Pour le Pr Nicodème Bugwabari, la seule voie possible pour éviter toutes ces appellations est le retour à l’unité des grands partis.
Que comprenez-vous par le concept d’acteur politique ?
Il a une signification assez large et touche un domaine extrêmement étendu. Ce n’est pas le fait d’être dans un parti politique qui explique que tel est acteur politique. Un commerçant, un agriculteur, un fonctionnaire, un activiste de la société civile, etc. est un acteur politique à partir du moment où il s’intéresse à la vie politique de son pays. Quand on agit contre ou pour le pouvoir, on devient automatiquement acteur politique. Et finalement, presque tout le monde est acteur politique sans le savoir.
Quel est l’effet que produit cette appellation sur certaines personnalités qui ont dirigé des partis politiques ?
Cette appellation porte à confusion mais peu importe. Cette catégorisation les place en situation d’hommes politiques de seconde zone parce qu’ils n’ont pas la légalité. Or, la plupart de ces personnalités appelées aujourd’hui acteurs politiques ont une large base de militants. C’est-à-dire qu’ils sont d’une manière ou d’une autre des leaders politiques, qu’on le veuille ou pas.
Concrètement, où situez-vous le problème ?
Au niveau de la division des partis par le pouvoir, sous l’aval de certains militants au service de la politique du ventre. Cette situation a engendré des polémiques autour de la légalité et de la légitimité, ce qui est admis par la loi et ce qui est accepté par les gouvernés. D’aucuns se demandent si certains représentants des partis politiques considérés comme des leaders par le pouvoir, le sont vraiment. Où se fonde leur foi ?
Si le jour de la réapparition d’Agathon Rwasa, quelques diplomates sont allés l’accueillir, c’est parce qu’ils reconnaissent en lui un leader légitime charismatique des FNL.
Que voulez-vous dire ?
La légitimité est une question de croyance, de foi parce qu’entre les groupements politiques et religieux, il y a une certaine analogie. Un leader légitime charismatique est doté de qualités exceptionnelles.
Pensez-vous que la décision de les empêcher de rencontrer leurs militants peut les anéantir sur le terrain du jeu politique ?
Cette catégorisation créée de toutes pièces camoufle toute la nervosité que le pouvoir a envers ses rivaux. Il craint que ces ‘acteurs politiques’ ne rassemblent des masses populaires à l’intérieur du pays comme en mairie. Toutefois, selon la méthode de Marx Weber, qui consiste à se mettre à la place de l’autre, cette réaction me paraît tout à fait normale de sa part.
Quelles peuvent être les conséquences de cette nervosité ?
Elle peut engendrer l’exclusion tant combattue par les partenaires internationaux. En effet, ils se sont beaucoup impliqués pour frayer un chemin à ces ‘dissidents politiques’. Cette exclusion peut entraîner, par la suite, des frustrations et abstentions au vote parce que celui que l’on veut ne figure pas sur la liste électorale. En outre, il y a risque que le parti Cndd-Fdd fasse cavalier seul. Et qui soutiendrait ce genre d’élection ?
Que proposez-vous comme voie de sortie ?
Il faut qu’on retourne à l’unité des grands partis politiques. Le pouvoir doit accepter ces ‘acteurs politiques’ comme chefs de partis à part entière à moins qu’il prouve qu’ils constituent un danger pour la sécurité intérieure de l’Etat, infraction en vogue.
Une très belle analyse. Le pouvoir en place ne veut pas entendre dans ses oreilles le mot opposition mais c’est le naturel. Et comme on le dit en français, chasser le naturel il revient au galop. Le pouvoir en évitant l’opposition la crée davantage. Le ministre Nduwimana confisque les partis mais ne confisquera pas les militants. Je supplie le bon Dieu de nous débarraser de ce ventriote avéré Nduwmina car Nkurunziza est incapable de la faire. Quant à Jacques Bigirimana, Concilie et consorts, le ridicule ne tue pas.
Bien dit prof. , je me demande toujours pourquoi la division au sein des partis en opposition par le cndd fdd via son ministre de l’interieur? Qui est-il reellement? C’est dommage
ewe BURUNDI urarushe kweri. Turasavye Imana itugarukire
La legitimite est une notion subective
la legitimite depend du systeme de valeurs de la societe considere.Elle n’est pas une realite objective.
Elle est une croyance.un systeme politique, un gouvernement(pourquoi pas un parti politique)est legitime parce que la plupart des vitoyens le tienne pour legitime. ils le tiennent pour legitime parce qu’il correspond a l’IDEE de la legitimite definie par LE SYSTEME DE VALEURS,de la societe consideree. Ce systeme de valeurs est un element de LA CULTURE de cette societe, transmis par la FAMILLE,L’EDUCATION,L’ECOLE,LES MEDIA…
Argumentez autour pour nous dire ou puisent certains chefs de partis politique ce que nous(vous) appel(ons)(ez) la legitimite.
Merci monsieur le prof. Vous venez de donner l’exemple aux autres « érudits », nombreux dans ce pays. On n’a pas passé des années à la faculté pour venir faire allégeance aux néants ou aux puants. Et pour abonder dans votre approche sur la légitimité, je voudrais y aller par un autre exemple: si demain Nkurunziza use ou abuse de ses pouvoirs et décide de ne plus appeler NDUWIMANA Edouard mais plutôt NDUWUMUNSI Audace, tout en le gardant comme ministre de l’intérieur, né à GAHOMBO en province de Kayanza, est-ce à dire que la personne en question deviendra physiquement NDUWUMUSI? Non. Que donc quelqu’un se lève un matin et décide de baptiser Agathon RWASA comme acteur politique ou politicien, avec ou sans parti reconnu par la personne en question, ne changera pas la personnalité ou l’historicité d’Agathon RWASA en tant que leader charismatique des FNL. Que les professeurs comme vous sortent de leur silence, et imitent Barumwete par exemple.
Les premiers acteurs politiques sont ceux qui veulent conquérir le pouvoir exécutif. Cela leur permet de pouvoir donner leur pensée, leur vision une certaine réalité. La facon dont cela se légitime est variable: L’oint du segneur, le message de Dieu, la lame de l’épée, l’héredité et de nos jours, le vote des citoyens. Devant cette légitimité se trouve une société qui accepte et contrôle. Pour faire le poids, cette sociète s’organise en résaux plus ou moins solides et solidaires qui acceptent ou contestent l’exercice du pouvoir allant jusqu’à proposer des alternatives. On peut citer ici les syndicats, les groupes d’inérêt, les journaux, les chambres des métiers, les notables, les clubs etc… On les appellera les contrepouvoirs informels ou la société civile. Les partis, quant à eux, sont des acteurs qui sont eux dans l’arène du pouvoir et essayeront de pousser leurs champions pour la prise directe et l’exercice immédiat du pouvoir.
Tout cela peut s’organiser dans les coutumes et la mémoire collective avec ses défauts et lacunes (il en était ainsi dans le Burundi de Mwezi) mais on peut le fondres dans la loi (constitutionelle ou common law) écrite qui confère ainsi une légalité claire et permet une certaine continuité réferencielle.
Ainsi, la légalité est définie par la loi. La légitimité dans un parti qui confère ainsi le leadership (le campion est un leader) dans le parti et parfois dans l’exécutif se trouve inscrit dans les statuts du parti qui doivent eux-même rester dans la légalité. Ainsi parce que la loi détermine la légitimité, la légitimité doit être conquise dans un certain respect de la légalité. Dans ce contexte un leader politique charismatique devra jongler pour garder son charisme dans le cadre des statuts (on peut bien sûr essayer un forcing qui souvent s’apparente à un putch. Ainsi en France Sarkozy semble vouloir essayer de se faire acclamer candidat de l’UMP à la prochaine présidentielle, alors que les statuts postulent une primaire. Si à l’UMP personne ne porte le cas devant la justice, la justice ne s’invitera pas dans les affaires intérieures de l’UMP. J’aurais pu prendre le Burundi comme exemple mais cela risquerait de produire polémique inutile à mon propos ici) et lui permettre de conquérir légalement la légitimité qui lui ouvre ainsi la porte pour l’exercice légal du pouvoir, exercice qui devra rester dans les limites de la légalité. Voilà pour la théorie.
La pratique dans l’exercice réel du pouvoir est un terrain mouvant où tout acteur essayera de tester jusqu’où il pourra aller en restant dans la légalité et la légitimité. La marge ici est assez extensible et son extensibilité varie selon les sociétés et selon les époques. L’exécutif peut par crétiniser les autres instituions comme la justice et s’occotroyer tous les droits. Les acteurs de la société civile peuvent se lever et parvenir à montrer un barrière à l’exécutif. Ainsi certaines nations ont-elles pu arriver à une séparation réelle des pouvoir. La justice dit le droit, le parlement vote et crée des lois et l’exécutif exécute. Les dispute de ces institutions se règle devant la société civile et la court constitutionelle (supreme court) professionelle que personne ne met en cause. Je ne dirais pas comme certains le disent: » Aux peuples médiocres, des leaders médiocres », mais je suis prêt à affirmer que les tares d’ un exécutif montrent ce que les citoyens acceptent à supporter. Si on arrache pas au pouvoir ses droit le pouvoir ne les donnera jamais de facon libre.
Quelle sont les moyens dont on dispose pour arracher des droits à l’exécutifs? La lutte armée semble souvent être le choix. Je dire que c’est le choix du pire dans une nation. Quand on prend les armées pour des dissensions intérieure on sélectionne la médiocrité. La guerre civile quel que soit le nom qu’on lui donne aboutit à la destruction du tissue social qu’on ne répare plus jamais. Les armes sot une seule fois acceptable quand il s’agit de barrer la route à un envahisseur extérieur. Même un envahisseur qui s’est installé devient qu’on le veuille ou non un membre de la nation. la seule lutte possible consiste à convaincre et à mobiliser les citoyens pour la grève et la désobéissance civique. La combativité dans l’argumentation ansi que la capacités de mobilisation doivent faire peur au pouvoir. Le combat peut-être rude, mais il est le seul qui permet de sortir par le haut. Je rappelerais ici le Mahtma qui a réussit à plier l’armée britanique par une mobilisation des populations indiennes. Une guerre aurait détruit l’Inde. Je pense au FLN algérien de sa guerre de libération est né la guerre civile des années 1990. Le FLN ne voudra jamais admettre qu’on aurait pu libérer l’Algérie sans prendre les armes. Je le dis haut et fort, l’Algérie aurait pu être libérée sans attentats sans morts et elle s’en serait sorti nettement mieux qu’elle ne l’a fait.
Viennent alors des questions sur notre cher Burundi
Le citoyen Burundais contrôle-t-il le pouvoir? Je répondrai par l’affirmatif et je mettrais une nuance: la plupart des Burundais ressentent l’Etat que le pays hérita de la colonisation comme quelque chose qui ne le concerne pas, qui souvent leur est hostile et devant lequel, il sont toujours perdants. Leur contrôle de l’exercice du pouvoir consiste à se tenir aussi loin que possible de cette chose. Parfois on le vole et cela est juste un butin de guerre. Pour la grande majorité le contrôle se réduit à une pure passivité. Pour l’exécutif, c’est du pain béni. On présente quelques oripaux et on peut être sûr de gagner les élections. Ainsi Nkurunziza le sait, il ne perdra jamais les élections. Kigobe lui a refuser son troisième mandat, n’en déplaise à la communauté internationale et à quelques idiots dont je fais partie, Nkurunziza lancera son referendum pour changer la constitution. Le referendum passera comme une lettre à la poste. Nous en avons encore poru au moins 25 ans à subir sa politique et ses élucubrations, je doute que Nkurunziza puisse perdre des élection pendant le 25 années à venir. Ce n’est pas sa politique qui intéresse la masse électrice, seuls les oripaux comptent. On peut s’en désoler, on peut se résigner, mais on peut essayer de sortir par le haut en travaillany dans le cadre absurde de la politique actuelle et essayer de bâtir quelque chose sans trop se comprometre et se corrompre l’esprit.
Agréable à lire!
A toi Theus.
Ton synopsis offre une bonne mise en perspective. Je vais seulement mettre un bemol sur cette histoire de Nkurunziza eternel au pouvoir. Pas de fatalité svp! Nkurunziza peut forcer sa candidature en 2015, mais il aura ouvert une confrontation qu’il ne pourra pas gerer. Je me reserve d,en dire plus ici.
Ses vassaux de l,Uprona et du FNL ne suffiront pas pour legitimer sa propable reelection. 2015 a des secrets que ses courtisans ne semblent pas maitriser. Ca ne sera pas une promenade de santé pour lui. On veille.
Basogokuru barayamaze nati:AKARI Mu MENYO Y’IMBWA BAKUZAYO AMAHIRI kandi ngo IYO VYANSE MU NEZA USHIRA MU MIGERE.None abo ba acteur politique bibaza ko cndd-fdd izobaha cadeau!?Sindavyibaza.Nibaje kuri terrain par force et d’ailleurs burya barakomeye ko basanzwe bashigikiwe n’abanyagihugu benshi,vyongeye n’amakungu ubu arabatahura neza.Ntimutinye ico abacndd-fdd bobagira ahubwo mutinye ico bashaka kubanyaga!
Le seul fait de s’interesser à la politique ne fait pas de nous des acteurs politiques Pr. On peut rester consommateur/destinataire, avise certes, mais consommateur toujours dans la mesure où on n’est pas directement implique dans la conception de la politique. Dire que toute action pour ou contre le gouvernement fait de nous des acteurs politiques reviendraient à qualifier ainsi tout citoyen partcipant aux elections, car voter est un acte on ne peut plus politique. Y a-t-il, au Burundi, autant d’acteurs politiques qu’il y a de votants? Pas si sûr.
Enfin, le ministre de l’interieur ne nous apprend rien de neuf quand il qualifie Rwasa d’acteur politique, pour la simple raison que ce monsieur est connu de tous pour ses activites politiques. Appartenir ou pas – ou en tout cas être considere comme tel – à un parti politique relève surtout du caractère organisationnel de la manière dont on veut exercer sa politique mais ca ne transforme pas un politicien à un acteur politique. Le jour où Rwasa retrouvera la tête (legalement parlant) du FNL, il ne cessera pas d’être un acteur politique.
Je pense que c’est terme est vague. Et nous ne devons pas oublier combien tout ce qui est vague et qui prête à confusion est toujours préféré en politique.
Arrêtons de nous voiler la face en espérant voir un jour un parti au pouvoir faciliter la vie (politiquement parlant) aux partis de l’opposition. De même, n’espérez pas voir le ministre de l’intérieur encore moins le Président de la République prendre la responsabilité pour ces partis divisés en ailes car la responsabilité première revient à leurs militants ou partisans. S’ils se laissent manipuler, cela n’engage qu’eux et crier à qui veut entendre qu’il faut qu’on les laisse s’unir relève de peu de maturité politique de leur part. Ils n’ont qu’à prendre leurs responsabilités en mains et décider d’arrêter de se chamailler pour ce qui n’est pas important mais de construire le pays en dépit de leurs intérêts personnels. Après tout, c’est ce qu’ils passent leur temps à reprocher au pouvoir en place de ne pas faire.
Amashure wize ntiyapfuye ubusa. urarivuze nk’utavugira muvumbi ku muvumba. Aho ubona wumvirije abantu bamwe bamwe ivyo bavuga bisa n’ivyo incabwenge z’abarundi zitandikwa mu bitabo zavuze ngo « Inda n’akaziri »
« La légitimité est une question de croyance, de foi… »
Non M. le Professeur: La légitimité est la qualité de ce qui est fondé en droit, en justice, ou en équité (définition du Petit Larousse). Sinon, il suffirait que je mette ma foi en toi pour que
tu deviennes le président « légitime » du parti politique dont je suis membre.
Merci.
Je crois que vous parlez plutôt de legalite Mr. Uwakera, sinon le professeur n’a pas totalement tort. Tout leader legal n’est pas legitime et vice versa. Agathon Rwasa reste le leader legitime du FNL, mais illegale selon le ministère de l’interieur. Neanmoins, la legalite de ses rivaux ne fait pas d’eux automatiquement des leaders legitimes, car seuls les militanst du FNL sont la source de legitimite.
Non M. Mthukuzi. Je parle bel et bien de la légitimité et non de la légalité. Tu peux vérifier toi-même, actuellement les moyens de vérifications sont nombreux et faciles d’accès. Je profite de cette correction pour corriger un langage tout aussi erroné que tendencieux. Quand tu dis « illegale selon le ministère de l’interieur » tu veux faire croire que c’est le ministère qui décide de la légalité ou non d’un fait ou d’un comportement…. Pourtant, tu sais bien que c’est plutot selon la LOI et non pas le Ministère. J’aimerais donc te demander pourquoi tu passes sciemment à coté de la vérité?
Uwakera, tu as parfaitement raison: la légitimité est fondée sur la loi (lex). L’adjectif « legal » lui aussi signifie « ce qui est fondé sur la loi » (lex). Il n’existe pas de représentant légal auquel manquerait la légitimité, ce serait un contresens. Mais, par contre, il existe beaucoup de dirigeant charismatiques sans légitimité: par exemple les chefs de rébellion; ils ont le consensus de ceux qui les suivent, mais ils vivent dans un cadre illegal.
Lex en latin signifie, loi; legis = de la loi; d’0ù toutes les ramifications françaises: législation, légal, légitimité, légitime…
Ce n’est pas par hasard que j’ai dit « mistère » et non ministre de l’intérieur. En effet, c’est ce ministère qui a dans ses attributions l’encadrement du fonctionnement des partis politiques. Et c’est ce même ministère qui propose les lois relatives aus partis politiques. Si le ministère considère Rwasa comme illégal à la tête du FNL, c’est justement sur la base des lois en vigueur. En d’autres termes, toute organisation jugée illégale par le ministère de l’intérieur, l’est aussi aux yeux de la loi.
Mais la légitimité est une sutre histoire car elle ne prend pas source dans la seule légifération.
avuga ukuri nkukurima
Merci cher Professeur. Que Dieu te prête vie et pour longtemps.
Finalement qui a réellement peur des élections transparentes?
En fait,j constate que les burundais tourne autour du pot sciemment.Leta niyaba ataruhara ifise mukwigaburana kw’imigambwe, nibe iritegura kuko burakeye ivyo abanyamigambwe bayironderako bihere umwe wese yibeko.Qui aura gagné ds ce jeu? Guhemuka muburundi ni mode de vie temporaire.Leta ihagabire,burya benshi twarabaporona arik’ubu murazi aho tugeze kdi nubu tukibandanya urugendo.