Des journalistes de la radio Bonesha FM se sont rendus à la prison de Muramvya, ce 28 janvier pour réconforter leur confrère Hassan Ruvakuki qui n’a pas pu passer les fêtes de fin d’année en famille.
<doc2830|right>Selon Adrien Nihorimbere, représentant légal de l’organe responsable de cette station, l’Association Radio Sans Frontières (ARF), la détention de ce journaliste, incarcéré depuis le 28 novembre 2011 pour participation présumée dans des actes terroristes, est injuste : « Il ne faisait que son travail. On devrait le libérer sans condition et c’est ce qu’on demande aujourd’hui », déclare M. Nihorimbere. Son lui, si on essaie de voir toutes les navettes que l’on fait pour suivre son procès ou aller le voir, tantôt à Cankuzo, tantôt à Ruyigi et maintenant à Muramvya, il est clair que c’est une forme d’oppression et de pression exercée contre lui et contre la presse.
« On fatigue sa famille, on fatigue ses confrères, on fatigue la radio Bonesha FM et c’est injuste. On ne punit pas seulement Ruvakuki mais on punit sa famille, on punit ses collègues. Il ne faisait que son travail et le contraire n’a jamais été prouvé », souligne Adrien Nihorimbere. « Si on essaie d’analyser les photos qui sont sur le net, c’est une honte pour quelqu’un qui connait Ruvakuki, c’est une farce de mauvais goût, c’est du montage. Sur la photo, la personne que l’on voit danser derrières des hommes armés et en uniforme militaire – l’une des pièces à conviction ou à charge – est plus costaude que Ruvakuki qui est plutôt maigre », s’insurge-t-il.
Pour le représentant légal de l’ARF, Ruvakuki n’était pas d’ailleurs allé là-bas pour danser mais pour faire son travail : « Il a fait des interviews comme on l’a toujours fait avec tous les protagonistes de la crise burundaise. Tout le monde le sait, pour trouver une information, un journaliste qui a du flair, part souvent sans demander l’avis de son chef. C’est cela le scoop », fait remarquer Adrien Nihorimbere.
Que Ruvakuki soit en prison, ne devrait pas décourager ses proches, ses amis et ses collègues, lance M. Nihorimbera : « […] On a été le voir ce samedi avec toute l’équipe de Bonesha FM pour le réconforter, lui remonter le moral. Il est en bonne santé. On a voulu l’encourager, le consoler, pour que la vie carcérale lui soit moins dure même si elle est toujours dure. »
Adrien Nihorimbere signale qu’ils ne sont pas les seuls : « Il y a beaucoup d’organisations internationales et beaucoup d’associations de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse qui suivent de près son dossier. Il y a par exemple le Comité de Protection des Journalistes, Reporter sans Frontières, l’American Bar Association (l’association américaine du barreau) et d’autres associations qui se mettent ensemble pour donner leur appui. »