<doc516|right>Avec cette décision d’interdire la circulation des camions qui transportent le charbon de bois vers Bujumbura, nous avons frôlé les cimes du surréalisme.
Une décision rapide, irréfléchie, qui met à genoux tous ceux qui utilisent le charbon de bois, c’est à dire la majorité des habitants de la capitale.
La question du charbon de bois ne doit pas être réduite à un problème de sécurité routière : le chargement dangereux.
Le problème est plus profond, plus grave aussi : au rythme auquel on abat les arbres pour avoir du charbon, on va droit dans le mur.
Depuis des années, dans toutes les provinces, on abat allègrement les arbres et, avec l’expansion des villes, il faut toujours satisfaire une demande chaque jour plus croissante. Les conséquences de la déforestation sont suffisamment connues.
Parlons enfin de ce fameux code la route. Jusque-là, le code de la route en vigueur datait de 1959, c’était donc une excellente avancée. Le hic c’est que ce nouveau code, très peu de gens l’ont déjà vu. Pire, à ce jour, pour celui qui parvient à se le procurer, il n’existe qu’en version française. Ne fallait-il pas d’abord vulgariser le nouveau code, le traduire en langue nationale, avant d’appliquer ses règlements, tel ce fameux article 519 qui frappe les camionneurs aujourd’hui ?
Au moment où nous mettons sous presse, les camions ont été à nouveau autorisés de circuler. Et l’on reste avec cette triste impression que l’on décide d’abord pour réfléchir ensuite.
Au fait, si quelqu’un sait où se procurer le nouveau code de la route, je suis preneur…