L’Olucome estime que la prière de Bwoga organisée par le parti au pouvoir est une malversation économique. Pour certains partis d’opposition, ces cérémonies sont organisées aux frais de l’Etat et paralysent le pays. Pour d’autres, «c’est plutôt une activité à encourager».
A Bwoga en province de Gitega, la prière interconfessionnelle de trois jours pilotée par le Cndd-Fdd a commencé ce mercredi le 16 août. Les membres du Parlement, du Gouvernement, les hauts cadres du pays, d’éminentes personnalités religieuses et certains fonctionnaires de l’Etat ont pris part à cette grand-messe.
Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, crie au scandale et soutient que le pays perd énormément. Il avance un chiffre de plus de 80 millions de Fbu. «C’est sans compter un manque à gagner, du temps perdu par les participants pendant trois jours. »
Selon lui, c’est paradoxal d’organiser de telles festivités au moment où la population croupit dans la misère. «Le Burundi se classe parmi les trois pays les plus pauvres au monde et les Burundais survivent avec un maigre revenu de 284$ par habitant par an.»
D’après lui, ces activités se déroulent pendant les heures de service. Le président de l’Olucome déplore que le parti au pouvoir mobilise la plupart des fonctionnaires. Ils s’absentent au travail et participent à ces prières. En plus de cela, des moyens financiers et matériels sont mobilisés.
Selon lui, les déplacements et les séjours des membres du Parlement, du Gouvernement et les hauts cadres sont à la charge de l’Etat. Les frais de mission et le carburant sont distribués. Il indique que plus de cent véhicules de l’État seraient déployés, des dignitaires, leurs gardes, leurs chauffeurs, le carburant, des frais de mission pour chacun, etc.
Pour Gabriel Rufyiri, ces dépenses et le temps perdu sont des formes de malversations économiques et financières car cette activité n’est mentionnée nulle part dans la loi burundaise. Il trouve que ce genre de cérémonies pourrait se dérouler le week-end sans gaspiller les fonds et le temps.
«La vie du pays est complètement arrêtée»
Selon Phénias Nigaba, porte-parole du Frodebu, cette prière est une propagande déguisée du parti au pouvoir. Et cette activité est illégale : «La loi sur les partis politiques est claire. Un parti politique n’est pas une confession religieuse.»
D’après lui, cette activité revient aux confessions religieuses et non aux partis politiques. Il ajoute que les frais utilisés dans cette prière sont des impôts et des taxes de la population. Selon lui, les membres du Cndd-Fdd n’ont pas donné des contributions pour organiser cette prière.
Par le fait que tous les gouverneurs et les administrateurs communaux participent à ces festivités, la population se retrouve privée de certains services : «La vie du pays est complètement arrêtée.»
Le porte-parole du Frodebu affirme que le parti au pouvoir se sert des prières d’action de grâce pour jeter de la poudre aux yeux des Burundais. « Si tous les partis politiques organisent les prières pendant les jours de travail de 8 heures et demie jusqu’à 16 heures et demie, quand les Burundais vaqueront-ils à leurs activités ? », s’interroge Phénias Nigaba.
D’après Hamza Venant Burikukiye, président de Capes+, cette prière n’est pas obligatoire. «Il n’y a pas de contraintes pour y aller et le rythme des activités n’a pas changé à Bujumbura.» L’Etat ne perd pas «car les gens vaquent à leurs activités comme d’habitude. »
D’après lui, la prière devrait être quotidienne. «Trois jours de prière par an, ce n’est pas grave et cette prière est plutôt à encourager», soutient-il. Le porte-parole du Cndd-Fdd n’a pas été joignable.
L’Etat burundais devriez être laïque,car il y a chretiens et musulmans.Depenser les finances de l’Etat pour des activités religieuses du parti -Etat CNDD-FDD serait l’objet de poursuite judiciaire dans d’autres pays democratiques.L’opposition burundaise est à l’agonie,et c’est vraiment regrettable .Debout peuple burundais ou vous perissez de pauvreté.
Je suis chrétien, mais cela ne m’empêche pas de penser que certains ont transformé la prière en outil de conquête et de conservation du pouvoir. A défaut d’acquérir l’arme nucléaire (comme en Corée du Nord) pour imposer sa force et sa loi au monde, on fait recours à la prière pour au moins influencer les esprits les moins avertis. Si je me trompe, que Dieu me pardonne.
Visiblement la croisade n’a pas dure assez longtemps ,resultat:le Burundi a été refusé à la SADC,et cela malgré la « sortie » de quelques heures en Tanzanie.
Je l’ai dit ,deux semaines de croisade c’est le minimum, fera t on mieux en janvier?
Et si on faisait carrément …… 1 mois de croisade ,y aurait sans doute des miracles ,des arcs en ciel , des apparitions ?en plus ce serait tres bon pour le tourisme domestique.
Quand tout le monde va vers le déréglement, quiconque s’arrête, fait remarquer comme un point fixe, l’entêtement des autres.
La laïcité de l’Etat où la mettez vous?
Mais j’oubliais que nous étions dans une république bananière
Quoi? Vousn’aimez pas les bananes? Moi si!
« Aho babiri bakoraniye kw’izina ryanje nanje niho mba ndi ». Iryo ni Ijambo ry’Imana, n’en déplaise à cette Star de la parlotterie médiatique qu’est GR. Il cherche sa visibilité à outrance, Pub exige!!! Si non, il n’ignore pas que les bienfaits de la prière sont plus loin supérieurs à ces quelques 80 zimutera gufyra amaso. Mais il oublie que les Hôtels, Restaurants et Guest Houses de Gitega se sont frottés les mains, avant et pendant cet evenement; et je précise: il en va du bien du fisc et du citoyen, OBR niyababwira ko umwimbu wiyongereye muzoce mwumva ingene l’autre Star de la parlotterie médiatique Faustin Ndikumana yiyamamura, asayangana ko « amahera » atinjira.
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Ces agissements pseudo-religieux sont anticonstitutionnels. OLUCOME devrait saisir la Cour constitutionnelle pour qu’elle se prononce sur l’inconstitutionnalité de ces croisades d’Etat. Hélas, on peut devenir comment elle va trancher. D’après le journaliste néerlandais, Olivier van Beem, qui a reçu les confidences de l’homme fort du régime, Willy Nyamitwe, sur le mensonge d’Etat du troisième mandat, la Cour constitutionnelle a été achetée pour quelques casiers de limonade par semaines (chrétiens born-again il était hors de question d’offrir de la bière) ainsi que par le poste d’Administrateur à la Brarudi. Ces bondieuseries de Gitega et ailleurs ne devraient leurrer personne. On reconnaît l’arbre à ses fruits, dit la sainte bible. Or les fruits du régime chrétien d’origine divine sont amers : des milliers de jeunes massacrés, mutilés, torturés, castrés, violés (les mamans devant leurs enfants et les filles devant leurs pères), embastillés et exilés pour le crime d’avoir une opinion différente d’abord et d’être de la mauvaise ethnie ensuite. Si c’est cela le christianisme, que l’Imana de nos ancêtres nous en garde.
Ne nous perdons pas :
1 Quel est l’objectif réel de ces prières ?
2 Constatons-nous des changements de comportement de ces responsables qui y ont pris part pour l’intérêt du pays et de sa population ?
3 Est-ce une campagne déguisée qui démarre ?
Etre pour ou contre ne veut rien dire si on ne démontre pas objectivement le pourquoi. Soyons pragmatiques.
Je ne comprends pas comment/pourquoi Hamza Venant Burikukiye veut nous convaincre que « L’Etat ne perd pas car les gens vaquent a leurs activites comme d’habitudes » ALORS QUE LES MEMBRES DU PARLEMENT, DU GOUVERNEMENT ET LES HAUTS CADRES ET CERTAINS FONCTIONNAIRES DE L’ETAT VIENNENT DE PASSER MERCREDI, JEUDI ET VENDREDI EN PRIERE A GITEGA.
Pour convaincre Burikukiye, il suffirait de calculer combien toutes ces personnes gagnet pendant 3 jours.
@Stan Siyomana
Peut-être que cette activité est considérée comme du Team building par ses initiateurs (et pourtant j’ai été recalé lors de mes études d’avocat du diable)!
Cher Gabriel Rufyiri,
Pour un chrétien comme vous l’êtes, un Born-again de premier rang autrefois chez David, devrait plutôt encourager telles séances. La prière est le moyen le plus important de recueillement, de et de régénération. L’épouse du Feu Bagaza en a dit « Tout être humain peut se tromper, oublier, négliger, … »! Ce n’est que dans la prière que l’on se rend compte de ses erreurs, oublis, négligences, …
S’agissant de la malversation économique, dans d’autres pays il y a les « National Holidays » où tous les fonctionnaires (de l’Etat, du Secteur privés, professionnels) partent en vacances. Je pense qu’il aurait plutôt plaidé pour que le Gouvernement quelques jours des vacances nationales pour que les fonctionnaires trouvent le temps de se rafraîchir. Cela diminuerait le stress et améliorerait la production. Grabriel Rufyri oublie que ce genre d’événement est un autre moyen de distribuer l’argent car c’est du « Tourisme domestique ».
La séparation de l’Eglise (ou des églises) et de l’Etat est un principe sain, on peut « rafraîchir » les fonctionnaires autrement que par la prière. Et puis ce genre d’organisation risque de déboucher sur des discriminations, que faites-vous des laïques ou des athées?
Pour votre compréhension du mot « laïc »: « …il y a dans l’Église, parmi les fidèles, les ministres sacrés qui en droit sont aussi appelés clercs, et les autres qui sont aussi appelés laïcs » (Can. 207 § 1). Le Burundi est une République laïque, elle n’est pas confessionnelle étant donné que « une confession religieuse se crée, s’organise et exerce librement ses activités… ». Ce sont les principes d’indépendance et « de non ingérence qui s’appliquent en harmonie avec les principes nécessaires de coopération, de collaboration et de complémentarité entre les confessions religieuses et l’Etat ». La prière de Bwoga n’a lésé aucune confession religieuse au niveau des principes parce qu’elle était pour tous (sans distinction de religion).
Cher Ntsimbiyabandi, il s’agit ici de votre compréhénsion du mot laïc et qui est celle réservée aux chrétiens, la mienne est autre, pour moi être laïc c’est ne pas être sous domination ou influence de l’avis d’autrui ou surtout d’une religion, quelle qu’elle soit – être laïc, c’est être vigilant et défendre toujours l’indépendance de la société civile à l’égard des institutions religieuses et du domaine religieux de façon générale – lorsque l’Etat organise des journées de prières pour les fonctionnaires, il blesse ce principe de laïcité, ce n’est plus un Etat laïc mais un Etat sous influence…