«Nous enregistrons mensuellement une moyenne de 120 cas de violences basées sur le genre», fait savoir Schola Rubarika, médecin au Centre Seruka, qui s’occupe de la prise en charge des victimes des violences faites aux femmes. C’est en mairie de Bujumbura.
Elle intervient dans le cadre de la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, ouverte ce 25 novembre. Son organisation a dénombré, précise-t-il, plus de 19.028 cas depuis 2003. Le pourcentage entre hommes et femmes, fait-elle remarquer, est disproportionnel : « 95% chez la femme contre 5% chez l’homme».
Selon elle, ce constat ne concerne pas que le genre. « 60 à 70% des cas sont des moins de 18 ans, 46% ont moins de 13 ans».
Ce médecin distingue la violence sexuelle des violences physiques, psychologiques et conjugales : «La première forme vient en tête des cas reçus».
Avant de soutenir que la sensibilisation est d’une importance capitale. «Pendant les 16 jours, beaucoup viennent et à temps.» Mme Rubarika déplore tout de même que la fréquentation baisse après la campagne.
Bertille Bumwe, psychologue responsable à l’ONG Solidarité des femmes burundaises pour la lutte contre le sida et le paludisme (SFBLSP), salue le soutien des hommes.
Selon lui, il y a une lueur d’espoir : «Ils commencent à répondre à l’appel de dénonciation.» Il y a peu, dit-elle, ils semblaient incompréhensifs : «Ils ne se sentaient pas concernés».
Mme Bumwe rapporte que son organisation a inventorié 671 cas de violences faites aux femmes en 2016. Pour cette année en cours, 760 cas ont été dénombrés. L’ONG, SFBLSP œuvre dans quatre provinces : la ville de Bujumbura, la province de Bujumbura, Bubanza et Cibitoke.
Le thème de la campagne est : «Ne laisser personne de côté : mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles».