Les importateurs semblent avaler la pilule face à l’instauration de nouveaux frais introduits par le concessionnaire du port de Bujumbura, Global Port Services Burundi (GPSB). Les consommateurs eux tapent du poing sur la table.
Depuis avril, GPSB s’est doté d’une machine capable de manutentionner les containeurs. Mais c’est un service payant. GPSB perçoit 174.365 Fbu sur un container dont le poids est supérieur à 20 tonnes, 98.066 sur un container dont le poids est compris entre 15 et 20 tonnes et 16.000Fbu pour un container vide (Iwacu n°373). La facture serait même plus salée, si l’on en croit les déclarants qui sont les intermédiaires entre les importateurs et l’OBR. Les déclarants parlent de coûts additionnels.
A la chambre fédérale du commerce et de l’industrie du Burundi (CFCIB), Pacifique Sibomana, secrétaire général, s’inscrit en faux contre la double manutention dont se plaignent les déclarants. « Avant l’introduction de la machine, la CFCIB a été associée. On nous a expliqué son fonctionnement et son bien-fondé. La facturation n’est pas si énorme et est supportée par l’importateur. » Pour lui, avec la nouvelle machine, l’importateur gagne du temps. Et de rappeler que « le temps c’est de l’argent. »
L’importateur Luc Nyandwi dit lui que ce qui se passe au port ne le concerne pas. Il bénéficie des avantages du nouveau système de dédouanement dit « single customer ». Ses marchandises sont dédouanées à Dar-Es-Salaam et vont directement dans son entrepôt.
Mais Cyriaque Ndayisaba, importateur et secrétaire exécutif de l’Association des Commerçants du Burundi (ACOBU), parle lui de frais supplémentaires décidés unilatéralement par GPSB. Il ne comprend pas comment la douane peut autoriser la sortie des marchandises du port, mais que ce soit GPSB qui bloque les camions pour ces pesages superfétatoires, mais onéreux. « Il faudrait une rencontre avec GPSB pour qu’il nous explique la plus-value de cette machine ».
Les consommateurs inquiets
Comme défenseur et protecteur des droits des consommateurs, Noël Nkurunziza, président d’Abuco-TI, s’inquiète du comportement de certains services et opérateurs économiques qui dans leurs activités provoquent des coûts additionnels alors que ces derniers seront à la fin supportés par le consommateur.
Selon lui, s’il était avéré que la société GPSB encaisse plus de ressources et paye l’impôt d’exploitation, elle ne pourra aucunement remplacer ce que payaient les consommateurs des produits ayant passé par son service. Les conséquences des coûts additionnels peuvent se manifester dans le très court terme. Il y aura flambée des prix face à un consommateur dont les moyens n’ont pas conséquemment augmenté. Suivra une diminution de la consommation, et partant, la chute de revenus des opérateurs économiques. Au final, l’OBR encaissera moins d’impôts et de taxes.