<doc516|right>Les sentences qui sont tombées dans l’affaire du massacre de Gatumba ont laissé un goût amer. Un sentiment d’inachevé. Un gâchis. Une occasion ratée de pratiquer cette « justice réparatrice » qui s’intéresse aux conséquences de l’acte criminel : blessures, traumatisme et torts subis par la victime. Des enfants ont perdu leurs parents, des femmes leurs maris. Elles n’obtiendront pas les réponses à leurs questions. Un procès juste aurait permis de panser un peu les plaies. Mais les victimes sont rentrées avec leurs blessures. La justice aurait permis aux familles des victimes de Gatumba de faire (enfin) leur deuil. Loin de moi l’idée d’accuser les hautes personnalités citées dans l’affaire Gatumba. Elles sont présumées innocentes. En réalité, le refus de les appeler à la barre ne les arrange pas car un terrible doute subsistera toujours. Normalement, une personne innocente, citée dans une affaire aussi grave, fait tout pour être blanchie. A moins que… Aujourd’hui, les victimes, les militants des droits de l’homme s’accrochent à un rêve : celui de voir un jour le procès repris. Ce n’est pas exclu. L’histoire récente devrait servir de leçon. De plus en plus, la justice rattrape les criminels. Un peu partout dans le monde. Au moins, un bienfait de la mondialisation…