Dans la matinée du jeudi le 11 août, les femmes détenues à la prison de Ngozi ont déclenché un mouvement de grève. Elles se plaignent qu’elles n’ont pas reçu de farine de manioc depuis deux semaines.
Jeudi 11 août 2011, c’est une matinée pas comme les autres au chef-lieu de Ngozi. Près du nouvel immeuble des bureaux de la province en construction, en face du terrain de football du 4ème bataillon commando, la prison centrale est ébullition. Cette bâtisse héberge actuellement 91 femmes et 13 nourrissons. La plupart d’entres elles sont accusées de meurtres et de vols. Dès l’aube de ce jeudi, la cour extérieure est inondée de pierres qui ont été lancées par ces femmes pour manifester leur colère. Elles viennent de passer deux semaines sans avoir des vivres, surtout la farine de manioc.
La police qui garde la prison est vite intervenue : munis de boucliers et de gaz lacrymogènes, les agents de l’ordre se rendent vite à la prison pour calmer la situation. Des tirs se font entendre autour de la prison. Mais rien n’y fait ; les détenues continuent à crier et à jeter des pierres à l’extérieur de la prison.
La sécurité momentanément perturbée
Les gens qui se rendaient sont obligés de rebrousser chemin, croyant à une attaque menée par des bandes armées sur la prison. Mais après une dizaine de minutes, la police arrête ses tirs et ainsi les travailleurs peuvent reprendre le chemin du travail.
A l ‘intérieur de la prison, les femmes portent des étendards sur lesquels on pouvait lire :« Nous avons le plein droit de réclamer notre repas». Ce dernier est constitué de 350 grammes de haricot et 350 grammes de farine de manioc par jour. Les détenues disent avoir longtemps attendu qu’on leur amène cette farine mais en vain. Elles affirment qu’elles ne sont pas capables de consommer toujours le haricot sans la pâte de manioc.
La directrice de cette prison, Scholastique Ahishakiye dit être au courant de ce problème. Mais elle indique que le problème se trouve au niveau du fournisseur qui a tardé à livrer les vivres. Toutefois, elle promet de faire tout son possible régler la situation. Selon Dieudonné Nzeyimana représentant de l’Association Burundaise pour la Défense des Prisonniers(ABDP) à Ngozi, chaque prisonnier a droit à la nourriture. Il demande à la direction de la prison de stocker les vivres pour qu’il n’y ait plus de rupture.