Lundi 23 décembre 2024

Politique

Princesse Rosa Paula Iribagiza : « Qu’il repose en paix mais le combat continue »

26/07/2017 15

Elle déplore la réinhumation du roi Mwambutsa IV Bangiricenge, son père, sans son concours. Elle demande au gouvernement burundais de défendre le caractère public du roi.

Princesse Rosa Paula Iribagiza

Le roi Mwambutsa IV a été réinhumé le 30 juin, cinq ans après son exhumation. Votre réaction.

Nous avons mal accueilli la nouvelle car la famille directe du roi n’a pas été consultée. J’avais demandé le report de l’événement pour donner à la famille le temps de se préparer pour que les cérémonies soient dignes d’un roi. Hélas, il a été inhumé comme « monsieur tout le monde. »

Etes-vous satisfaite du jugement de la Cour fédérale suisse?

Je ne m’y oppose pas. Seulement, le statut du roi n’a pas été pris en compte par la justice suisse. En effet, le roi est un patrimoine national et historique, il appartient à son peuple représenté par l’Etat du Burundi. On ne peut pas ôter l’identité du roi au Mwami Mwambutsa IV Bangiricenge.

Que reprochez-vous à Esther Kamatari qui a tout fait pour que le roi soit réinhumé?

Elle veut se mêler des affaires d’une famille qui n’est pas la sienne. Elle est dans la maison de Kamatari, je suis dans celle de Mwambutsa. Si elle était bien intentionnée, elle aurait dû d’abord me contacter et respecter mon avis. Cela ne se fait pas dans la culture burundaise.

Est-ce que cela ne risque pas de diviser la famille royale ?

Ce n’est pas la première fois que de tels incidents se passent dans la famille royale. Heureusement, il n’y a pas beaucoup de personnes qui sont derrière elle. Une grande partie des proches de la famille a été scandalisée du comportement d’Esther Kamatari qui ne respecte pas les us et coutumes burundais en rapport avec les cérémonies d’inhumation.

Que demandez-vous à l’Etat burundais ?

L’État du Burundi doit prendre ses responsabilités et surtout ses droits de défendre le statut public du roi étant donné que c’est un chef d’État. Le Burundi est un État souverain, il peut saisir la Cour européenne des droits de l’Homme, à partir du moment où les instances juridiques de la Suisse ont été épuisées.

Comment le faire?

Il suffit de préparer un rapport et de saisir cette cour. C’est prévu par ses lois. Un État qui a été lésé par un autre État, peut saisir la Cour européenne des droits de l’Homme.

En quoi cette démarche que vous demandez à l’État vous sera utile?

Elle nous sera utile dans la mesure où on va restituer le statut public du roi, parce que pour le moment son identité a été bafouée. Il est inacceptable qu’on lui retire son statut de roi parce que c’est un patrimoine national, c’est notre mémoire, c’est notre histoire.

Est-ce que vous voulez qu’on l’exhume de nouveau et que l’on rapatrie ses restes?

Cela prendra le temps que ça prendra. Une fois que l’on aura restitué son statut de roi, il pourra rentrer et être réhabilité auprès de son peuple, comme il l’avait souhaité le 10 juillet 1972 : « Si mon peuple m’appelle, je rentrerai. »

Vous vous opposez à ceux qui disent que la Cour fédérale suisse a respecté le testament du roi?

Exactement, parce que le roi ne s’appartient pas. il appartient à son peuple. Par conséquent, le testament n’a pas lieu d’être. La justice suisse n’a pas voulu tenir compte du statut public du roi. Prenez-le
cas du roi Kigeli V du Rwanda qui vient de mourir. Il avait mis dans son testament qu’il ne souhaitait pas rentrer au Rwanda. Son neveu qui se trouve aux Etats-Unis a porté plainte auprès de la justice américaine contre la sœur du roi qui voulait que le roi Kigeli V rentre en accord avec le gouvernement rwandais. Figurez-vous que la justice américaine a donné raison à la sœur du roi qui avait eu l’accord du gouvernement rwandais pour rapatrier le corps du roi. Il a été rapatrié et inhumé avec honneur, puisqu’il fait partie de l’histoire du Rwanda.

Pour le moment, on est satisfait que le corps du roi Mwambutsa IV repose en paix plutôt que de rester dans les pompes funèbres. Qu’il repose en paix mais le combat continue.

Forum des lecteurs d'Iwacu

15 réactions
  1. Jean Hagerimana

    Cette Princesse devrait savoir que le gouvernement actuel ignore Ubuntu dont l’honnarable Mwami garantissait aux Barundi ses Filles et Fils. Sa fille me semble egoiste
    0u peu instruite sur la Noblesse de Coeur sans parler de l’histoire du Burundi sa Partie.

  2. Nahayo

    Princesse déchue de votre statut par votre propre père a cause de votre comportement indigne, notre roi n’est pas a vendre au cndd-fdd qui se fiche de toi comme d’une guigne. Tu veux un autre mandat a Kigobe? Ce n’est pas le gouvernement issu de ton parti qui fera appel au jugement rendu par le tribunal fédéral suisse. Désillusionnez vous.

    « Elle veut se mêler des affaires d’une famille qui n’est pas la sienne ». Justement les affaires sont les siennes car wewe so yari yaguciye naho witwaza les us et coutumes du Burundi utazizi. Urabaza igicibwa ingene vyagenda. Tu veux une parodie justice pareille a celle du cndd fdd en Suisse? Non la bas la loi est respectée
    Vous pataugez Mme tantôt vous dites que le roi est un patrimoine national -ce qui est vrai- et quelque part plus loin vous voulez en faire un patrimoine familial -ce qui est inadmissible- surtout si cette famille est représentées par toi,qui a vendu ton âme a un parti politique.

  3. Nduwayo Christine

    La princesse Iribagiza oublie de dire que le jugement suisse lui a donné un délai pour venir enterrer son papa royal mais qu’elle ne s’est pas manifesté..parce que ça lui coutait de l’argent ! Et pourtant elle vend les biens de son défunt papa royal et les dépense à autre chose qu’à enterrer son père…demander combien elle a vendu une propriété au commerçant Biranyuranwa…ses enfants dont Louise Muhirwa n’est pas d’accord..elle serait entrain d’attaquer cette vente en justice car sa mère ne partage avec personne…Iwacu s’il vous plait creusez plutôt ce dossier en profondeur…vous verrez qu’il y a plus d’opportunisme matérialiste que l’amour d’une fille pour son père.
    Ceci dit, je pense personnellement que le roi appartient à l’histoire du Burundi …mais il y a des façons de s’y prendre…avoir la décence d’enterrer son père quand on a la possibilité quitte à poursuivre la procédure de rapatriement plu tard car BON SANG …ce roi devait être enterré quand même et comme la princesse Iribagiza a attendu que les délais lui accordés par la justice suisse soient dépassés pour réagir..la princesse Kamatari l’a fait à ses frais…on devrait la remercier.

    • KABADUGARITSE

      Vous roulez pour qui, Madame!!!

    • Arsène

      @Nduwayo Christine
      Vous donnez une information qui conforte ce que je pensais. Dans mon commentaire précédent (infra), je soulevais que Madame Iribagiza a de bonnes raisons de s’insurger contre le testament de Mwambutsa puisque celui-ci l’a exclu de l’héritage. Je reprends l’extrait du testament:
      « J’exhérède totalement au surplus mon épouse, Sa Majesté Mwamikazi Baramparaye, sus-nommée et mes deux filles légitimes, Son Altesse la princesse Rosa Paula Libagiza Mwambutsa […] et Son Altesse la princesse Regina Mwambutsa.
      Par ailleurs, j’exprime ici ma volonté expresse que ma dépouille mortuaire reste en Suisse et qu’en aucun prix elle soit transportée au Burundi , ni en un autre pays quelconque.
      En effet, ma volonté est d’être enterré au cimetière de Meyrin, Canton de Genève, celui de ma commune de domicile, donc en Suisse, pays qui m’a accordé d’abord asile, puis le séjour et enfin un permis d’établissement. »
      Vous dites que Madame Iribagiza a vendu des biens laissés par son père? Je n’en reviens pas; c’est plus que renversant, c’est scandaleux. Si c’est vraiment le cas, l’acharnement autour des restes de Mwambutsa cacherait d’autres enjeux.
      Au fait, à la page deux du testament de Mwambutsa (juste le paragraphe précédant celui que j’ai reproduit ci-haut), ce dernier est on ne peut plus clair:
      « J’institue par les présentes, pour ma seule et unique héritière universelle ma dévouée compagne depuis environ neuf ans, avec laquelle je demeure à Meyrin (Canton de Genève) ; 31 Avenu de Vaudagne, Mademoiselle Erika Regenfelder, sus-qualifiée, et lui donne et lègue, en conséquence, la totalité des biens composant ma succession future, tant meubles qu’immeubles, sans exception aucune ». C’est après avoir désigné l’unique héritière que Mwambutsa a clairement précisé qui étaient exclues. Madame Iribagiza, qui figure en bonne place parmi les exclues, n’a aucun droit sur la succession: elle a été disqualifiée.
      Cet amour qu’elle a pour les restes de son père ne semble pas avoir été senti par le concerné.
      Dans mon dernier commentaire, je demandais à Madame Iribagiza de ne pas nous faire supporter des frais d’avocats supplémentaires. Si elle devait porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme, qu’elle entreprenne cette démarche à ses frais et non aux frais du contribuable.
      Un dernier conseil, puisqu’elle a dit avoir accepté le jugement du Tribunal fédéral suisse: tant que le jugement est définitif, que Madame Iribagiza accepte également la validité du testament vu que c’est justement cette validité que confirme le jugement. Si ce que dit Madame Nduwayo est vrai, sera illicite toute vente des biens de Mwambutsa par quiconque autre que Madame Regenfelder.

  4. Caroline Niyonsaba

    La princesse Rosa Paula Irabagiza à tout a fait raison de s’insurger contre l’ état la Suisse , sa cousine Esther Kamatari ( ses avocats burundais et suisse ) qui ont pris des décisions sans son consentement . Mettez vous à sa place hors mis le caractère public de son père Nyakubwa Mwabutsa IV , ce dernier c’est son père de sang , elle est la chair de sa chair, c’est vraiment incroyable que l’on se permet de prendre des décisions à sa place .
    Son altesse à tout à fait raison de saisir la cours Européenne , et si on se référé à ce passage : « Ici on voit clairement que Madame Iribagiza a de bonnes raisons de dire que le testament n’a pas lieu d’être. A l’appui de son propos, elle cite les paroles de Mwambutsa prononcées en juillet 1972. « Si le peuple m’appelle, je rentrerai », disait-il. Le peuple ne l’a pas fait et le 14 février 1977, il signait son testament (supra). » Mais les temps on changé nous exactement à 40 ans après sa mort et nous ne sommes plus sous le régime de Bagaza

    J’espère que la cour Européenne de justice sera plus humaine et plus juste que celle de la Suisse .
    Nous lui souhaitons du succès .

    • Arsène

      @Caroline Niyonsaba
      Vous avez extrait un passage de mon commentaire et vous vous y êtes appuyée dans le sens autre que mon propos. Quand je dis que Madame Iribagiza a de bonne raison de dire que le testament n’a pas lieu d’être, je ne veux pas dire qu’elle a raison de le contester; c’est tout le contraire: le a tort.
      La bonne raison est que si le testament pouvait être annulé, cela signifierait qu’elle aurait droit à l’héritage, ce à quoi elle n’a pas droit tant que le testament restera valable.
      Le texte du testament est accessible ici:
      http://royaume-du-burundi.e-monsite.com/pages/histoire/le-testament-du-roi-mwambutsa-iv.html

  5. JOSHUA 2015

    Parfaitement bien dit !!!!!!

  6. KAMA

    Laisser notre roi bien aimé se repser en paix en suisse comme il l’a souhaité

    • KABADUGARITSE

      Ce serait capturer sans combattre. Courage à Rosa Paula.-

  7. Arsène

    Avec tout le respect que j’ai pour Mme Iribagiza, je pense que le jugement du Tribunal fédéral – qu’elle dit accepter par ailleurs – donne à Mwambutsa les honneurs qui lui sont dus.
    Les choses ne sont pas présentées clairement par Madame Iribagiza: « Un État qui a été lésé par un autre État, peut saisir la Cour européenne des droits de l’Homme. » Elle a raison dans ce propos. Même une personne peut saisir la CEDH et il arrive qu’ils obtiennent gain de cause. Seulement, Madame Iribagiza ne devrait pas impliquer la Suisse dans ce conflit qui les opposait, elle et le gouvernement du Burundi, à Madame Kamatari. La Suisse n’a rien à voir là-dedans.
    Madame Iribagiza dit:

    « […] parce que le roi ne s’appartient pas. il appartient à son peuple. Par conséquent, le testament n’a pas lieu d’être. La justice suisse n’a pas voulu tenir compte du statut public du roi. »
    Je tire l’enseignement suivant dans ce propos:
    Dans la mesure où Madame Iribagiza reconnaît le statut public de Mwambutsa, un statut qui, selon elle, fait qu’il appartienne au peuple, elle ne peut pas nier le droit de Mme Kamatari à défendre le testament de son Oncle, feu Mwambutsa.

    « Elle [Mme Kamatari] veut se mêler des affaires d’une famille qui n’est pas la sienne. Elle est dans la maison de Kamatari, je suis dans celle de Mwambutsa. »

    Selon le propos de Mme Iribagiza, tout citoyen lambda a son mot à dire sur les restes de Mwambutsa, ce qui donne raison à Madame Kamatari.
    Une autre question qui mérite d’être posée est celle de savoir comment, Madame Kamatari – que Madame Iribagiza dit être éloignée de la famille de Mwambutsa – a pu connaître l’existence et le contenu du testament.

    Toujours selon Mme Iribagiza, « […] le testament n’a pas lieu d’être. » Je trouve curieux ce propos. C’est en lisant le testament que l’on peut avoir des doutes quant à la sincérité de Mme Iribagiza. Je reproduis ci-après un extrait dudit testament. Mwambutsa dit en substance:

    « J’exhérède totalement au surplus mon épouse, Sa Majesté Mwamikazi Baramparaye, sus-nommée et mes deux filles légitimes, Son Altesse la princesse Rosa Paula Libagiza Mwambutsa […] et Son Altesse la princesse Regina Mwambutsa.
    Par ailleurs, j’exprime ici ma volonté expresse que ma dépouille mortuaire reste en Suisse et qu’en aucun prix elle soit transportée au Burundi , ni en un autre pays quelconque.
    En effet, ma volonté est d’être enterré au cimetière de Meyrin, Canton de Genève, celui de ma commune de domicile, donc en Suisse, pays qui m’a accordé d’abord asile, puis le séjour et enfin un permis d’établissement. »

    Ici on voit clairement que Madame Iribagiza a de bonnes raisons de dire que le testament n’a pas lieu d’être. A l’appui de son propos, elle cite les paroles de Mwambutsa prononcées en juillet 1972. « Si le peuple m’appelle, je rentrerai », disait-il. Le peuple ne l’a pas fait et le 14 février 1977, il signait son testament (supra).

    Madame Iribagiza cite le cas du roi Kigeli V. Sans avoir lu la copie du jugement, ce serait difficile de faire un commentaire solide. Par contre, en ce qui concerne l’arrêt du Tribunal fédéral suisse dans cette affaire, les choses sont très claires. Le Tribunal s’est basée sur la loi Suisse. Mwambutsa était réfugié en Suisse et protégée par la loi suisse. Si cela n’avait pas été le cas, le Justice suisse aurait été incompétente.

    Voici ce que dit le Tribunal fédéral (Extrait de l’arrêt):

    Chaque personne a, dans les limites de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs, le droit de disposer de son propre cadavre. Ce droit permet ainsi à une personne de déterminer la forme des funérailles ainsi que le mode et le lieu d’inhumation, l’être humain ayant, quel que soit le rang qu’il a occupé dans la société, un droit constitutionnel à un enterrement et à une sépulture décents.
    La personnalité finit par la mort (art. 31 al. 1 CC) et n’est alors en principe plus protégée. Le droit de disposer de sa dépouille s’éteint ainsi au décès, si bien que personne ne peut le faire valoir au nom du défunt.
    Il en découle que le droit des proches n’intervient que si le défunt n’a pas pris de décision, écrite ou orale, sur le sort de son cadavre.
    De même, les proches doivent se voir reconnaître le droit d’agir en leur propre nom afin de faire respecter la volonté dûment exprimée par le de cujus au sujet du sort de sa dépouille (JEANDIN, in Commentaire romand, Code civil I, 2010, n. 27 ad art. 28 CC).
    Source : Arrêt du Tribunal fédéral n° 5A_906/2016 du 28 avril 2017, [online]:.
    http://www.servat.unibe.ch/dfr/bger/170428_5A_906-2016.html

    Pour finir, J’exhorte Madame Iribagiza de comprendre la souffrance des citoyens burundais qui peinent à se nourrir, des élèves qui n’ont pas de manuel scolaire, etc. Le contribuable burundais a déjà payé malgré lui, plus de 150’000$ en frais divers dans cette affaires. Nous avons assez dépensé comme ça. En outre, exhumer Mwambutsa pour le remettre en terre après cinq ans ne lui fait pas honneur, bien au contraire. Accepter le jugement et faire profil bas serait une preuve de sagesse.

    • Leon

      Bien dit

    • KABADUGARITSE

      150.000 dollars c’est rien par rapport au titre de notre monarque et à tout ce qu’il a accompli pour la nation burundaise. Je me dis ainsi que nul ne peut statuer sur l’événement à la place du peuple burundais et à la famille royale.-

    • Caroline Niyonsaba

      Merci de prendre compte du droit de filiation,
      D’abord Irabagiza Rosa Paula fille du roi Mwabutsa IV, dernière vivante de cette grande famille puis vient Esther Kamatari, Ndikumana Pacelli , toi et moi ( le peuple )

      • Stève NDIKUMWENAYO

        Et la Justice a tranché. Respectez ou faites appel. Mais laissez le Souverain se reposer pour le moment. Urwo rukundo mumukunda kugeza aho mwomuzura kabiri kose ni urwa mumpekure…

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