Samedi 23 novembre 2024

Société

Prison de Gitega : un établissement qui dégouline

17/01/2015 4

Les habitants de la ville de Gitega en ont marre des déchets qui coulent dans les rues en provenance de la prison. Lesquels dégoulinent jusqu’à quelques mètres de l’hôpital de Gitega.

Pour passer dans cette mare de déchets, c’est un parcours du combattant ©Iwacu
Pour passer dans cette mare de déchets, c’est un parcours du combattant ©Iwacu

Une odeur nauséabonde, une eau stagnante mélangée d’excréments humains, une traînée de déchets coulant dans les caniveaux. C’est ce spectacle, peu reluisant, qui accueille les passants quand ils arrivent sur l’avenue de la Jeunesse dans le quartier Musinzira.Chaque passant se bouche le nez avec une expression de dégoût sur le visage. Pour marcher, il faut chercher un espace un peu humide. Ce qui se révèle un casse-tête dans la mesure où presque toute la route est inondée. Sur les bords de la route, les mauvaises herbes sont vertes. «Si c’était des haricots….», ironise un passant.
Ces déchets se trouvent à peu près 150m de l’hôpital de Gitega et à environ 200m de l’Ecole primaire Musinzira I. D’où viennent-ils? «De la prison!» C’est la réponse qu’on reçoit chaque fois à cette question. En sortant de la prison, ces déchets coulent sur 400m. Sur cette distance, se trouvent des maisons d’habitation, une dizaine de restaurants où les aide- malades achètent la nourriture des patients de l’hôpital, des boutiques et un petit marché. Des mouches tourbillonnent tout autour des marchandises. «Parfois nos fruits sont consommés sans être lavés», souligne une commerçante. A côté, une propriétaire d’un restaurant épluche des bananes. «Nous nous inquiétons pour notre santé mais on ne peut pas faire autrement.» Selon ces mêmes commerçants, cette situation perdure depuis plus d’une année.

Un danger public

Passants, restaurateurs, habitants de ce quartier craignent tous pour leur santé. «Il y a des moments où l’odeur est insupportable. Nous avons envie de fuir», indique une commerçante. «Nos élèves passent sur cette route; nous avons de petits enfants qui s’amusent dans ces déchets», déplore Jacqueline Kamariza, directrice de l’E.P Musinzira I. Tous craignent la résurgence des maladies liées au manque d’hygiène.

«Non seulement ils sont sur la voie publique, ces déchets sont aussi un danger public», martèle Charles Hicuburundi, responsable du service hygiène et assainissement en province Gitega. Selon lui, il avait discuté maintes fois de ce problème avec les responsables de la prison de Gitega mais rien n’a encore changé. «Je pense que cela est dû à la surpopulation de la prison qui contient le triple de sa capacité d’accueil.» Il conseille aux responsables de la prison de construire d’autres puits pour contrôler ce débordement de déchets.

Charles Hicuburundi ajoute que c’est un problème très sérieux car ces déchets risquent de causer la pollution des eaux en aval car ils se déversent dans un ruisseau se trouvant dans la vallée. «La commune devrait prendre la question en main.» Contacté, l’administrateur de la commune Gitega, Valentin Nahimana, a répondu à Iwacu qu’il est en réunion. Emmanuel Niyonkuru, directeur de la prison de Gitega, assure qu’il va en parler avec l’administration locale afin de trouver une solution : «La concertation est pour bientôt mais je ne sais pas quand la solution sera trouvée car cela demande beaucoup de moyens

eau

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Jean-Pierre

    Franchement, le Burundi va vraiment mal. None vya bikogwa rusangi bama bariko bararirimba, vyabananiye no gufashanya n’abasanzwe bapfunzwe birigwa ataco bakora ngo bimbe ibinogo ivyo bintu vyoba birajamwo mmukurindira ko bagira des fausses sceptiques? Ukwo nukutiyumvira kwabatwara iyo prison. Mugabo sibo barundi. None ko batanga akazi baravye uwagwanye canke yemera kugabura umushahara n’umugambwe, ibintu vyogenda neza gute?

  2. MNF

    Pauvre Burundi,«  PETIT PAYS PETITE PENSÉE« , disait un Eminent Pretre Francais ayant travaillé dans l`Archidiocèse de Gitega les Années 1985!
    On attends un Financement des pays développés pour assainir cet endroit : VIVE L `INDEPENDANCE DU BURUNDI !
    Que Dieu bénisse nos Autorités !

    MNF

  3. Magera

    La prison de Gitega, la plus ancienne du Rwanda-Urundi(construite en 1926 soit 4 ans avant celle de Kigali), abrite effectivement dans des conditions les plus inhumaines de la terre plus de 300% de sa capacité d’accueil(chose bizarre: 90 % de cette population ne sait ni lire ni écrire et moins de 1% a bénéficié de l’assistance obligatoire d’un avocat). C’est un lieu d’incarcération complètement oublié. J’entends dire qu’il y a dans ce pays des associations ou autres ligues des droits de l’homme, pourquoi n’ont-elles jamais le courage de pénetrer dans cet établissement. Pourriez-vous Messieurs les journalistes d’ « Iwacu » aller faire un reportage sur la vie à l’intérieur de la prison avant de vous apitoyer sur les sentiers l’environnant?

  4. GASHI

    Et les nombreux elus de Gitega (tous0, ils sont ou…. Honte au gouverneur, a l’admin Gitega et surtout ce directeur de prison. Faudrait le limoger au moins, mai hee il est grand DD le gars!
    Petite solution temporaire: creuser 3 puits communicants de 8 a 12m de profondeur chacun. Utiliser ces prisoniers (a condition de les payer quelque chose SVP). Si le sol en profondeur est dur, faite une profondeur de 5m par exemple. Ceci peut durer des mois en attendant une solution permanente. Choquee

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