Après avoir bénéficiée de la mesure libération provisoire mise en application par la ministre de la Justice, Aline Ndikumana, épouse du secrétaire du parti CNL à Nyabiraba, a comparu devant la Cour d’appel de la commune Muha ce mercredi 18 mars 2020. Elle est poursuivie pour ’’détention illégale d’armes’’.
L’audience était axée sur l’audition des témoins, une requête formulée lors de l’audience publique du 6 mars 2020. C’était pour connaître le vrai propriétaire de la parcelle dans laquelle se trouvait le trou où ces armes à feu, dont il est question, ont été découvertes. Il s’agissait de 4 grenades et 30 cartouches enveloppées dans des sacs en plastique et de vieux habits abandonnés appartenant à la famille de cette femme.
La défense avait deux témoins et ils ont tous démontré que ce trou a été creusé par le fils du voisin de cette famille, à la lisière de la parcelle, pour fabriquer des briques adobe. D’après ces témoins, ces voisins y ont même planté par la suite un bananier.
Le Ministère public n’avait qu’un seul témoin, le chef de colline Musenyi, Jean Ndiwenumuryango, où se trouvent ces deux propriétés. Il n’a pas nié ces faits. Il a également affirmé que la fouille perquisition opérée n’a pas été menée sur toute sa colline.
Selon lui, ces enquêtes n’ont été effectuées que dans la seule parcelle appartenant à la famille de cette femme accusée de ’’détention illégale d’armes’’, initialement condamnée à 2 ans de servitude pénale et d’une amende de 100 mille francs burundais.
Autre fait rapporté par les témoins : les sacs en plastique et les vieux habits contenant ces 4 grenades et 30 cartouches retrouvés le matin, étaient secs alors qu’il avait plu pendant toute la nuit. « C’est incompréhensible, tous ces emballages présentés n’étaient pas mouillés.
Une preuve que ces armes n’ont pas été retrouvées dans le trou en question mais ramenées d’ailleurs pour faire porter le chapeau à cette dame ».
Un autre témoin de la défense dira qu’il n’a rien vu alors qu’il est allé chercher du bois de chauffage près de ce trou. «Il y a même un pourceau qui est tombé dedans mais au moment de le récupérer, ces armes n’y étaient pas ».
Au vu de ces témoignages, la défense a demandé que leur cliente soit acquittée d’autant plus que même le chef de colline venu témoigner pour le compte du Ministère public n’a pas divergé avec les témoins de la défense.
«Il n’y a pas de preuves tangibles contre notre cliente. L’optimisme est permis, elle est victime de l’appartenance politique de son mari », a fait savoir Me Jean-Claude Mpitarusuma.
Malgré ces témoignages, le Ministère public a maintenu ses accusations et son réquisitoire et demande toujours une peine de 2 ans de servitude pénale et une amende de 100 mille francs burundais. L’affaire a été mise en délibéré, les juges ont 30 jours pour se prononcer sur ce dossier.