Durant toute l’année 2011, 37 détenus se sont évadés de la prison de Ruyigi; deux autres ont été tués durant leur tentative de fuite. Les bagnards profitent du manque d’éclairage sur les façades de cette maison de détention.
Selon les chiffres fournis par les responsables de cet établissement carcéral, les deux détenus tués ont été abattus par les gardiens de prison alors qu’ils tentaient de s’évader. La police pénitentielle à Ruyigi indique que ces évasions sont facilitées par le manque d’éclairage suffisant sur les quatre façades de la prison. « Nous avons toujours demandé l’installation de projecteurs pour faciliter le contrôle de la prison pendant la nuit, mais en vain », se lamente un sous officier de la police pénitentielle à Ruyigi. Il ajoute que si l’éclairage n’est pas renforcé, la police ne sera pas en mesure de bien contrôler les tentatives d’évasion.
La pluie empire la situation
Alexis Nduwayo, directeur-adjoint de cette prison, ne voit pas de différence entre tentative d’évasion et suicide. « C’est vrai que les conditions de détention sont pénibles surtout à cause du surnombre, mais tenter de s’évader c’est risquer sa vie», fait-il remarquer. Pour lui, il serait sage d’être patient et attendre l’apurement de sa peine.
Selon certains locataires de cette prison, la saison pluviale empire les conditions de vie. Il pleut à l’intérieur de certains compartiments et dans ce cas, il y a un dérangement à l’intérieur. Pour s’évader, les prisonniers utilisent des cordes qu’ils ont tissées dans des moustiquaires et s’en servent comme appui pour grimper les murs jusqu’à l’extérieur. D’autres passent dans des tunnels souterrains qu’ils ont creusés sous la fondation des murs.
La maison de détention de Ruyigi abrite 1001 prisonniers alors qu’elle était prévue pour accueillir 300.