Ce vendredi 19 septembre 2020 a eu lieu, à Gitega, la dernière audience de la Cour suprême relative au procès de l’assassinat du président Melchior Ndadaye, le 21 octobre 1993. Le ministère public a requis la perpétuité à l’endroit de 5 hauts gradés de l’armée, présumés assassins du premier président démocratiquement élu. Quant à la partie civile, elle propose un dédommagement moral et matériel de plus de 102 milliards de BIF à être versés par ces prévenus. Ces derniers ont plaidé non coupable et demandent leur acquittement. Le procès a été mis en délibéré et la cour se prononcera au moins dans 30 jours. Les prévenus sont accusés d’attentat contre le chef de l’Etat, attentat contre l’autorité de l’Etat, attentat tendant à porter le massacre, dévastation et pillage.
Ce vendredi, la cour a écouté les témoins du ministère public qui étaient en 2 catégories. Certains témoignaient publiquement tandis que d’autres le faisaient sous anonymat. Ils parlaient à travers un micro sans dévoiler leurs identités. Le constat est que tous ces témoins n’ont pas été à mesure de fournir des preuves tangibles qui attestent que les prévenus étaient directement impliqués dans le coup d’Etat de 1993. Ce que le public attendait. «Je m’attendais à ce que les témoins du procureur pointent du doigt, avec des preuves à l’appui, les responsabilités de chacun de ces prévenus lors de ce putsch. Je suis déçu car les témoignages ne collent pas avec les chefs d’accusation», commente un habitant de Gitega qui a suivi le procès dès le début.
Pour rappel, la reprise du procès a débuté ce mercredi 16 septembre 2020. Cinq prévenus, à savoir Célestin Ndayisaba, Gabriel Gunungu, Laurent Niyonkuru, Anicet Nahigombeye et Ildephonse Mushwabure, avaient comparu avec leurs avocats devant la Cour Suprême en itinérance à la prison de Gitega. 15 autres coaccusés n’ont pas comparu dont l’ancien président de la République Pierre Buyoya et les deux anciens vice-présidents de la République Alphonse Kadege et Bernard Busokoza.