Mercredi 30 octobre, en collaboration avec la BRB, PAIFAR-B a organisé, à Bujumbura, un atelier de partage et d’échange d’informations sur l’ordonnance conjointe exonérant à hauteur de 50% les impôts sur les revenus des bénéfices générés par les fonds injectés dans le secteur agropastoral et les nouvelles orientations de la politique monétaire au Burundi.
« Le but de l’atelier est d’arriver à une compréhension commune par toutes les parties prenantes pour que la mise en œuvre soit aisée », a annoncé Callixte Masabo, coordonnateur du Projet d’Appui à l’Inclusion Financière Agricole et Rurale (PAIFAR-B). Selon lui, nul n’ignore que l’exclusion financière touche principalement les ruraux dont principalement les jeunes et les femmes. « C’est ainsi que le PAIFAR-B a été formulé pour renforcer l’inclusion financière par l’accès au crédit des populations rurales. » PAIFAR-B vise aussi à faciliter l’accès aux services financiers adaptés aux besoins et contraintes des micro-entrepreneurs ruraux. Dans sa mise en œuvre, PAIFAR-B collaborera avec des partenaires financiers et micro-financiers nationaux.
Epaphrodite Semyampi, spécialiste en Finances rurales au PAIFAR-B, l’ordonnance conjointe vient mettre en application la loi régissant les activités bancaires. « Nous escomptons voir les micro-finances injecter plus de fonds dans le secteur agro-pastoral.» D’après lui, il y aura l’amélioration de l’accès aux crédits par les bénéficiaires et l’augmentation de la production.
Engagement du gouvernement
« Nous remercions le FIDA pour son engagement envers le Burundi dans le développement agro-pastoral », a déclaré Bonaventure Ninteretse, Directeur général Economie au Ministère des Finances, du budget et de la coopération au développement économique.
Procédant à l’ouverture de l’atelier, il a remercié le FIDA pour son don de 24,9 millions $ pour appuyer le secteur. « Les éléments et les besoins à combler sont nombreux en matière d’accès aux crédits pour les agri-éleveurs.»
Pour lui, PAIFAR-B est un projet innovateur. « Car, l’inclusion financière est aujourd’hui un enjeu majeur pour le développement durable du pays. »
Pour sa réussite, il a ainsi invité les producteurs ruraux à bien planifier leurs activités et à collaborer régulièrement et efficacement avec l’unité de gestion du projet pour bâtir un monde meilleur. Et de promettre : «Nous réitérons l’engagement ferme de soutenir l’équipe et les partenaires pour une mise en œuvre efficace et efficiente des activités du projet et souhaitons plein succès à la mise en œuvre de ce projet. »
Les nouvelles orientations
Dans son exposé, Pélagie Nyandwi, Chef du Service Marché monétaire à la BRB, a indiqué qu’une enquête a été menée sur les défis du financement des secteurs de l’économie. Les principaux étant le manque de ressources, le risque élevé pour le secteur agricole, le coût élevé du crédit et le manque de garanties. D’où, la réflexion menée par la Banque centrale sur la réorientation de la politique monétaire afin de palier à cette situation.
Il faut noter que l’ordonnance conjointe du 14 août 2019 détermine les produits agro-pastoraux concernés dont les semences, les fertilisants, les produits phytosanitaires, les équipements de production, de conditionnement, de transport, de transformation et de contrôle de qualité.
Les agri-éleveurs jubilent. « Avec de l’argent, on a tout. Avec ces crédits, la production augmentera. Ce qui améliorera notre bien-être », s’est réjoui Festus Ciza alias Kigazi, de Rumonge. « On l’attendait depuis 2010. »
PAIFAR-B est sous la tutelle conjointe du ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage et celui en charge des Finances.