Des jeunes enfants mineurs, en uniformes du parti au pouvoir, qui scandent les dates 1965, 1972, 1988, 1993… Toute l’histoire douloureuse y passe. Les jeunes vont jusqu’à mimer l’égorgement du président Ndadaye. Les ennemis, « tels des poux dans une culotte rôdent ». Des paroles violentes. La vidéo est glaçante.
« Manipulationmentale , endoctrinement haineux, lavage de cerveau, embrigadement des enfants ? » Les gens s’interrogent.
Que deviendront-ils ? Après, l’on s’étonne des résultats désastreux de nos enfants. Leur place est à l’école et non dans des manifestations politiques. C’est normal et légitime que des enfants connaissent l’histoire de leur pays. Mais tout dépend de la matière, du cadre et de l’aptitude de celui qui transmet les connaissances.
Identifier les auteurs des événements qui ont endeuillé le pays n’est pas du ressort de ces enfants, encore moins de leur encadreur qui apparaît à la vidéo. La Commission nationale pour la Vérité et la Réconciliation est à l’oeuvre. Elle seule est habilitée à faire la lumière et établir la vérité sur les actes graves commis au cours des conflits cycliques qui ont endeuillé le Burundi dès l’indépendance. Elle seule pourra qualifier les crimes, établir les responsabilités et l’identité des coupables et des victimes.
Les enfants sont « vierges ». Ailleurs on préserve autant que faire se peut cette innocence. Les policiers recouvrent par exemple les scènes du crime.
Certes, la Vérité est importante, loin de moi l’idée de prôner que l’on cache notre triste histoire. Mais il y a un temps pour chaque chose. Il faut laisser ce rôle aux professeurs d’histoire.
Qui a mandaté l’homme qui apparaît à la vidéo en train d’encadrer ces enfants ? Des voix disent que c’est un militant zélé qui ne mesure pas l’impact de ces chansons.
Les leaders politiques devraient être très vigilants pour encourager les messages qui contribuent à promouvoir l’unité, la tolérance, la cohésion, la solidarité, l’entraide, le développement socio-culturel et économique, etc. Surtout pour le « Burundi de demain ».
Sa haine deborge et se deverse sur des gosses. Mais c’est notre nouvelle poesie. Apres Umuduri de Nkeshimana et la guitare de Canco, c’est juste ca qui nous reste.
Mais quand vous ériger des monuments à Kibimba ou je ne sais où encore afin d’immortaliser les crimes à l’endroit d’une catégorie de la population en 1993, ce n’est pas de la haine, c’est pour se souvenir!
Quand vous organisez ceci, vous chantez « plus jamais ça » en parlant de 1993 toujours, ce n’est pas de la haine, c’est pour éviter que cela se répète.
Mais quand on parle de de se souvenir des autres périodes sombre de l’histoire qui a touché d’autres catégories de la populations, vous vous élevez pour crier que c’est la haine, c’est se venger, ……
Tiens, cela me rappelle étrangement qu’après les massacres de 1972, il était interdit de faire le deuil. Si on le faisait, on était accusé de tous les maux!
Je pense ko hariho akarwi gato kakoze ibibi vyinshi mu burundi kama na taryo karwana kugira ivyo bakoze ntibije ahabona.
Barabishoboye umwanya muremure mu myaka iheze mu kwinyegeza inyuma y’ubwoko ariko rero uko ico kibazo gihera niko baguma baja ahabona . Ishamba ry’ubwoko binyegezamwo ririko rirabashana!
Murabesha tuzobivuga nyene! Kandi nta nzigo dufitiye ubwoko kanaka kuko turazi ko hatica ubwoko hica intwaro mbi.
Nous avons tjrs enseigne’ la haine aux jeunes générations, nous nous sommes contente’ de la vengeance aveugle , où en sommes nous ? Le Burundi est le plus pauvre, la malnutrition, l éducation à la dérive, la sécurité inexistante même pour Nkurunziza, tous les secteurs sont agonisant ou presque. Allons nous continuer comme ça ? Oui la haine détruit plus que les armes.
Personne ne semble se rappeler la prison et les punitions infligées aux écoliers qui ont usé de leur imagination en gribouillant les photos du Président. Après cela, qui peut s’étonner qu’on leur fasse répéter des histoires qu’ils ne comprennent pas ? Les adultes ne font d’ailleurs pas mieux. Eh oui, nous vivons une période très spéciale, celle de Big Brother is watching you !
A chaque récolte, moisson, avant de manger, chaque Israélite était appelé à se souvenir d’où il est venu en prononçant ces paroles devant Yahvé son Dieu: « Mon père était un Araméen errant qui descendit en Egypte, et c’est en petit nombre qu’il y séjourna, avant d’y devenir une nation grande, puissante et nombreuse. Les Egyptiens nous maltraitèrent, nous brimèrent et nous imposèrent une dure servitude. Nous avons fait appel à Yahvé le Dieu de nos pères. Yahvé entendit notre voix, il vit notre misère, notre peine et notre oppression, et Yahvé nous fit sortir d’Egypte à main forte et à bras étendu, par une grande terreur, des signes et des prodiges. Il nous a conduits ici et nous a donné cette terre, terre qui ruisselle de lait et de miel. Voici que j’apporte maintenant les prémices des produits du sol que tu m’as donné, Yahvé. » (Dt26, 5- 10) N’oublie pas!(Dt 25,19)
Les années 1965, 1972, 1993, 1994-2008, 2014-2015 nous rappellent des crimes imprescriptibles commis au Burundi. C’est l’histoire du Burundi. « Nul n’a le droit d’effacer l’histoire d’un peuple. Un peuple sans histoire est un peuple sans âme ». « Un peuple sans mémoire est un peuple sans histoire ». Les enfants ont droit de savoir. Les premiers à leur apprendre cette histoire doivent être les parents. « Ayant donné la vie à ces enfants, les parents sont tenus par la très grave obligation de les éduquer et jouissent du droit de le faire; c’est pourquoi il appartient aux parents … en premier d’assurer l’éducation … de leurs enfants … »
La question que l’on se pose : « Est-ce que les parents des enfants dont il est question dans la vidéo se sont-ils plaints ?». Et s’il s’agissait de « Uwukunda umwana kuruta nyina wiwe …» !
Les enfants quand ils voient certains monuments par exemple demandent pourquoi ils portent les inscriptions du genre « Plus jamais ça ! » « Martyrs de la fraternité ». Ils ont droit de savoir. Je suis sûr que les parents concernés par ces monuments essaient de faire comprendre à leurs enfants pourquoi ils sont érigés. Pourquoi 1965, 1972, 1988, 1993 doivent-ils faire l’exception ? Comme les enfants ont droit de connaître leurs origines, ils ont droit aussi de connaitre l’histoire de leurs parents, partant de leurs pays. N’y’aurait-il pas de liens entre l’acharnement contre l’artiste de la vidéo et la demande de certaines organisations de la Société civile de suspendre la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) ? Ukuri kurababaza !
Oui, il y a des militants zélés. Mais, ils sont connus de leurs supérieurs. Par exemple, ces enfants entonnaient ces chansons lors d’un accueil d’une autorité. Preuve qu’il y a connivence, mais c’est très grave pour l’avenir du Burundi.
L’enseignement de l’histoire du pays est le rôle du ministère de l’éducation par le biais des écoles ou des universités qui établissent un programme prédéfini sur recommandation, dans ce cas délicat,de la CVR.Il faudrait déjà qu’il y ait au préalable un consensus à ce dernier niveau. Si chacun y va avec sa vérité sans canal bien connu,ce sera le désordre total.Avec cette vidéo on voit bien un endoctrinement qui est fait dans l’intérêt du parti au pouvoir pour orienter les conclusions de la dite commission sans mesurer les conséquences sur les futures générations. Force est de constater que le ver est déjà dans le fruit et que le pire est à craindre si rien n’est fait pour éradiquer cet enseignement controversé.Les concepteurs agissent sous le masque de la vérité mais la réalité les rattrape toujours sur le terrain avec la production des fruits amères et ne connaîtront jamais la gloire malgré les moyens et dispositifs à leur disposition. Tôt ou tard,le bien et la vérité triompheront au grand jour quelle que soit la longueur de la nuit.
Oui Alexandre, que vous avez raison ! Mais le pays a toujours été mis à genou par ceux qui le gouvernent. Ils se servent des sensibilités des uns et des autres pour asseoir leur dictature. Nous sommes aussi un peuple où le respect du chef est sans mesure : il nous demande de tuer, nous tuons, de voler, nous volons, de manifester , nous manifestons. Le chef laisse pousser la barbe, le peuple fait pareil, il se rase la tête, tout le monde fait pareil ! Tous ces pouvoirs matent et tuent ceux qui ont un discours qui ne leur plaît pas ! Et le philosophe murundi vivote en se disant que « uko zivugijwe niko zitambwa » en attendant le dictateur suivant.
@ Manisha
Il y a trop de vrai dans vos propos; on aimerait pouvoir vous contredire radicalement, mais hélas …
L’épisode des livres scolaires gribouillés est significatif, à la fois de la profonde insécurité de Votre Excellent Président et de sa volonté de se faire respecter – même par les moyens les moins adaptés.