Mardi 05 novembre 2024

Société

« Pourtant, cette route nourrit nos familles »

08/10/2019 Commentaires fermés sur « Pourtant, cette route nourrit nos familles »
« Pourtant, cette route nourrit nos familles »
A Gasenyi(Gare du nord), des vendeurs de crédit de recharge en attente de clients.

Les commerçants qui travaillent sur la route N°1 doivent dégager pour des raisons de sécurité. L’annonce du maire de la ville de Bujumbura a été durement accueillie par des commerçants désespérés.

« Cette route nourrit nos familles », c’est le cri de détresse exprimé par une vendeuse de rue lors d’une réunion tenue a Bujumbura ce lundi 07 octobre 2019 entre le Maire de la ville de Bujumbura et les commerçants exerçant sur la RN1 à Kamenge.

Il est presque 10 heures. Une masse humaine compacte est rassemblée dans et autour de la salle de Réception Ku Kazuba à Kamenge. Assis au centre de la pièce, l’initiateur de la rencontre, Freddy Mbonimpa, le maire de la ville de Bujumbura, a fait savoir aux commerçants présents que la grouillante foule habituellement observée sur la RN1 doit s’estomper pour permettre le passage sans encombre du convoi présidentiel en direction du palais érigé à quelques centaines de mètres de là.

«Réduire la fréquentation sur cette artère, c’est tuer notre activité»

Suzanne est vendeuse de rue. Petite de taille et en pagne brun, elle a pris la parole pour exprimer ses craintes face à cette mesure: «Je vends des arachides que je dispose sur de petites tables aux abords de la route. Si demain, je me vois obligée de suspendre mon activité sur cette voie, comment vais-je nourrir mes enfants?»

Au sortir de la rencontre, Marc, un taxi-vélo, singlet blanc, short noir et le visage dégoulinant de sueur, dit en toute simplicité que lui et ses collègues n’ont jamais eu aucun problème à cesser leur activité au moment du passage du convoi présidentiel et dit ne pas comprendre la volonté des autorités de suspendre leur activité sur cette aire même en l’absence du passage du convoi présidentiel.

De l’autre côté de cette artère très fréquentée, Aymeric est fabricant de chaises dans une cabane en roseau: «Si je n’ai pas la liberté d’étaler ma marchandise devant ma porte, qui saura qu’il y a un point de vente ici?». A la question de savoir ce que deviendra son commerce si la décision est appliquée, il a répondu que les décisions administratives sont indiscutables et qu’il n’aura d’autre choix que de quitter les lieux.

A la fin de la conférence, le maire de la ville n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes et leur a promis un communiqué de presse sur ce sujet «dans les jours qui viennent».

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 3 599 users online