Principal point d’entrée et de sortie, chaque jour, plus de 300 personnes affluent vers ce poste- frontière. Mais, depuis le début de dépistage de la covid-19 pour toute personne entrant sur le sol burundais, certains passagers déplorent la lenteur dans l’obtention de leurs résultats.
Malgré le décalage d’une heure entre la Tanzanie et le Burundi, à cette frontière burundo-tanzanienne, les jours se suivent et se rassemblent. Chaque matin, c’est la même routine. Des camionneurs et des voitures à fière allure convergent vers cette frontière. De retour de leur périple, nombreux assurent le transport soit des marchandises ou des personnes entre le Burundi et la Tanzanie.
Selon Ferdinand, chef de bureau de douane de Kobero, le trafic concentrerait plus de 70% des affaires qui se font au Burundi. Pour autant dire, une zone névralgique qu’il importe de protéger.
Depuis l’apparition de la Covid-19, ce sont les normes de sécurité qui ont été renforcées. Toute personne entrant est scrutée à la loupe. D’après Ferdinand, ces mesures qui ont permis de contenir l’épidémie à ces débuts.
Lundi 12 octobre, 10h. Contrairement à l’accoutumée, l’endroit est calme. A compte-goutte, les camionneurs viennent un à un. Idem pour les autres véhicules. Le temps de l’enregistrement, l’agent policier de la protection civile désinfecte déjà le camion. Prudence oblige, au même moment, le chauffeur et son convoyeur sont en train d’être prélevés. Pour ces usagers de cette route, un rituel devenu quasi quotidien. « Mais en fonction des jours, cela peut prendre des heures voire toute une demi-journée. Un vrai calvaire », confesse Fulgence, un chauffeur burundais. Il fait savoir que des fois, ils peuvent passer 4h voire 5 h à attendre les résultats. « Des manques à gagner énormes quand on sait que l’on doit être ponctuels dans la livraison des colis ou des marchandises».
Haruna abonde dans le même sens. Hormis cette attente sans fin, il dénonce une certaine indolence : « Imaginez lorsque vous arrivez sur la frontière et que l’on vous dit que vous devez attendre le dépistage parce qu’il y a rupture de stock du matériel.»
Lorsque pareils désagréments surviennent, ces camionneurs indiquent qu’ils n’ont aucun choix que de dormir sur place. « Impossible de parcourir la nuit les 215 km qui séparent Bujumbura et Kobero. Au risque de tomber en panne en cours de route, nous préférons attendre l’autre journée ».
Des dépenses imprévues qui s’ajoutent aux pertes occasionnées par le retard dans la livraison des marchandises.
Matériels, primes d’encouragement plus qu’idoines
Face à cette lenteur de procédures, les usagers de ce poste-frontière estiment qu’une réponse y afférente doit être trouvée au plus vite. « Au risque de paralyser les activités de ce seul point d’approvisionnement, des mesures adaptées s’imposent ».
Un avis partagé par les agents du service de l’immigration. « C’est capital. Sinon, ce sont de millions de BIF qui partiront en fumée ». A cet effet, ils demandent que le laboratoire chargé de faire les tests soit suffisamment équipé. « Il faut l’équiper des machines plus performantes » Allusion faite aux machines Xper capables de traiter plus de 200 échantillons par heure.
Quant au personnel soignant, il dit travailler toute la semaine de lundi à dimanche et ne demande ne fut-ce qu’une petit « remontant ». « Juste une petite prime d’encouragement pour nos heures supplémentaires, nous réconforterait dans nos efforts », estime H.N, infirmier se trouvant à l’entrée de la frontière.
De son côté, le ministère de la Santé publique tranquillise. « Sous peu, nous comptons envoyer une équipe sur terrain pour s’enquérir de la situation. S’il s’avère que ces besoins existent, nous promettons d’apporter une réponse y afférente », fait savoir Bosco Girukwishaka, son porte-parole.
Et selon les données épidémiologiques du 11 octobre, seuls 31 personnes souffrent encore de la Covid-19.