Quand la Fondation Stamm apprend les accusations des filles contre Patrice Faye, elle en fait part à ses partenaires… L’Unicef ayant refusé de s’exprimer sur « une affaire devant la justice », Iwacu a obtenu le témoignage d’International Rescue Committee – IRC.
C’est Miranda Armstrong, coordinatrice du volet « protection et développement pour les enfants et les jeunes » chez IRC qui le rapporte : « C’est au début de 2011 que la Fondation Stamm vient nous demander conseil, en qualité de partenaire notamment dans la coordination du programme national pour les orphelins et les enfants vulnérables ». Possédant une expertise dans le domaine de la protection des enfants acquise à travers le monde depuis sa création en 1933 (sur suggestion du célèbre physicien Albert Einstein), ainsi qu’une expérience au Burundi depuis 2003 dans le domaine, « nous leur avons rappelé que chaque organisation qui œuvre dans la protection des enfants a l’obligation de signaler des cas où les bénéficiaires de son assistance font état d’abus ou de viols ».
Une règle qui remonte à 2002, avec le scandale d’exploitations sexuelles révélées en Afrique de l’Ouest (Liberia, Sierra Leonne, Guinnée) par l’ONG Save the Children. Depuis, le Haut Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies (un des bailleurs de fonds d’IRC) a mis en place une politique stricte de protection des enfants, « même en cas de soupçon d’abus. Et je crois que c’est ce que la Fondation Stamm a fait, en alertant l’Unicef », complète Mme Armostrong. Richard Crothers, directeur national d’IRC, rappelle que dans tels cas, « les ONG ont l’obligation d’éviter d’apporter un quelconque jugement ».
Les accusations contre Patrice Faye survenaient alors qu’IRC venait de mener dès novembre 2010 à janvier 2011, une étude sur terrain de tous les centres résidentiels pour les enfants au Burundi, orphelinats, centre d’accueil pour les handicapés. Soit 98 adresses au total, accueillant plus de 5.000 enfants.
Les résultats des observations sur les Ecoles PIF ? L’IRC Burundi élude la question, et fait état de « résultats globaux, avec une recommandation générale de mise en place d’un commission technique qui va étudier chaque dossier des 98 centres visités et donner les conseils à chaque centre pour s’améliorer ». Parallèlement, « l’IRC, en collaboration avec le gouvernement, l’Unicef et d’autres organisations a engagé à long terme une politique de {désinstitutionalisation} de certains centres ». Concrètement, « certains centres résidentiels de bonne qualité pour les enfants seront gardés, et d’autres fermés pour donner les meilleurs moyens d’accueil et d’accompagnement », révèle Miranda Armstrong. Les enfants qui ont encore les deux parents seront réintégrés dans leurs familles.
