Le 13ème bataillon du contingent burundais de l’AMISON est prêt pour la Somalie et C’est jeudi le 24 novembre que les 850 militaires, dont une dizaine de femmes, ont eu leurs certificats des mains du ministre de la Défense et des Anciens Combattants et de l’ambassadeur des Etats Unis au Burundi.
<doc2119|left>Les quelques militaires approchés pour avoir leurs impressions sur leur prochaine mission n’ont pas voulu délier leur langue, la réserve des corps habillés oblige. « Prenez vos chapelets et priez pour nous », lance l’un d’entre eux tenant son certificat, une sorte de visa pour la Somalie.
« La mission qui vous attend est une mission noble et honorable qui pourrait produire des casses dans le camp ami », avertit le le ministre burundais de la Défense, le Général Major Pontien Gaciyubwenge. Il a invité toute l’assistance à observer une minute de silence en honneur aux soldats burundais tombés dernièrement sur le champ de bataille à Mogadiscio, une longue minute de réflexion sur le sens de l’engagement, du sacrifice et de l’honneur. Il qualifie les dernières pertes de ’’fatale tragédie’’. « Ceci nous rappelle que la mission qui vous attend en Somalie est une mission militaire qui requiert une application stricte des consignes des techniques et des connaissances acquises ».
Selon Mme Pamela Slutz, ambassadeur des Etats Unis au Burundi, le Burundi joue un rôle primordial par sa contribution au maintien de la paix en Somalie, ’’ce qui est tout à fait remarquable au vu des défis que le Burundi doit relever dans sa propre consolidation de la paix et sa reconstruction après une décennie de conflits internes’’.
Il faut saluer, poursuit-elle, la décision du gouvernement burundais de rester ferme face aux défis à relever afin d’assurer la sécurisation des zones conquises à Mogadiscio: « Le gouvernement américain apprécie et salue les efforts du gouvernement burundais pour cette contribution extraordinaire».
« Celui qui ne se sent pas offensé par l’offense faite à d’autres hommes, celui qui ne ressent pas sur sa joue la brûlure du soufflet appliqué sur une autre joue, quelle qu’en soit la couleur, n’est pas digne du nom d’homme ». Cette célèbre phrase de l’homme politique et poète cubain, José Marti, repris par le ministre burundais de la Défense dans son discours, résume l’engagement ferme et toute la détermination du gouvernement burundais dans son soutien à l’AMISOM (African Mission in Somalia).
Jusqu’à 23 bataillons…
<doc2118|right>Les cérémonies se sont déroulées au Centre de Formation pour le Maintien de la Paix de Mudubugu (nord ouest du Burundi). Cette formation était assurée par des instructeurs militaires dans le cadre du programme ACOTA (Africa Contingency Operations Training and Assistance) appuyé par le Département d’Etat américain.
Ce Centre de Formation pour le Maintien de la Paix de Mudubugu vient d’être étendu pour recevoir plus de militaires à former. Après ce 13ème bataillon, un autre est déjà près pour s’initier aux différentes techniques de combats sous l’encadrement d’anciens légionnaires et de commandos des Forces spéciales, dont d’anciens marines. Leur programme va jusqu’en 2013 pour la formation de 23 bataillons. Les nouveaux bâtiments ont été officiellement inaugurés par le ministre burundais de la Défense et l’ambassadeur des Etats Unis au Burundi, Mme Pamela Slutz.
Parmi les hôtes de marques, le représentant de l’Union Africaine (U.A.), de l’Union européenne, des délégués des Pays bas, du Royaume Uni, de la France, du Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB) et de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). Avant les discours de circonstance, ces invités ont assisté aux exercices de tir supervisés par les instructeurs du programme ACOTA et aux techniques, un peu singulières de self défense… ‘’au féminin’’, sous l’encadrement des femmes soldats venus de la Hollande.
Mme Pamela Slutz a également rendu hommage aux soldats burundais tombés sur le champ d’honneur lors de la récente offensive contre les combattants d’Al Shabaab : « Ils en ont payé un lourd tribut et les Etats Unis sont déterminés à appuyer la consolidation des capacités de l’Afrique à trouver des solutions à ses problèmes».