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POUR UNE LOI REVISEE TENANT COMPTE D’UN FONDS D’INDEMNISATION DES SURVIVANTS RECONNUS HANDICAP SUITE AUX CRIMES DE VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE.

10/07/2024 0
POUR UNE LOI REVISEE TENANT COMPTE D’UN  FONDS D’INDEMNISATION DES SURVIVANTS RECONNUS HANDICAP SUITE AUX  CRIMES DE VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE.

L’Association Sans But Lucratif dénommée JIJUKA pilote le plaidoyer en faveur de la révision de la loi n°01/013/du 22 septembre 2016 portant sur la prévention, protection des victimes et répression des violences basées sur le genre depuis décembre 2023, grâce à l’appui financier de l’ONG Internationale Amplifychange.
Suite aux échanges au cours d’un atelier avec les survivants des crimes liés aux VBG, JIJUKA plaide pour une loi révisée contenant des dispositions qui affirment la mise en place d’un fonds d’indemnisation des survivants reconnus handicapés physique ou mental en plus du pénal qui, à lui seul ne suffit pas.
Les crimes VBG sont complexes. Les crimes VBG ne peuvent pas être laissés aux seuls mains des juristes ou des experts pénalistes. Les crimes VBG nécessitent des législations médico-socio-légales. Le pénal ne restaure pas l’âme meurtrie de la victime. Loin de là ! Le coupable des crimes liés aux VBG, une fois en prison est nourri, habillé et soigné par l’Etat. Le survivant handicapé, traumatisé avec une blessure profonde de son être, est à la merci des gens de bien !
Certains survivants handicapés physiques ou mentaux vivent de la mendicité. Les uns sont rongés par le chagrin. D’autres ont des pensées suicidaires. D’autres enfin sont troublés mentalement. Les enfants des survivants des crimes liés aux VBG finissent par décrocher. La chaine de la vie est brisée du jour au lendemain.
Un fonds d’indemnisation est donc nécessaire pour restaurer l’espoir de vie des survivants reconnus handicapés suite aux crimes liés aux VBG. Une commission pluridisciplinaire composée de magistrats, d’avocats, de médecins et de psychologues pourrait élaborer une loi spécifique VBG garantissant le minimum vital pour les survivants des crimes liés aux VBG. L’Etat a beaucoup de sources et de ressources. JIJUKA est convaincu que : QUI VEUT, PEUT !

Le viol est un vol de l’intégrité. C’est un vol de l’intimité. C’est un vol de l’essence de la victime. C’est un acte d’appropriation, de déshumanisation, bref d’annihilation. Un langage graveleux, ordurier et dévalorisant accompagne parfois le viol. Les crimes VBG mettent le cerveau à l’arrêt. Les crimes VBG brisent la chaine de la vie des victimes ou des survivants.

Selon Françoise Héritier, le viol est une effraction dans le corps de l’autre dont le sentiment de puissance de l’un est le corollaire de la honte de l’autre . L’auteur des crimes utilise la victime pour se valoriser. C’est pourquoi nombre d’auteurs filment le viol et postent sur des réseaux sociaux. C’est l’égo qui s’en trouve valorisé pendant que la toile enferme la victime dans l’horreur absolu .

Les victimes sont des enfants, des adolescents et adolescentes, des jeunes filles vierges violées à la bestiole puis tuées atrocement à fleur d’âge. Des écolières alléchées par de petits appâts puis abusées par les enseignants, des taximen ou leurs collègues voire par des groupes en bande organisées. Ces sont aussi des hommes parfois violés et mus dans un silence honteux et contraints de fuir le foyer conjugal. Ces derniers vivent une plaie intérieure difficile à cicatriser. Le pénal ne peut panser cette plaie ! Jamais !

Il s’agit aussi des mères violées par des gangs en bande et laissées en état de santé méconnaissable. Elles sont parfois brulées, bastonnées telles des bêtes de somme, tuées par balles ou machettes souvent par le mari et père des enfants issus de l’union de mariage.

Le rôle de la mère dans un foyer est inestimable. Elle est le pilier de la famille. Elle veille au grain sur tout ce qui se passe dans le ménage. Devenue handicapée suite au viol, tout bascule : sa vie d’abord, puis celle de tous les membres de la famille. Dans certains cas, le mari se remarie. La cohorte des malheurs de la victime handicapée s’enchaine. Elle est abandonnée à elle-même. Ses enfants, sous la maltraitance de la marâtre finissent par décrocher. Le pénal a des limites face à cette situation.

L’inceste « IKIZIRA en KIRUNDI », un des viols hors pair, se commet dans l’antre de la famille. Les auteurs sont des parents ayant un ascendant sur l’enfant et des responsabilités pour son devenir. L’enfant, envahi par la peur ne peut pas oser trahir les siens. Une lutte incessante s’installe pour tenter de s’approprier sa propre vie alors que le silence s’érige en loi. Le pénal ne peut rien dans ce cas.

A cause d’un parent ou une de ses parentés, l’enfant abusé sexuellement mène une vie abstraite, immonde, et vide de sens car tout le système de référence s’est effondré. Certains enfants ne comprennent pas ce qu’ils subissent.

Plus tard, devenu grand, il revivra le théâtre mais les actes et les scènes n’auront jamais une continuité logique. Parler ou taire devient une question à la shakespearienne « Être ou ne pas Être C’est la question ». Ces abus physiques touchent le psychique jusqu’au plus profond de l’être. Ces abus devenus le lot quotidien d’humiliation et de disqualifications annihilent l’avenir des enfants.

La victime, traumatisée par les scènes horribles aura tendance à revivre sans cesse l’évènement (la reviviscence) par des pensées, des images, la voix, des odeurs… C’est un cauchemar récurent. La victime éprouve des réactions de sursaut, des frayeurs soudaines, des crises de paniques. Des troubles du sommeil, et parfois des difficultés à s’endormir. Ces modifications de l’équilibre psychologique des victimes et survivants des crimes VBG affectent leur vie familiale, professionnelle et sociale

Face à ce tableau sombre, l’Association JIJUKA estime que la complexité et le caractère spécial inhumain et dégradant des crimes VBG, ne peuvent pas être laissés uniquement aux seuls mains des juristes. Autrement dit, le pénal, à lui seul ne suffit pas pour réprimer les crimes VBG.

Une commission pluridisciplinaire composé par des médecins, des juristes, des psychologues et ceux de la police judiciaire pourrait élaborer une loi spécifique VBG indépendante garantissant un fonds d’indemnisation des survivants des crimes liés aux Violences Basées sur le genre.

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