L’opposition est vent debout contre la Commission électorale nationale indépendante, Ceni. « Elle n’a pas voulu coopérer, elle n’a pas été flexible ». Des griefs, des lamentations envers cette institution ayant pour mission l’organisation, le contrôle et la supervision des élections portent notamment sur les élections des conseils communaux, l’affichage anticipé des listes des candidats, le retrait du délai de grâce accordé pour réaménager les listes, la gestion des mandataires, le fichier électoral qu’elle juge non fiable. Pour ces politiques, s’ils sont exclus à battre campagne au niveau des communes, le reste des élections est hypothéqué.
Les sénateurs étant choisis par les conseils communaux, ces partis n’auront pas droit au chapitre. Par ailleurs, le cordon ombilical est coupé pour les candidats députés qui n’auront pas des gens à mobiliser la base. Au finish, le Sénat et l’Assemblée nationale risquent d’être monocolores. « Le processus électoral avance dans le temps tout en consacrant un recul démocratique », constate le politique Kefa Nibizi. Ce que nie l’institution d’appui à la démocratie. Pendant ce temps, le train électoral ne s’arrête pas.
La démocratie exige plus que des élections, mais un pays ne peut pas être une démocratie sans tenir de véritables élections. Elles sont la base de la légitimité démocratique. Les élections crédibles supposent l’inclusion, la transparence, la responsabilité, la compétitivité tout au long du cycle électoral. La Commission électorale nationale indépendante est la cheville ouvrière du processus électoral et un des maillons essentiels de la chaine de valeurs démocratique. Sur elles repose la crédibilité du scrutin, avant, pendant et après le jour de vote. Il faut pour cela un minimum de consensus sur les principes et les règles du jeu susceptibles de conduire tous les acteurs concernés vers les élections « générales ».
L’opinion pensait que les consultations initiées par la Ceni auprès des leaders politiques auguraient un processus électoral crédible, des échanges initiés dans le but d’explorer des solutions réalistes pour un processus plus inclusif. Hélas, une partie de l’opposition estime que cette dernière ne leur inspire aucune confiance, une institution « sous tutelle » de l’exécutif, inféodée. Dans son communiqué sorti ce 22 janvier dénonçant son « exclusion » au niveau des conseils communaux, la coalition « Burundi Bwa Bose » demande la démission des membres de la Ceni.
Un processus électoral a des principes ou des standards pour lesquels il obéit. Une question me taraude : Pourquoi est-ce que depuis 2010 il n’y a jamais eu un processus électoral qui ne peut pas être décrié par l’opposition ? Par contre, il est curieux de constater que jusqu’à présent, le camp au pouvoir n’a jamais critiqué la Commission électorale nationale indépendante ni ses décisions. Il appartient aux uns et aux autres de mettre de l’eau dans leur vin pour voir l’intérêt supérieur de la population. L’idéal, c’est d’avoir un processus électoral inclusif.
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