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Pour un accès facile aux crédits par les agro-éleveurs

12/11/2019 Commentaires fermés sur Pour un accès facile aux crédits par les agro-éleveurs
Pour un accès facile aux crédits par les agro-éleveurs
Lors de l’ouverture de l’atelier

Mercredi 30 octobre, en collaboration avec la BRB, PAIFAR-B a organisé, à Bujumbura, un atelier de partage et d’échange d’informations sur l’ordonnance conjointe exonérant à hauteur de 50% les impôts sur les revenus des bénéfices générés par les fonds injectés dans le secteur agropastoral et les nouvelles orientations de la politique monétaire au Burundi.

« Le but de l’atelier est d’arriver à une compréhension commune par toutes les parties prenantes pour que la mise en œuvre soit aisée », a annoncé Callixte Masabo, coordonnateur du Projet d’Appui à l’Inclusion Financière Agricole et Rurale (PAIFAR-B). Selon lui, nul n’ignore que l’exclusion financière touche principalement les ruraux dont principalement les jeunes et les femmes. « C’est ainsi que le PAIFAR-B a été formulé pour renforcer l’inclusion financière par l’accès au crédit des populations rurales. » PAIFAR-B vise aussi à faciliter l’accès aux services financiers adaptés aux besoins et contraintes des micro-entrepreneurs ruraux. Dans sa mise en œuvre, PAIFAR-B collaborera avec des partenaires financiers et micro-financiers nationaux.

Epaphrodite Semyampi, spécialiste en Finances rurales au PAIFAR-B, l’ordonnance conjointe vient mettre en application la loi régissant les activités bancaires. « Nous escomptons voir les micro-finances injecter plus de fonds dans le secteur agro-pastoral.» D’après lui, il y aura l’amélioration de l’accès aux crédits par les bénéficiaires et l’augmentation de la production.

Engagement du gouvernement

« Nous remercions le FIDA pour son engagement envers le Burundi dans le développement agro-pastoral », a déclaré Bonaventure Ninteretse, Directeur général Economie au Ministère des Finances, du budget et de la coopération au développement économique.

Procédant à l’ouverture de l’atelier, il a remercié le FIDA pour son don de 24,9 millions $ pour appuyer le secteur. « Les éléments et les besoins à combler sont nombreux en matière d’accès aux crédits pour les agri-éleveurs.»

Pour lui, PAIFAR-B est un projet innovateur. « Car, l’inclusion financière est aujourd’hui un enjeu majeur pour le développement durable du pays. »
Pour sa réussite, il a ainsi invité les producteurs ruraux à bien planifier leurs activités et à collaborer régulièrement et efficacement avec l’unité de gestion du projet pour bâtir un monde meilleur. Et de promettre : «Nous réitérons l’engagement ferme de soutenir l’équipe et les partenaires pour une mise en œuvre efficace et efficiente des activités du projet et souhaitons plein succès à la mise en œuvre de ce projet. »

Les nouvelles orientations

Photo de famille des participants

Dans son exposé, Pélagie Nyandwi, Chef du Service Marché monétaire à la BRB, a indiqué qu’une enquête a été menée sur les défis du financement des secteurs de l’économie. Les principaux étant le manque de ressources, le risque élevé pour le secteur agricole, le coût élevé du crédit et le manque de garanties. D’où, la réflexion menée par la Banque centrale sur la réorientation de la politique monétaire afin de palier à cette situation.

Il faut noter que l’ordonnance conjointe du 14 août 2019 détermine les produits agro-pastoraux concernés dont les semences, les fertilisants, les produits phytosanitaires, les équipements de production, de conditionnement, de transport, de transformation et de contrôle de qualité.
Les agri-éleveurs jubilent. « Avec de l’argent, on a tout. Avec ces crédits, la production augmentera. Ce qui améliorera notre bien-être », s’est réjoui Festus Ciza alias Kigazi, de Rumonge. « On l’attendait depuis 2010. »

PAIFAR-B est sous la tutelle conjointe du ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage et celui en charge des Finances.

Les conditions de refinancement des secteurs porteurs de croissance

-Eligibilité : Les activités éligibles concernent les secteurs agro-pastoral et industriel à l’exception de la campagne café dont les modalités sont déterminées dans une Circulaire séparée. Un accent particulier est mis sur le développement des chaînes de valeur ainsi que sur la promotion des exportations et de la substitution aux importations.

- Taux de refinancement : Les établissements de crédit seront refinancés au taux de 2% pour le financement direct des projets. Ces établissements vont se refinancer à 1% auprès de la BRB et vont ajouter une marge de 2% pour le refinancement des Institutions de Microfinance (IMF).

- Marge d’intermédiation maximale à être appliquée par les établissements de crédit et les IMF : La marge maximale au dernier bénéficiaire du crédit sera de 5% pour les IMF et de 6% pour les établissements de crédits finançant directement les projets. Ces établissements et les IMF sont appelés à appliquer les frais et commissions qui n’alourdissent pas le coût effectif du crédit. Ils doivent appliquer ces marges maximales avec ou sans refinancement de la BRB. Ils doivent appliquer les systèmes de taux dégressif dans l’amortissement des crédits octroyés. Lorsque les conditions d’éligibilité ne sont plus remplies, l’Etablissement de crédit peut amener d’autres garanties solides et continuer à bénéficier le refinancement au même taux afin de garder la même marge appliquée au client

- Maturités de refinancement : La BRB va adapter la maturité de refinancement à celle du crédit accordé avec une échéance maximale de 5ans renouvelable.

- Renouvellement du refinancement : Au moment du renouvellement, seuls les intérêts courus seront payés et la reconduction portera sur le principal restant dû. La reconduction de l’échéance sera automatique, tant que les conditions d’éligibilité soient toujours remplies. En cas de besoin, une échéance plus courte que la maturité initiale sera considérée.

- Assouplissement des critères d’éligibilité : Les critères quantitatifs seront assouplis pour tous les secteurs comme suit: La norme duration des Fonds de Roulement Net par rapport aux Fonds de Roulement Brut est ramenée de 20% à 10%. La norme duration des Fonds Propres par rapport à l’Endettement est ramenée de 30% à 20%. Ces critères seront considérés uniquement pour les entreprises ayant plus de 5ans d’activité.

- Décote à appliquer : La décote pour le montant de refinancement sera ramenée de 30% à15%. Cependant, les établissements de crédit et les IMF doivent appliquer la même marge bénéficiaire pour tout crédit accordé sans en tenir compte.

- Mise en place d’un fond de garanties des crédits La BRB continuera à suivre de près l’opérationnalisation du Fonds d’Impulsion, de Garantie et d’Accompagnent (FIGA), par le Ministère en charge des finances.

- Comité mixte de suivi-évaluation La BRB mettra en place un Comité mixte de suivi-évaluation de la mise en œuvre efficace des nouvelles mesures de politique monétaire.
BRB

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