La mesure de libération prise par le ministre de la Justice concerne en tout 250 prisonniers détenus dans les établissements pénitentiaires du pays.
Ce vendredi 28 février, le ministre de la justice a inauguré à Gitega la libération conditionnelle pour les détenus qui ont déjà purgé un ¼ de leur peine et qui se sont comportés d’une façon exemplaire durant leur période carcérale. Selon la directrice de la prison de Gitega, cette mesure est salutaire pour son établissement car les effectifs des prisonniers sont devenus pléthores. Elle a en outre signalé que plus de la moitié des prisonniers sont des prévenus et que parfois il arrive qu’ils passent des années derrière les barreaux sans avoir été jugés . « Nous apprécions cette mesure qui donne la liberté à ces détenus mais qu’en sera-t-il pour les autres détenus qui ne sont pas encore condamnés »,se demande-t-elle tout en précisant que 55% des prisonniers n’ont jamais été présentés devant les juges. « Malheureusement beaucoup viennent de totaliser plusieurs années ici », regrette-t-elle.
Pour le ministre de la justice et garde des sceaux, cette activité qui va s’étendre sur tout le territoire national vise à désengorger les prisons. Il a indiqué qu’il serait souhaitable que le nombre des condamnés soit supérieur aux prévenus . « Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui dans les différents établissements pénitentiaires du pays »,a-t-il déploré. Il a profité de cette occasion pour appeler aux juges et magistrats de tout le pays à s’atteler aux dossiers des prévenus pour qu’aucune personne ne soit emprisonnée illégalement. Pour les prisonniers qui viennent de Ruyigi, Cankuzo, Karusi et Rutana qui forment le gros de l’effectif des prévenus dans la prison de Gitega, il leur a promis que son ministère en collaborations et les associations en matière des droit de l’homme vont organiser des itinérances judicaires pour étudier leurs dossiers. « Nous avons aussi signé une circulaire pour analyser si ces personnes qui sont emprisonnés depuis longtemps sans être avoir été jugées ne comparaissent étant libres », a ajouté Pascal Barandagiye.
Des conseils ont été émis
Le conseiller principale du gouverneur de la province de Gitega a adressé des conseils à ceux qui venaient de bénéficier de cette libération. Il leur a suggéré de bien se comporter envers les autorités et aux autres citoyens. Il leur a aussi informé que l’administration de la base au sommet est déjà prévenue pour qu’elle ne traite pas ces personnes comme des évadés ou des incorrigibles.
« Beaucoup chercheront à vous induire en erreur mais tâchez de ne pas succomber à la tentation car vous risquerez de retourner dans la case de départ ce qui ne sera pas bon pour vous. Soyez des hommes exemplaires, montrez à tout le monde que vous avez changés », les avait-il exhorté.
Quant au représentant des prisonniers, il a fait savoir que les problèmes que ses codétenus rencontrent sont multiples. Hormis la surpopulation dans les maisons carcérales, les instances judicaires manifestent une lenteur excessive des procédures ;« la détention provisoire peut atteindre 5ans »,a-t-il critiqué. Et de proposer une humanisation des prisons par le système de procès rapides dans le but d’accélérer le traitement judicaire des dossiers des prisonniers. « Certes la libération conditionnelle nous donne l’ espoir de retrouver un jour la liberté mais cette mesure devait aussi être accompagnée d’une prise en charge matérielle pour certaines personnes. Il ne fallait pas que la personne libérée mène une vie de vulnérable car cette situation peut le mettre devant les tentations à commettre un délit ou un crime suite au désespoir »
Pascaline Niyonzima qui venait de sortir de la prison de Gitega grâce à cette mesure ministérielle après 2ans d’emprisonnement a indiqué qu’elle remercie Dieu pour l’avoir sortie de maison. « Je gardais toujours espoir c’est pourquoi je conseille ceux qui restent ici pour qu’ils fassent de même. Un jour, ils connaitront cette joie que j’ai aujourd’hui. Je veux commencer la vie à zéro mais l’important est que je sois libre le reste viendra après » ,a-t-elle déclaré devant la porte de sortie.
« la détention provisoire peut atteindre 5ans »None finalement aba juges bo mu Burundi bakora iki?… Gufungira abantu ubusa, c’est ça nôtre justice ?