Malgré l’annulation de la hausse des prix du transport en commun par la ministre chargée du Transport, certaines agences de transport desservant l’intérieur du pays ont revu à la hausse leurs tarifs. Dépités, les passagers ne savent pas à quel saint se vouer.
A 10 heures ce 9 février sur le parking desservant l’intérieur du pays à Ngagara, les prix du ticket étaient fixés par les agences de transport à base des nouveaux tarifs proposés par la commission mixte pilotée par le directeur général du Transport en date du 1er février. Les passagers déplorent le désordre dans la fixation des tarifs, ce qui fait que certains ratent leurs voyages.
« Je vais me rendre à Ngozi, mais le ticket est passé de 7500 à 9000 BIF. Pourtant, j’ai entendu que le ministère chargé du Transport a annulé cette hausse des prix. On ne sait pas la mesure qui est appliquée. Cela nous perturbe énormément », s’indigne un passager qui demande au ministère chargé du Transport de donner des éclaircissements sur les tarifs à appliquer pour éviter toute spéculation. La mesure est finalement tombée dans la soirée de ce mercredi.
Un autre passager dit avoir raté son voyage : « Je suis venu hier espérant que les anciens tarifs sont maintenus. Arrivé ici, j’ai constaté que les agences appliquent les nouveaux tarifs, ce qui a fait que je devrais retourner à la maison pour compléter le ticket ».
Les responsables de certaines agences de transport expliquent la hausse des prix du transport par la hausse des prix du carburant : « Après la hausse du prix du mazout, nous devons aussi augmenter le prix du transport pour ne pas enregistrer des pertes. Les clients doivent nous comprendre ».
La province de Cankuzo isolée
Dans un communiqué de ce 08 février, le gouverneur de la province Cankuzo Boniface Banyiyezako appelle les agences de transport en commun à respecter les anciens tarifs en attendant la mise en place de nouveaux tarifs par le ministère du Transport. Il menace de sanctions contre tout contrevenant.
Unanimes sur la hausse des prix, les agences de transport ont annulé les voyages vers Cankuzo depuis ce 9 février. Les responsables de ces agences déplorent la mesure du gouverneur de cette province. Pour eux, cette mesure causerait des pertes pour les transporteurs.
« Avec la hausse du prix du carburant, on ne peut pas continuer d’aller à Cankuzo sans que la hausse des prix du transport soit respectée », explique un responsable d’une agence de transport.
Suite à cette suspension, les passagers de Cankuzo sont dans le désarroi. Certains annulent leurs voyages vers Cankuzo. D’autres préfèrent passer par Muyinga, ce qui fait que le ticket soit exorbitant.
« Je dois passer par Muyinga et payer 14.000 BIF avec Volcano. Arrivé à Muyinga, je vais payer 5.000 BIF pour arriver à Cankuzo. Cela fait donc 19.000 BIF au total alors qu’avant, je payais 13.000 BIF de Bujumbura à Cankuzo », regrette un passager rencontré sur le parking. Il prône des sanctions contre les agences de transport.
Pour rappel, le 1er février, une commission mixte chargée de réviser le prix du transport en commun a décidé de revoir à la hausse les tarifs à l’intérieur du pays jusqu’à 25 %. Trois jours après, la ministre chargée de Transport Marie-Chantal Nijimbere a annulé cette mesure.
Elle a expliqué que cette hausse des prix n’a pas pris en compte tous les paramètres qui entrent en jeu comme l’état actuel des infrastructures routières dans tout le pays.
L’Union Européenne est de retour. Tout va s’arranger.