La mort d’un prévenu à la prison de Gitega, tué alors qu’il tentait de s’évader, relance la question des moyens de surveillance dans l’établissement.
Selon les sources provenant de l’intérieur de la prison, cette « évasion désespérée » était causée par la peur d’être assassiné par un groupe des durs qui font la loi dans la maison pénitentiaire de Gitega. Depuis son entrée, Floribert Manirakiza vendait du charbon dans la prison pour le compte d’un ami de Pascal, alias « Commissaire Gikashi », incarcéré lui aussi dans à Gitega. On lui avait donné un capital de 10.000Fbu et il n’a pas été capable de tout rembourser. Ces caïds aurait commencé alors à le torturer et le menaçaient de le tuer le soir venu s’il ne rembourse pas les 2.000Fbu qui restaient. Convaincu qu’ils ne bluffaient pas, Floribert a donc choisi de tenter sa chance en s’évadant …
La plupart de ceux qui tentent de s’évader sont des nouveaux venus
Pour Pie Igirukwigomba, commissaire de la police pénitentiaire au prison de Gitega, beaucoup de ces évadés se comptent parmi les nouveaux venus : « C’est le plus naturel des prisonniers. Les nouveaux ne supportent pas facilement l’enfermement. Ils pensent toujours qu’il a un moyen de s’en sorti. Mais c’est du suicide », déplore-t-il. D’après ce même commissaire, ces tentatives d’évasion sont aussi encouragées par le manque des policiers, les détenus étant persuadés qu’ils peuvent déjouer la vigilance des gardes.
Un autre handicap sécuritaire à la prison est l’éloignement des policiers chargés de surveiller cette maison carcérale. Comme il l’indique, ils logent loin de la prison et celui qui est à la garde doit réveiller son remplaçant par téléphone : « Il arrive que ce dernier n’entende pas l’appel sur son téléphone portable et reste endormi. Dans ce cas, le rôle de garde qui devait s’effectuer en 2h 10 min se prolonge en 4h20. Ce qui affecte la vigilance de celui qui veille. Même s’il y’a des téméraires qui s’aventurent à s’évader pendant la journée, c’est surtout la nuit qu’on observe beaucoup de tentatives », a-t-il ajouté tout en demandant que ses hommes aient un abris près de la prison .