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Prix Ernest Manirumva 2011 : valoriser les personnes qui se donnent corps et âme pour l’indépendance de la magistrature

05/06/2013 Commentaires fermés sur Prix Ernest Manirumva 2011 : valoriser les personnes qui se donnent corps et âme pour l’indépendance de la magistrature

L’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME) a décerné pour la première fois le prix « Ernest Manirumva, édition 2011» à Innocent Vyarugaba. Il a reçu un chèque d’un million de francs burundais et un certificat de mérite, ce vendredi 16 décembre, au restaurant Ubuntu Résidence. <doc2380|left>Selon Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME, ce prix a pour objectif de valoriser toutes les personnes qui se donnent corps et âme pour l’indépendance de la justice. Ces cérémonies ont clôturé la neuvaine dédiée à la lutte contre la corruption et coïncident avec le neuvième anniversaire de l’OLUCOME, fondé en 2002. D’après Sylvestre Ntibantunganya, président de la commission chargée de choisir le lauréat pour ce prix, des critères avaient été fixé par l’OLUCOME : « Le candidat devait provenir de la magistrature, y avoir exercé pendant au moins dix ans et s’être distingué pour sa probité et son engagement pour l’indépendance de la magistrature ». Après une sélection parmi 12 candidats, Innocent Vyarugaba a été choisi pour avoir osé entreprendre des enquêtes jusqu’au plus emblématique des présumés responsables (Vital Bangirinama) dans l’affaire des assassinats de Muyinga de 2006 : « La commission a constaté que son audace combien nécessaire et salutaire lui a valu une mutation vers Rutana, le situant ainsi en position de dessaisie du dossier sur lequel il a enquêté ». Néanmoins, souligne-t-il, la suite des événements lui a donné raison et les responsables, y compris le principal (Vital Bangirinama), ont été finalement condamnés de lourdes peines par la justice burundaise. Ce courage d’Innocent Vyarugaba rappelle, selon la commission, un autre fait inoubliable dans la quête de l’indépendance et de l’impartialité de la magistrature : « C’était en 1971 où feu Léonard Nduwayo, procureur à l’époque, a osé au nom de la loi et du droit d’acquitter des personnes accusées injustement d’un coup d’Etat. Alors que ses chefs hiérarchiques lui ordonnaient de réclamer la peine capitale pour les accusés, lui, a osé demander l’acquittement ». Les lois sont pour l’indépendance de la magistrature Pour Innocent Vyarugaba, c’est un grand honneur et une immense joie d’autant plus qu’il ne s’y attendait pas. Vu le temps qui sépare le verdict et le prix, cela montre, d’après lui, que chaque geste d’un individu compte. Il souligne qu’en matière judiciaire, les lois sont claires : « Il faut tout simplement lire la loi et l’appliquer sans considérations. S’il y a des injonctions de la part des autorités hiérarchiques, il faut dénoncer ». Pour lui, la première indépendance est interne. « Ce n’est que la conscience et les lois qui devraient être la référence en matière de justice.» Il a remercié la société civile qui commence à mettre en avant les valeurs comme la défense de la vérité. Il lance un appel aux magistrats d’interroger seulement la loi, la conscience et de ne pas se référer aux injonctions extérieures dans le traitement des dossiers. Feu Ernest Manirumva honoré Pour Pacifique Nininahazwe, président du FORSC, l’indépendance de la justice reste théorique au Burundi : « Tous les dirigeants proclament haut et fort que la justice doit être indépendante. Mais il faut qu’elle soit une réalité pour l’honneur de feu Ernest Manirumva. » Sans l’indépendance de la magistrature, précise-t-il, la démocratie devient une utopie. Malgré les progrès remarquables dans la lutte contre la corruption, un pas reste à franchir. Gabriel Rufyiri déplore la réticence des partis politiques dans ce combat. Un désintéressement qui s’est manifesté par leur absence dans ces cérémonies de remise du prix : « Aucun représentant d’un parti politique n’a répondu à notre invitation alors qu’on avait invité le CNDD-FDD, le Frodebu-Nyakuri Iragi rya Ndadaye Melchior. Le président de l’ADC-Ikibiri était aussi invité », a-t-il déploré. Pour lui, c’est une preuve que la lutte contre la corruption est un combat ardu : « D’où notre engagement pour ne pas faire honte à feu Ernest Manirumva, victime de ce combat et à tous ceux qui se donnent corps et âme pour une société d’intégrité, d’équité et de transparence ». « Soyez patients pour l’affaire Ernest Manirumva » « La justice burundaise n’a pas refusé de traiter le dossier Ernest Manirumva. Actuellement, elle a exigé un complément d’enquêtes pour que le dossier soit traité correctement. Soyez patients ! Le dossier est encore en instruction», a indiqué Pascal Barandagiye, ministre de la justice et Garde des Sceaux. Pour lui, l’indépendance de la justice n’est pas entravée seulement par l’Etat. C’est aussi toute personne qui s’ingère dans les affaires judiciaires : « Il faut laisser la justice interpréter la loi. » Selon lui, sa présence démontre que le gouvernement est pour la lutte contre la corruption. Il a rappelé à la société civile de ne pas seulement focaliser l’attention sur les problèmes, « il faut que vous parliez aussi des réussites du gouvernement », a-t-il insisté. Etaient présents : Domitien Ndayizeye et Sylvestre Ntibantunganya tous anciens chefs d’Etats, le ministre de la justice, les représentants du corps diplomatique, un représentant de la CINDH, les membres des associations de la société civile et les danseuses et humoristes comme Mishu pour agrémenter la soirée. _____ {Les membres de la commission : <doc2381|right> Sylvestre Ntibantunganya,président de la commission Eulalie Nibizi,vice-président Libérate Nicayenzi,membre Maitre Melchior Ntahobama,membre Athanase Ntiyanogeye,membre} _____

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