ngozi, le PRODEFI II a touché 91.381 ménages ruraux de 113 collines, 4.000 hectares de marais aménagés/réhabilités, 29.000 hectares de bassins versants aménagés et reboisés. Il a distribué 344tonnes de maïs hybride et composite. 638 micro entreprises créées par les jeunes, 4.459 emplois des jeunes crées et 2.507 coopératives créées par les jeunes. Des hangars pour la conservation et valorisation de la production ainsi que les centres de collecte de lait ont été construits et équipés. Plus de 6.800 bovins ont été distribués pour augmenter la production dans la filière laitière.
Selon Alain Traoré qui a présenté le rapport, la mission d’évaluation était composée par des représentants du Gouvernement du Burundi, ceux du FIDA (Bureau Pays) ainsi que le consultant. L’objectif était d’établir un bilan du projet après 6 années de mise en œuvre, de vérifier l’atteinte de l’objectif de développement du programme, d’évaluer et documenter la performance d’exécution globale du projet. Il était aussi de créer une base de données des bonnes pratiques et de tirer des leçons pour la conception d’autres projets.
« Il s’agit ici d’une étape importante de la vie du projet et j’aimerais mentionner que le PRODEFI II est au niveau du FIDA, parmi l’un des projets ayant une bonne performance pendant toute sa période d’exécution. C’est pour cela que cet atelier est assez important parce que nous devons tirer des leçons de ce qui a été fait, c’est vrai qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite. Il y a certainement des aspects à améliorer mais dans la majorité des cas nous avons des leçons à apprendre de son exécution pour se renseigner et enrichir les planifications futures des programmes au niveau du Burundi », a indiqué Joseph Rostand Olinga Biwole, directeur pays a.i du FIDA au Burundi.
Un impact satisfaisant
Selon Alain Traoré, consultant et membre de la mission de revue d’achèvement, le PRODEFI II a apporté diverses innovations. La majorité des innovations mentionnées, a-t-il dit, ont été introduites par le PRODEFI I et mises à l’échelle par le PRODEFI II. Ce sont l’approche EMER (des exploitations modèles économiquement rentables), le SRI (Le Système de Riziculture Intensif), les foyers améliorés, les collecteurs d’eau, etc. Il y a aussi la culture du maïs hybride en bloc, les champignonnières dans la nutrition pour une alimentation équilibrée et augmentation des revenus pour combattre la pauvreté dans les ménages pauvres.
Le rapport montre que l’impact du programme sur la pauvreté rurale est jugé satisfaisant. « A l’achèvement, le taux de pauvreté des ménages bénéficiaires (44,7%) reste inférieur à celui des ménages non bénéficiaires (65,6%). Le revenu annuel moyen des ménages bénéficiaires (1 843 163 FBU) est supérieur à celui du groupe témoin (1 002 387 FBU) », a précisé Alain Traoré. Quant à l’impact sur l’alimentation, il est aussi important.
Le pourcentage des ménages bénéficiaires dont les adultes prennent trois repas par jour est de14,6% contre 10% des ménages non bénéficiaires. Celui des ménages bénéficiaires dont les enfants entre 6 et 59 mois prennent quatre repas par jour est 11% contre 7% des ménages non bénéficiaires.
Selon Alain Traoré, la durabilité est satisfaisante. Les facteurs de réussite du projet ont été l’implication active de l’administration et des services techniques centraux et déconcentrés dans le suivi des activités du projet (BPEAE, CDF, ONCCS, ISABU, etc.). Il y a également le renforcement des capacités des services publics et des bénéficiaires. L’existence d’infrastructures construites en matériaux durables et d’équipements performants et équipements technico- économiquement éprouvé et adapté ainsi que des lois régissant certaines activités (loi sur les coopératives, loi sur la stabulation permanente des animaux d’élevage, etc.). Il importe de souligner l’implication du secteur privé et des institutions de microfinances, IMF dans les dynamiques.
La transparence a été également une condition incontournable. Les achats du projet sont régis par les principes d’économie et d’efficacité du processus d’acquisition, de libre accès à la commande publique, d’égalité de traitement des candidats et de transparence des procédures. M. Traoré pointe quelques défis. Il s’agit notamment des retards observés dans les marchés des travaux dus aux intempéries diverses particulièrement les inondations qui retardent les travaux, la pénurie du carburant et des matériaux de constructions (ciments, fer à béton, etc).
Une gestion et exécution du projet saluées par le gouvernement
Les gouverneurs des provinces bénéficiaires et chef des bureaux provinciaux de l’agriculture, élevage et environnement ont émis des inquiétudes sur des infrastructures qui ne sont pas encore finalisées et équipées. Sur ces questions, Jean Paul Bitoga, coordonnateur national du PRODEFI II s’est voulu rassurant. Il a expliqué que la passation des marchés a été réalisée en bonne et due forme. « Nous avons déjà fait des commandes des matériaux et équipements. D’ici peu, ils seront réceptionnés. Nous allons donner tous les documents au gouvernement et ses services techniques. »
Cléophas Nizigiyimana, gouverneur de Bubanza salue des réalisations importantes du PRODEFI II. Pour lui, le projet a permis la réduction du chômage des jeunes et la pauvreté dans les ménages. Il parle également de la réhabilitation du barrage d’irrigation de Gatura par le PRODEFI qui avait été détruit par des pluies torrentielles en avril. Ce barrage irriguait plus de 4000 hectares et les agriculteurs ne savaient plus à quel saint se vouer.
De son côté Prosper Dodiko, directeur général de la planification agricole au ministère en charge de l’agriculture qui a représenté le gouvernement a qualifié les réalisations du PRODEFI II de satisfaisantes et efficaces. « C’est une bonne performance et efficacité dans ce projet que ce soit dans sa gestion et exécution ». Il a indiqué également que le gouvernement du Burundi salue le portefeuille du FIDA qui n’a cessé de financer les projets du gouvernement. Il a demandé à l’équipe du projet de dresser un tableau qui montre les activités qui restent à finaliser et les montants correspondants pour un bon suivi.
Tous les intervenants ont exprimé la nécessité de prolonger les délais de mise en œuvre du PRODEFI II. C’est d’ailleurs une des recommandations de la mission d’achèvement du projet pour permettre l’exécution des travaux restants de réhabilitation des marais et d’acquisition des équipements de transformation qui ont été impactés par le COVID-19. A cela s’ajoute l’achèvement des activités relatives au récent financement du COVID-19.
« La consolidation des acquis du PRODEFI sera assurée par un nouveau projet en cours de formulation », a conclu Joseph Rostand Olinga Biwole, directeur pays a.i du FIDA au Burundi.
merci
« Le pourcentage des ménages bénéficiaires dont les adultes prennent trois repas par jour est de14,6% contre 10% des ménages non bénéficiaires. Celui des ménages bénéficiaires dont les enfants entre 6 et 59 mois prennent quatre repas par jour est 11% contre 7% des ménages non bénéficiaires. »
La différence s’observe chez 4.6% des ménages sur le plan du nombre de repas/jour en général et chez 4% des ménages en ce qui concerne les enfants âgé de moins de 5 ans.
Sachant que le nombre de ménages bénéficiaires du programme est de 98 381 et en supposant que le groupe témoin permet réellement de comparer les deux populations, on n’a pas l’impression que la différence entre les deux soit statistiquement significative.
Autrement dit, peut-on parler de réussite dans les mêmes termes que le FIDA si, chez 93 855 ménages sur 98 381 ménages bénéficiaires du programme, on n’observe aucune différence?
Il faut se battre sur tous les fronts ! Mais chaque responsable doit s’investir et ne pas rester dans l’attente.
http://burundi-eco.com/demolition-constructions-anarchiques-pertes-enormes-enregistrees-mais/#.YbcXSL3MLgg