La prison centrale de Mpimba compte dans sa parties réservée aux femmes aujourd’hui 235 détenues .Dans une visite effectuée par le personnel du ministère de la Justice de ce vendredi 12 mars dans la dite prison, une détenue n’a pas mâché ses mots : « Nous vivons le calvaire ».
«Nous dormons à même le sol, la prison est pleine. Vous n’avez pas pu entrer dans nos cellules pour le constater. Il y a des femmes enceintes, des personnes âgées, des mamans qui ont des nourrissons. Certaines d’entre nous viennent de passer 5 ans sans comparaître devant la justice, sans oublier celles qui sont ici injustement. La justice ne fait rien, nous voulons savoir où elle en est avec nos dossiers », implore Evelyne Izobiriza, une des locataires de cette prison.
Une autre détenue a invoqué l’insuffisance de la nourriture : « On nous donne presqu’un kilo et demi de farine et de haricot par jour, pour le déjeuner et le dîner, que tu aies des enfants ou pas. Cela n’est pas suffisant ».
Le partie réservée aux femmes dans cette prison censée accueillir 80 personnes, aujourd’hui, elle compte 235 détenues : « Les prisonnières sont au nombre de 235 au total alors que cette partie de la prison ne devrait accueillir que 80 détenues », a fait savoir Ildefonse Ruvahagumye, directeur de la prison centrale de Mpimba.
Malgré les interdictions du directeur de la prison, leur disant de ne pas exposer leurs problèmes mais de remercier seulement : « Mettez à coté vos jargons, et l’une d’entre vous va prendre la parole pour les remerciements seulement. Nos problèmes, c’est entre nous », a-t-il ordonné.
Evelyne n’a pas mâché les mots
Evelyne Izobiriza, c’est elle qui a été choisi pour représenter les autres détenues. Elle n’a pas hésité à braver le mot d’ordre du directeur de la prison.
Dans son discours, elle ne s’est pas contentée seulement de dire « merci ». Elle a présenté ses inquiétudes aussi sur le sujet de la grâce présidentielle : « Nous avons peur que la plupart d’entre nous ne vont pas bénéficier la grâce présidentielle, car nous sommes toujours dans la catégorie des ’’prévenues’’ et cela fait beaucoup d’années que nos procès n’avancent pas. Pour avoir le droit à cette grâce, il vous faut être dans la catégorie des ’’condamnées’’. Beaucoup de femme ici n’ont pas d’avocats et d’autres n’ont pas les moyens pour se payer un avocat », a-t-elle plaidé.
Avant l’arrivée du personnel du ministère de la Justice, le directeur de la prison a demandé aux prisonnières de se comporter comme des ’’êtres humains’’ : «Quand nos invités vont venir, il faut vous lever, les saluer chaleureusement et les accueillir par des danses et des chansons. Il faut leur prouver que vous êtes toujours des ’’êtres humains’’, il faut leur montrer que vous êtes innocentes ». Et de leur faire une confidence : « La ministre vous a amené quelque chose, restez calmes ! »
Lors de cette visite, l’équipe du ministère de la Justice a effectivement apporté quelques vivres pour les détenues. C’était dans le but de célébrer avec ces détenues la Journée internationale des droits de la femme.
Ces femmes détenues de la prison centrale de Mpimba ont profité de cette occasion pour demander à la ministre de la Justice de suivre de près leurs dossiers.