Des dizaines de détenus libérés conditionnellement restent bloqués à Rumonge suite au manque de frais de transport. La population craint un regain de vols dans les champs.
Ils étaient 364 condamnés à être libérés conditionnellement de la prison de Rumonge suite à la décision du ministre de la Justice. Environ 200 originaires des provinces lointaines comme Kirundo, Muyinga, Cankunzo, Ruyigi, Karuzi, Ngozi et Bubanza ont été transportés par l’association APRODH jusqu’au chef-lieu de leurs provinces.
Ceux qui proviennent des endroits proches comme Makamba, Rutana, Bujumbura-rural et Bujumbura Mairie se sont arrangés pour regagner leur bercail. Cependant, parmi eux, il y en a qui n’ont pas pu avoir un ticket et qui restent bloqués à Rumonge.
Ils travaillent la terre pour survivre
Justin Sabumbona, chef de zone Gatete, indique que ces détenus bloqués sont estimés à des dizaines. La majorité se trouve sur la colline Mutambara où est implantée la prison de Rumonge. D’après lui, pour survivre, ils travaillent la terre et sont payés par jour. Ils sont pour la plupart hébergés par des anciens locataires de cette prison qui ont déjà des familles sur cette colline de Mutambara. Il ajoute que jusqu »aujourd’hui, on ne déplore aucun problème avec la population locale.
Fidèle Barakamfitiye, un détenu libéré de la commune kibago, province Makamba qui se trouve sur la colline de Mutambara implore les âmes charitables de pouvoir leur octroyer le ticket afin qu’ils puissent regagner leurs familles. Il indique que le ministre de la Justice avait promis un déplacement pour ceux qui seront libérés. Il demande que cette promesse soit tenue.
Certains ne veulent pas retourner chez eux
Régine Bizimana, une habitante de Mutambara indique qu’elle craint la recrudescence des vols à cause de leur présence sur cette colline.
Elle affirme que c’est devenu une tradition que des prisonniers libérés s’installent à Mutambara . D’après elle, il y a même ceux qui ne veulent pas retourner chez eux à cause des forfaits qu’ils y ont commis. Avant d’ajouter : « D’autres préfèrent reste à Rumonge afin de gagner facilement leur vie.
Des dizaines d’anciens détenus se sont déjà intégrés dans la communauté de Mutambara et ont déjà pris femmes sur cette colline. » Sadock Niyokindi de la ligue Iteka à Rumonge demande au ministère de la Justice d’organiser le déplacement de tous les détenus libérés. Selon lui, cela rentre dans la dignité de la personne humaine. Il félicite le travail accompli par l’Aprodh dans le déplacement des détenus.